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Forum : Trois hommes à abattre

Sujet : À la Delon...


De Gilou40, le 18 août 2010 à 19:05
Note du film : 3/6

Delon est beau. Très beau. Nous le savons, le constatons à chaque fois et certains jaloux aigris diront que sans cette beauté là…Dalila Di Lazzaro est belle. (Grrrr !!..). Très belle. Et je prétends que sans cette beauté là… Pierre Dux, lui, est un immense acteur. Point barre. Jean-Pierre Darras, Simone Renant et Michel Auclair n'ont plus rien à prouver depuis belle lurette.

Et tous tirent assez bien, même très bien, leur épingle du jeu dans cet espèce de thriller français qui se veut nerveux, un rien angoissant, et sacrifie à une coutume très en vogue dans ces années 80. Ce film, je le confonds toujours avec Mort d'un pourri. Peut-être que l'histoire du mec qui ne sait rien alors que les méchants pensent qu'il sait ET puisque on me cherche des poux je vais remonter jusqu'à la tête pensante est un peu la même, si je ne m'abuse. Je crois, si ma mémoire est bonne, que seule la tête change. D'un côté, Pierre Dux, de l'autre, côté Mort d'un pourri, Klaus Kinski. Surtout que ces deux têtes, lors de la confrontation finale, évoquent longuement le général de Gaulle. Curieux, non ?

A part ça, que dire ? Delon, au comble d'un cabotinage outrancier, MAIS Delon sous la douche, Delon sur la plage et Delon au pieu. Accrochez vous, messieurs ! Mais le Tout est bien convenu, même si on regarde sans déplaisir les aventures de ce joueur de poker que le plus grand des hasards va faire basculer dans le monde de la pègre. Certes, le rythme est bien soutenu, et quelques surprises nous sont réservées, qui vont dans l'esprit du bon polar. Mais à part ces quelques scènes, on a "déjà vu ça quelque part". Et souvent. Et si les roucoulades entre ces deux êtres si beaux s'étirent un peu, c'est peut être pour arriver aux quatre vingt dix minutes nécessaires à un long métrage. Cela étant, ce film est loin d'être un ratage. Mais il est très près du réchauffé.

Mais il nous faut bien l'admettre. Il y a dans ce métier d'acteur ceux qui ont réussi avec un physique. Et il y a les autres. Et Delon, si beau soit-il, et Dieu sait qu'il l'était en ces années déjà lointaines, parait bien fadasse devant un Christian Barbier, un Michel Auclair et encore plus devant un Pierre Dux. D'un côté, la frime musculeuse et le regard papillonnant, de l'autre, l'assise impeccable d'un métier. Je ne connais pas la carrière de la belle Italienne Dalila Di Lazzaro. Mais ni son corps parfait ni son accent qui ont dû faire fantasmer plus d'un régiment, ne font le poids devant un sourire ou une moue de la très grande Simone Renant. (Et toc !) Et puis DerayJacques Deray, incontournable dans ces années quatre vingts, ici mieux inspiré que pour le fade Borsalino, mais bien moins que pour le très excellent Flic Story. Je note que quand son collègue Melville veut faire dans l'Américain, il sort les bagnoles qui vont avec et s'affiche avec son Stetson.


On sent bien que Deray voudrait nous jouer ça un peu à l'américaine, mais sans trop l'avouer…

C'est un film que je qualifierais de moyen. Mais tout de même très regardable et mis à part cette notion de déjà vu, on passe un bon moment. Et puis Delon sous la douche… Qu'est ce que vous voulez…


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De Nadine Mouk, le 3 août 2016 à 02:18
Note du film : 4/6

Bien sûr, À la Delon et heureusement ! Au delà de ces considérations frivoles très féminines (que je partage grandement), il y a quand même ici un film bien construit et solidement joué. Où est-il donc passé ce cinéma ? Il restait léger, onctueux, malgré l'intrigue policière ou plutôt maffieuse et politique qui englobait l'histoire . Aujourd'hui on étouffe devant les films de gangsters glauques, puants, genre 36 Quai des Orfèvres, Diamant 13 ou même Bellamy, tellement lourdingue. Dans ces années 80, il n'y avait que du beau linge qui connaissait la partition et des metteurs en scène qui ne nous enfumaient pas (À part Seita/Sautet) aux sens propre et figuré, pour nous mettre dans une ambiance policière. Delon était magnifique en tous points. Dire qu'il faisait du cinéma "familial" serait exagéré vu l'hémoglobine dispensée. Mais son cinéma était populaire et ça c'est indéniable. Bien sûr, comme le souligne avec justesse Gilou40, il n'arrivait pas à la hauteur de ses brillants partenaires. Pierre Dux, rendez vous compte ! Michel Auclair, André Falcon, Christian Barbier, sans blagues ! Il se contentait de dispenser ses célèbres œillades, missiles infaillibles qui ont fait son succès. Mais Delon, adoré ou détesté, était tout sauf un imbécile : il savait parfaitement conjuguer son jeu composé de 80% de sa beauté avec l'immense expérience cinématographique et théâtrale de ses collègues. C'est vrai qu'il se la jouait Delon, histoire de dire que le film se faisait sur ses épaules, mais il savait qu'il était entouré de "vrais" grands (pas forcement beaux) et mettait un frein bénéfique à son égo. C'était sa force. Comme il a su faire profil bas devant Trintignant dans Flic Story ou devant Gabin dans Le clan des siciliens ou encore Signoret dans Les granges brûlées. Respectueux de ses maitres, Delon. Toujours. Aujourd'hui, tellement crachent sur ceux qui les ont tiré vers le haut…

