Oui, c'est joli…Alors j'entends d'ici grommeler les intellos :" _Grrrrr…gna-gna--grrr c'est quoi "joli" grr-" ? Joli, ca veut dire qu'il y a des films qui sont entrés dans la légende, poussés par l'énorme machine hollywoodienne : Ben-hur, les dix commandements ou encore, plus près de nous Les enfants du paradis….
Et puis, et puis….Un jour, une affiche aperçue dans une rue, une bande annonce entrevue entre deux pubs et un dimanche pluvieux qui vous pousse au cinéma. Et là, surprise, un petit film sans prétention dont on ne parlera plus dans quelques semaines. Pourtant, c'est joli. Très joli… Un moment de grâce qui passe comme un ange, l'espace des quatre vingt dix minutes règlementaires. Une histoire d'Amour sans je t'aime, comme le dit Germain Depardieu en parlant de Marguerite Gisèle Casadesus. Il est l'idiot du village, elle est la mémoire des plus grands écrivains. L'ombre d'un platane et quelques pigeons dociles les feront se rencontrer…
Disons le tout net, ce film ne vaut que par la rencontre de ces deux géants. On y retrouve la tendresse et la paix qui émanait déjà de Dialogue avec mon jardinier. Ils sont heureux de jouer ensemble et cela se ressent. Leurs échanges, fait en grandes partie de la théorie de la maitresse et de l'élève, de respects mutuels, et de beaucoup de belle littérature ( Romain Gary, Camus ) sont d'une douceur difficile à imaginer devant la carrure d'un Depardieu qui n'a pas perdu ses kilos depuis Mammuth. Pourtant, cet artiste majeur se transforme en enfant d'un quintal bien pesé comme qui rigole…Quel talent !
Je me souviens avoir un jour, entendu Gérard Lanvin, à la sortie de San-Antonio : "- Gérard m'a dit qu'il ne bandait plus pour ce métier !-" (je cite). Cela se ressent par moment, oui. Il devient un peu plus à chaque film, un fonctionnaire du cinéma. Mais devant cette belle et grande partenaire, il redevient celui qui en veut encore… Un film frais, avec des flash-backs pas toujours bienvenus, et tout ce qui n'est pas ces deux monstres sacrés, un tantinet anodin. Mais c'est joli… Ça redonne confiance. En quoi ? Je ne sais pas trop…En la vie, en les autres. En l'Amour.
Jean Becker a été encore bien inspiré. Sans faire dans le (trop) gnan-gnan. On sent bien qu'il a vu jouer Harold et Maude. Il demande à la grande actrice d'accepter cette brute de Depardieu. Non seulement elle accepte, mais elle deviendra "sa mère", sa muse, sa béquille, elle a qui il fabriquera pourtant sa première canne. L'émotion ne nous quitte pas. Et quand elle partira en maison de retraite et qu'il l'enlèvera dans sa camionnette, la larmichette viendra. Et j'ai entendu sortir, dans le noir, bien des mouchoirs ! Les Kleenex sont moins discrets que les vieux mouchoirs en tissu…J'ouvre ici une parenthèse pour dire la peine réelle que j'ai eu en voyant Claire Maurier dont j'avais la jolie frimousse en tête depuis La cuisine au beurre. Ô temps ! Quand te décideras tu à suspendre enfin ton vol ?… Elle interprète la vraie mère de notre Germain, et il faut essuyer plusieurs fois ses lunettes pour s'apercevoir que c'est elle ! De plus, son rôle de mère alcoolique, indigne et indifférente n'arrange rien…
C'est un film simple. Pour des gens simples. Pour des esprits….oui, simples. C'est à dire qui n'analysent pas toujours dans le moindre détail ce qu'ils voient. Et se contentent de dire : "- C'est joli….-". Sans avoir forcément La tête en friche…
Un film simple pour des gens simple dites vous Gilou ? Peut-être même un peu trop pour les spectateurs du Lundi soir sur TF1. Votre critique m'avait mis l'eau à la bouche, je ne m'attendais pas à un chef d'œuvre mais j'espérais tout de même passer une agréable soirée. Malheureusement La tète en friche m'est apparu comme extrêmement superficiel, voire insuffisant. Un téléfilm donc. Depardieu m'a semblé dans ce film encore plus grossi que d'habitude ; même s'il est amusant de voir ce gros rustre être contraint de lire La peste de Camus ; chercher des mots dans le dictionnaire, l'ensemble du scenario ne tient pas toutes ses promesses. C'est ainsi d'ailleurs que l'on se tape une fin en queue de poisson comme je n'en avais jamais vu. Dommage également que les seconds rôles avec lesquels Depardieu passe des bons moments au bistrot soit si peu inspiré. Sur ce coup là Jean Becker m'a déçu. Je n'ai habituellement rien contre son cinéma qui des Enfants du marais à Effroyables jardins célèbre la campagne, les petits villages, cinéma qui rappellera un peu aux cinéphiles la tendresse que pouvait avoir Yves Robert pour cette France là. J'avais également peu apprécié son remake de La Poison, mais là avec La tète en friche pour qu'il est gâché une aussi bonne idée de départ je me demande si ce n'est pas son age qui commence à faire son effet.
