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Sujet : La griffe Duvivier !


De Gilou40, le 28 septembre 2010 à 23:58
Note du film : 3/6

Programmation surprise de ce film dans un 1/4 d'heure sur France 2 et aucuns (ou un seul) commentaires sur ce Duvivier là ! Des carambistouilles en veux tu en voilà, mais point de gloses dithyrambiques ou pamphlétaires  ! Aie! Aie! Aie! Que fais-je ? Duvivier, je regarde, forcement… Mais je me sens un peu seule sur ce coup là. Et on dit que les femmes sont bavardes !


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De cocoq, le 29 septembre 2010 à 01:31

Harry Baur "The Best" Maigret. Je suis devant le film. Un pur plaisir. ^^


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De Gilou40, le 29 septembre 2010 à 15:29
Note du film : 3/6

Si on prend le film en cours de route sans en connaitre la teneur, on ne peut pas se tromper. La patte, la griffe Duvivier nous saute au yeux. C'est bien le réalisateur de Maria Chapdelaine et de La bandera qui est aux commandes. Ses clairs-obscurs dont il a le secret, ses fameuses scènes avec rétro-projection derrière l'acteur (en est il l'inventeur ?) et une atmosphère Duvivienne qui ne trompe pas. Quand on descend un escalier avec Duvivier, Gabin n'est pas loin qui descend le même dans la belle équipe. Et les pavés qu'arpente l'halluciné Alexandre Rignault ressemblent étrangement à ceux qui nous régalent Sous le ciel de Paris.

En introduction, on nous apprend que ce film eut tant de succès que le portrait d'Harry Baur figura sur plusieurs ouvrages de Simenon. Pour ma part, je ne peux pas dire que je fus emballée. Alors bien sur, je sais bien que j'ai un mal fou à "fermer les tiroirs", surtout en matière de cinéma. Et Maigret, pour moi, restera à jamais Gabin autant dans Maigret et l'affaire Saint-Fiacre que dans Maigret tend un piège. J'ai souvenir vague de quelques prestations de Jean Richard à la télévision, et d'un film dont le titre m'échappe avec Albert Prejean. Et je n'ai jamais, hélas, vu la version avec Michel Simon. Je ne parle pas de Bruno Cremer, excellent dans bien des œuvres, mais que je n'ai jamais pu supporter en Maigret. Mais Harry Baur est ici par trop indolent. J'ai presque envie de dire que cela frôle la figuration. Face à la démence de Valery Inkijinoff ( dont j'apprends en consultant sa filmographie qu'il est le Mr.Goh des Tribulations d'un chinois en chine ) il est relégué au second plan. Si ce n'était cette voix si caractéristique qui nous rappelle l'immense acteur qu'il est, harry Baur, dans ce film, est pratiquement inexistant. Étrange pour un tel acteur. Et c'est pourtant plus qu'une impression.

Quand on demandait à Gabin s'il n'aurait pas aimé faire une carrière à la Raimu, il répondait : "- Non ! A la Harry Baur ! Parce que moi, je dois me mettre en colère pour être entendu. Lui, il est là, point barre et on l'écoute ! C'est ça un acteur ! -" Peut être n'avait-il pas vu La tête d'un homme..Bizarrement, le film ne repose pas sur Maigret. C'est bien Valery Inkijinoff et le débutant Alexandre Rignault qui portent l’œuvre. Le regard aliéné de Rignault, simple d'esprit, sous le joug de son machiavélique complice torturé est un grand moment. Les efforts démesurés de Radek/Inkijinoff pour laisser trace dans une vie qui ne veut plus de lui sont à la fois pathétiques et bouleversants.

Il nous emmène dans sa folie avec une force incroyable. Pendant que Maigret se traine, trop discret, presque invisible, jusqu'à ses larmes finales dont on se demande ce qu'elles viennent faire là, tant il semblait détaché de tout, et tout du long. Et puis les adjoints Lucas et Janvier n'ont pas la présence que d'autres Maigret leurs offrent.