Trois hommes à abattre n'est pas un film irréprochable, certes, mais tellement fluide, souple. C'est la dernière fois, je crois, que Deray nous réjouit avant son excellent On ne meurt que deux fois, puisque après il est allé gravement s'embourber dans ses dernières œuvres assez chiantes… C'est un excellent moment que nous passons à voir ce malentendu qui s'abat sur ce si beau garçon qui le paiera de sa vie. Une mise en scène sans temps mort, sans détails ou arrières plans inutiles et prétentieux. Ah ! Il faut reconnaître que ça décanille grave côté cadavres. Ça flingue à tout va et ça cascade bien ! Mais on est pas dans Ma nuit chez Maud. Côté romance, on a collé à notre beau gosse (ou l'a-t-il réclamé à grands cris…) la beauté Italienne Dalila Di Lazzaro. Elle roucoule mieux que Sapritch et c'était quand même un minimum pour Delon. Et La comparaison avec Simone Renant ne me saute pas aux yeux…(?)

A noter que, et contrairement à beaucoup de films de cette époque, Trois hommes à abattre à très bien vieilli. Que ce soit la musique, la mode vestimentaire, ou les différents détails, tout tient très bien le coup. Et puis quel plaisir de ne pas voir les intéressés dégainer leurs portables sans arrêt ! Ça repose… Franchement, ce film garde un petit côté intemporel pas dégueu. Même si d'aucuns prétendront que c'est un rôle déjà vu des dizaines fois avec cette légendaire beauté. Tant pis. Tant mieux  ! J'adore ! Mais si je tenais les sagouins qui nous diffusent ça à 1h30 du matin…


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De Impétueux, le 3 août 2016 à 19:09

Je trouve tout à fait étonnant, Gilou40 et Nadine Mouk, que vous paraissiez affubler Alain Delon de sa seule beauté et lui déniiez tout talent de jeu ! Acteur d'instinct, certes et non comédien formé sur les bancs du Conservatoire, mais acteur comme Jean Gabin le fut, saisissant par sa seule présence l'esprit d'un réalisateur…

L'étendue de sa palette, la variété de ses rôles, les grands films qu'il a illuminés de sa présence témoignent pour lui…


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De Nadine Mouk, le 3 août 2016 à 23:06
Note du film : 4/6

"les grands films qu'il a illuminés de sa présence "" , je ne vous le fais pas dire … Quand je dis que le talent et le jeu de Delon était composé de 80% de sa beauté, j'exagère quelque peu. Et c'est vrai qu'il a plus qu' honnêtement servi certains films parce qu'il était bon, voire excellent . Mais beau, si beau avant tout… Quel réalisateur n'évoque pas la magnificence, le charisme féerique de ce type. Un peu comme la laideur a grandement servie la carrière de Michel Simon qui pourtant avait bien du talent sans elle ..


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De fretyl, le 27 juillet 2019 à 22:19
Note du film : 3/6

On peut regarder sans déplaisir ce Delon années 80 ou la première partie montrant notre héros en joueur de poker confronté subitement à un complot d'espionnage qui le dépasse complètement n'est pas sans nous rappeler le Lino homme en cavale dans Le silencieux ou Un papillon sur l'épaule.

Delon y fait le minimum syndical mais on se laisse prendre par un rythme et une direction assez nerveuse dans le premier temps.

Jusqu'à ce que Alain Delon se fasse casser la gueule sur la plage et ayant décortiqué avec son pote des RG (Christian Barbier) qui se fait descendre le pétrin dans lequel il s'est fourré… Ça va. Le reste du film s'oublie très vite et Pierre Dux en vieillissante crapule d'État, ayant servi les pouvoirs du Général de Gaulle comme les immondices du règne Mitterandiste attire quand même un peu l'attention.

Ce n'est pas aussi bien queMort d'un pourri et en tout cas le final est d'une stupidité sans nom.

Tout de même, sans doute ce que Delon pouvait faire pu choisir de mieux à ce moment là. Ne nous privons pas !


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