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Sujet : Sans foi ni loi....


De Gilou40, le 8 août 2010 à 17:52
Note du film : 2/6

Ma maison sera une maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. Alors Jésus entra dans le Temple et se mit à expulser ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le Temple. Il renversa les comptoirs des changeurs et les sièges des marchands de colombes… (St Marc)

Si ce énième film de Mocky est une charge féroce contre cette race immonde que sont les marchands du temple, a t'il voulu ne s'en prendre qu'à eux ? Mocky le mécréant se charge aussi de régler quelques comptes avec tout ce et ceux qui gravitent autour d'une religion qu'il a l'heur de ne pas dénoncer (?) Quoi que…. A commencer par la hiérarchie de l'église a qui il taille un costard assez sévère. Le film est de 1987. Il pouvait choquer à l'époque. Aujourd'hui, les scandales des prêtres pédophiles ( pour ne parler que de ça ! ) étant entrés dans les moeurs comme les prières du soir, on voit ce film avec beaucoup de coupures de presse dans la tête. Sans aller jusqu'à dire que Mocky est un visionnaire, il faut bien admettre que ce qu'il nous propose a comme un gôut de déjà vu, déjà lu, ou déjà entendu.

Sous le couvert d'une comédie se voulant légère, sont dénoncés l'Eglise et les travers de ses représentants les plus illustres. Du jeune abbé, chancelant d'émoi devant les courbes parfaites d'une gitane, Sophie Moyse, jusqu'à l'évêque, Jean Rougerie qui fréquente les endroits que la morale réprouve et roule en limousine luxueuse, en passant par les prêtres qui apparaissent dans des confessionnaux à pièces genre distributeurs de billets de banque.

Constataion est faite, Le miraculé, hélas, est un film qui ne dérange plus… Inutile de s'indigner, de pousser des cris d'orfraies devant les érrances du metteur en scène sulfureux.Car si on peut encore marmonner devant un Bourvil s'attribuant sans complexes le contenu des troncs d'églises dans Un drôle de paroissien, il n'est plus question, ici, de faire la moue devant ces dérives. Ces dernières années ont été riches d'informations coupables et ont du faire s'éloigner de leur chemin de Foi , bien des fidèles.

Ce film vient donc nous confirmer ce que nous savions déjà. C'est déjà pas mal, même si désolant, mais c'est tout. Car pour le reste, à savoir le scénario et le jeu des acteurs, c'est du très passable. Malgré un Jean Poiret rarement si hâbleur, et son comparse Serrault rarement si peu inspiré, ce n'est qu'une succession de gags à la limite du supportable. La vulgarité est le maitre mot pour résumer ce pamplhet contre l'église. Et je ne crois pas qu'il fut nécéssaire de faire de Lourdes un faubourg du Grand-Guignol. Tant qu'à Massabièle, devant qui tant de corps déchirés se sont trouvés une raison de se battre encore et toujours, les élucubrations de Poiret/Serrault ne feront sourire, justement, que les marchands du temple.

Toutes attaques, toutes critiques contre n'importe quels sujets tabous est acceptable. On peut rire de tout. Mais il faut un talent que, cette fois, Mocky n'a pas eu. Il faut que le sourire recherché ne puisse être contrebalancé par la Foi de millions et de millions de croyants. Dans The Big Lebowski, quand Jeff Bridges se reçoit, par retour du vent, les cendres du défunt sur la figure, Joel Coen ne touche à rien….Mais c'est Joel Coen. Et beaucoup d'autres exemples pourraient être cités. Dans Le miraculé, la scène des petites Vierges Marie en plastique, destinées à recevoir l'eau dite bénite de Lourdes, fabriquées par centaines, par milliers, et qui engloutissent Poiret dénonce un commerce hideux et c'est de bonne augure. Mais un Serrault muet qui plonge dans le bassin miraculeux et qui en ressort parlant….Anglais, et criant au Miracle, ça ressemble à du blaphème…

Oui à l'attaque contre les profiteurs de tous poils, qui pillent l'âme des plus frâgiles . Oui à la dénonciation de l'Eglise et de ses représentants qui nous trompent. Non, mille fois non, aux ricanements des incroyants.


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De Impétueux, le 8 août 2010 à 18:36

(Ces dérives)ont dû faire s'éloigner de leur chemin de Foi bien des fidèles.

Eh bien, si la seule force qui les tenait dans l'Église était l'absurde croyance dans la perfection de ses desservants, ce n'était pas une foi très forte ou très adulte…

Mais je digresse…


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De Arca1943, le 8 août 2010 à 22:06
Note du film : 2/6

À tous les déçus de cette satire anticléricale malheureusement peu inspirée, je conseille chaleureusement Miracle à l'italienne, qui sortira bien un jour sur DVD avec ses excellents sous-titres français et son excellente VF.

Ou mieux encore peut-être, le sketch anti-anti-avortement de Mesdames et messieurs, bonsoir (qui lui est disponible en France sur VHS). Un très mauvais film dans l'ensemble, mais qui contient cette perle au vitriol attribué selon les sources à Nanni Loy ou Luigi Comencini. Après avoir reçu à son école, des mains de l'évêque en personne, un prix académique destiné à récompenser les enfants pauvres, un petit Napolitain de 11-12 ans rentre à la maison, sa mention honorifique sous le bras, en traversant une enfilade d'infâmes ruelles et terrains vagues. Il est l'aîné d'une misérable et innombrable famille napolitaine (le panoramique où l'on découvre des enfants dans tous les coins et un bébé dans le tiroir a été piqué par les Monty Python pour The Meaning of Life). Tout en aidant sa maman aux tâches ménagères les plus urgentes, le petit garçon passe et repasse dans sa tête le discours de l'évêque : «La vie est un don de Dieu ! C'est un horrible péché que de l'interrompre dans le sein maternel ! Croissez et multipliez !». L'air absorbé, il réfléchit à tout ça ; puis, enjambant la rembarde du balcon, il se jette dans le vide. FIN.

Ah, c'est autre chose que du Mocky.


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