L'histoire est pourtant loin d'être banale. Mais je n'ai pas l'impression d'avoir vu un Maigret. Ce n'est pas un mauvais film, non. Mais ce n'est pas un Maigret. On dit que Simenon, pressé par son ami Pagnol avait voulu se lancer dans la réalisation de ce film. Laquelle rebuta Duvivier qui prit le relais. A-t-il bien fait ? Au vu de quelques trouvailles de mise en scène, on peut quand même penser que oui. Même si Simenon ne reconnu jamais son œuvre et s'éloigna à jamais du monde cinématographique. Mais c'était les débuts de ce réalisateur de génie qui nous offrit bien des chefs-d’œuvre. Si ce projet de film était venu bien plus tard, peut être nous aurait-il apporté le Maigret que nous attendions…En 1950, Charles Laughton reprit ce film sous le titre L'homme de la tour Eiffel sous la houlette de Burgess Meredith.

Quelqu'un parmi vous l'a peut-être vu… Qu'en est il exactement ?


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De Impétueux, le 29 septembre 2010 à 18:30

Mais où avez-vu ce Duvivier-là, Gilou40 ? Il n'est pas paru en DVD, à ma connaissance… sinon ça se saurait…

Sur les 50 films parlants tournés, selon Imdb, par Julien Duvivier (je compte pour un seul Les cinq gentlemen maudits et sa version allemande), je possède dans ma DVDthèque 23 films, c'est-à-dire tout ce qui, je crois, a été édité… Et La tête d'un homme n'en est pas, ce qui, d'après ce que vous dites, n'est pas un bien grand mal, alors que des merveilles absolues comme La belle équipe ou La fin du jour (voire Carnet de bal) manquent aussi, ce qui est bien plus grave.

D'où ma question ; une vieille VHS ? encore faut-il avoir conservé un magnétoscope…

Ah ! le Maigret incarné par Michel Simon s'appelle Les témoignages d'un enfant de chœur dans le film à sketches Brelan d'as d'Henri Verneuil

Et si vous aimez le grand Harry Baur, et Duvivier, voyez David Golder, qui est édité…


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De Gilou40, le 29 septembre 2010 à 18:48
Note du film : 3/6

Ou ai-je pu voir ce Duvivier là ? Deux ou trois messages plus bas (ou plus haut), vous avez la réponse, cher Ami…


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De Impétueux, le 29 septembre 2010 à 23:38

Vous voulez me faire croire que la télévision a présenté un film de Duvivier ? sur quelle chaîne, à quelle heure, dans quel programme ? Et, à part le hasard, comment peut-on tomber sur une opportunité pareille ? Il y a bien longtemps qu'il n'y a plus de films sur les chaines de télévision, à part les nouilleries contemporaines, il me semble… Et puis ce site ne s'appelle pas Télétoile


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De Gilou40, le 29 septembre 2010 à 23:50
Note du film : 3/6

Nom d'un caniche, je ne veux rien vous "faire croire" ! Oui Monsieur, J'ai vu de mes yeux vu, et moyennement apprécié La tête d'un homme, aux alentours de minuit, sur France 2, dans le cadre"Ciné-club" . "Ils" ont même annoncé que la semaine prochaine, c'est Quai des orfèvres qui sera à l'honneur !

Après vérification sur le site Télé loisirs, le film était bel et bien annoncé pour 0h05 sur France 2…


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De Impétueux, le 30 septembre 2010 à 19:52

Oh05 ! Est-ce concevable ???

A cette heure-ci, les gens convenables de mon âge ont depuis longtemps mis leur bonnet de nuit !

Merci toutefois du renseignement…


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De Gilou40, le 30 septembre 2010 à 20:05
Note du film : 3/6

C'que vous devez être chou avec un bonnet de nuit…Il le sait Mocky ?


