Peu connu, mais superbement écrit -sens du suspens, installation d'une atmosphère, caractérisation de personnages, alternance séquences dramatiques et intimistes, humour, dialogues-, remarquablement photographié -angles de prises de vue, gestion de la lumière- et mis en scène. Gestion parfaite des ambiances sonores. Comme le titre du film l'indique, les ambiances nocturnes sont mises à contribution, et les personnages évoluent tout à tour sous la lune, et le soleil (de Crète). Caractéristique du film : une truculence omni-présente, un moteur narratif pour aborder des thèmes existentiels.

Powell est britannique, Pressburger allemand et cela donne un résultat assez surprenant  : pas d'effusion de sang, pas de manichéisme -les allemands sont montrés comme égaux des anglais-. Beaucoup de finesse pour aborder le thème des relations humaines. Une touche poétique, ou quasi-mystique pour montrer l'enracinement de l'être humain sur sa terre natale, son attachement à sa culture, et son patriotisme.

Une très belle découverte cinéphilique, grace à ce bon Impétueux qui a remis Powell sur le devant de la scène !

Add-on 17/8 : Pressburger est en réalité natif de l'empire Austro-hongrois. Il est indiqué dans le dvd A canterbury tale que ses origines l'ont consigné à Londres lors du tournage de ce film, pendant la seconde guerre mondiale. A cette époque, la terre natale de Pressburger étant sous occupation allemande, il ne pouvait circuler librement en Grande-Bretagne. Emeric Pressburger devient citoyen britannique en 1946. Les origines de Pressburger ont clairement influencé le contenu de ses histoires. Intelligence service n'offre par exemple pas une vision manichéenne de la seconde guerre mondiale.