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De Frydman Charles, le 15 janvier 2023 à 17:37
Note du film : 5/6

Maigret fume sa pipe au début,et presque pas ensuite ! Damia qui chante "la complainte" : vidéo Damia "complainte" apporte une touche mélancolique au film . Son air lancinant fredonné dans le film hante Radek qui voudrait donner un visage à cette voix. Il l’imagine en la femme de Ferriere et finit par trouver Damia. Radek est tuberculeux et condamné à court terme par la maladie. Par rapport au roman Willy Crosby devient Will Ferriere, et la Coupole est ici le bar de l’Eden. J’ai vu 3 versions de ce film,avec Harry Baur, Jean Richard (1967) et Bruno Cremer .Radek est inspiré de Raskolnikov dans "crime et châtiment" Radek Raskolnikov "Duvivier en fait une sorte de Raskolnikov halluciné, proche de la folie, joué par un Valery Inkijinoff survolté, aussi excessif que Maigret est placide." Ce rapprochement se trouvait déjà dans le roman de Simenon en 1931 Radek comme Raskolnikov se croit superieur "Mais le roman s’attache surtout à la personnalité de Radek, un homme prêt à tout pour être reconnu, même à mettre son intelligence au service du mal "Simenon s’est inspiré de Raskolnikov, le personnage central de Crime et Châtiment de Dostoïevski." Simenon admirateur de Dostoievski " Au lieu de tirer trop sur l’enquête proprement dite, la recherche de la vérité, Maigret tente de comprendre le mécanisme qui a produit le drame. Simenon qui était un grand admirateur de Dostoievski aurait pu apprécier le côté Raskolnikov du personnage du criminel. " Dans la version avec Bruno Cremer le graphologue précise à propos de Radek "c’est un homme d’une intelligence supérieure". Raskolnikov justifie ses crimes en se considérant comme un surhomme , Il se compare à Napoleon, Newton…" "D’après moi, si les découvertes de Kepler et de Newton n’avaient pu, par suite de certaines circonstances, parvenir à l’humanité que moyennant le sacrifice d’une, de cent vies humaines ou même davantage, capables de leur faire obstacle, Newton aurait eu le droit, et bien plus le devoir, de les supprimer afin de permettre la diffusion de ses découvertes dans le monde entier". Radek se croit plus intelligent que Maigret et pouvoir ainsi échapper au châtiment. Moqueur il prend le commissaire de haut "commissaire vous ne comprendrez jamais rien à cette affaire". Vers la fin du téléfilm, Maigret (Bruno Cremer) remet Radek à sa place, celle d’un assassin qui a fait exécuter son crime par Valachine (dans la version 1967 c’est Radek lui même l’assassin, dans le roman un Valachine apparaît une seule fois , à la Coupole : "On demande M. Valachine au téléphone ! vint crier un chasseur. Et quelqu'un se leva, se dirigea vers les cabines. — Deux roses, deux !" Mais pas dans la 1ere version 1967 avec Jean Richard. Par contre dans la 2eme version en 1983 vers 20 mn,une serveuse demande Mr Valachine au téléphone en tenant une ardoise , presque conformément au roman où c'était un chasseur

. Valachine est également evoqué une seule fois. Dans cette version Radek est polonais,né à Cracovie . Dans la version avec Bruno Cremer Maigret dit à Radek "Je suppose que ça n’impressionne pas un esprit supérieur, de savoir que deux femmes on été tuées ici". Dit Maigret qui reprend le dessus. Raskolnikov avait également assassiné deux femmes. RAdeK…RAsKolniKov. Dans les versions avec Jean Richard Radek est français au lieu d’être Tchèque (1ere version), Il est polonais dans la 2ème version Maigret,La tête d’un homme 1983 "Question scénario, la qualité du roman garantissait celle de l'épisode, dès lors qu'on ne le trahissait pas, et l'adaptation s'avère fidèle. En particulier, Radek est logiquement présenté comme Tchèque, alors que la première version l'avait inexplicablement transformé en Français." (En fait polonais). Radek y est neurochirurgien, Raskolnikov étudiant en médecine.


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