Bref, dommage…
C'est ainsi d'ailleurs que l'on se tape une fin en queue de poisson comme je n'en avais jamais vu.
Que Jean Bécker soit un peu agé aujourd'hui, c'est une chose. Le ciel fasse qu' à son âge venu, nous ayons encore le peu de génie qu'il possède . Mais que l'ami Frétyl soit un peu jeune pour apprécier ce genre de "poisson", ça, c'est indubitable. Je vous dis celà parce que c'est l'âge, je veux dire "le temps", qui nous fait aimer ce "poisson" là….Avez vous bien écouté le texte, dit par Depardieu, qui accompagnait cette queue de poisson ? Moi, il m'a arraché des larmes…Parce que ce "poisson" là, hors de prix et introuvable aujourd'hui, je ne suis pas sûre, pas sûre du tout que quelqu'un, même analphabête, me l'offre l'heure venue…
Remarquez qu'il m'arrive, quelques fois, de regarder TF1 le lundi soir. Ceci explique peut-être celà…
J'aurais bien aimé avoir le point de vue de Gilou, mais, à l'évidence, c'est celui de Frétyl que je partage.
Je suis parti bravement, plein de sympathie pour le sujet, et bien que je n'aie pas pour Jean Becker une grande estime. Il est le fils de Jacques Becker et il y a eu toujours entre eux la distance abyssale qui sépare Alexandre Dumas, l'auteur du Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas fils, l'auteur de La dame aux camélias.
Si L'été meurtrier est resté dans les mémoires, malgré l'absurdité empanachée de l'histoire de Sébastien Japrisot, c'est grâce à la plastique impeccable d'une Isabelle Adjani au mieux de sa beauté ; mais Elisa (où il a essayé de refaire un bon coup avec une Vanessa Paradis déshabillée et (déjà !) un grassouillet Depardieu, était médiocre. Un crime au paradis, remake de La Poison de Guitry est une mauvaise action qui n'aurait pas dû exister.
Reste Les enfants du marais, dont, comme Frétyl, j'aime assez l'atmosphère campagnarde et Douce France, mais c'est tout de même assez limité. Becker est un réalisateur pour soirées consensuelles de TF1 ; c'est une sorte de correspondance cinématographique du Journal télévisé de 13 heures présenté par Jean-Pierre Pernaut ; ce qui n'est pas forcément un reproche : ça vaut autant que les prétentieux qui nous bourrent la tête avec le Devoir de mémoire et autres flagellations masochistes.Dans La tête en friche, tout se joue sur le contraste entre la délicieuse Margueritte, fragile comme une fleur de pissenlit, et aussi délicate que ses étamines (Gisèle Casadesus, qu'on n'a jamais vu mauvaise) et ce grand lourdaud de Germain, massif comme un sanglier ; il y a un côté Laurel et Hardy dans cette mise en perspective, encore accentuée par le fossé intellectuel qui sépare ces deux naufragés (elle parce qu'elle est en train de se perdre dans le grand âge et la cécité, lui parce que c'est de tout temps qu'il dérive). Je note que le Depardieu inculte et rédimé par les livres, nous l'avons déjà vu il y a vingt ans, dans un film qui n'est pas meilleur, Uranus de Claude Berri, d'après Marcel Aymé ; et même si nous savons tous que notre poids lourd national est un être infiniment plus fin que ne le laissent penser les crottes de bique qu'il tourne sans discernement et sans discontinuer, je n'arrive pas à m'accrocher à son jeu.
Je dois dire que je ne me souviens pas du tout de la fin de La tête en friche qu'évoquent l'une avec tendresse, l'autre avec stupéfaction nos amis. Peut-être me suis-je endormi à ce moment-là (avant de me réveiller et de me passer l'effroyable Picpus de Richard Pottier ; décidément, affreuse soirée !) ; Germain enlève Margueritte, il me semble, mais… ? Rafraîchissez-moi la mémoire…Ah ! Et je rejoins Gilou sur la dégaine affreuse de Claire Maurier qui fut la si séduisante Gilberte Doinel, la mère d'Antoine dans Les Quatre cents coups, qui disparut des écrans 13 ans, entre 1983 et 1996, pour revenir, déjà un peu tapée, dans un air de famille de Cédric Klapisch (la mère désagréable de Bacri et de Yordanoff) puis dans Le fabuleux destin d'Amélie Poulain (la bistrote) mais qui a l'air de vouloir devenir une des plus vilaines femmes du cinéma français de tous les temps. Tempus fugit !
Rafraichissez ma mémoire..
Non , Monsieur, je ne rafraichirai pas votre mémoire ! Volà un type qui s'endort (surement chargé, gavé, saturé, rempli du cholestérol, des tryglicérides et je vous passe l'acide urique, qu'il s'est emboité pendant son repas) et qui ne s'est même plus à quelle heure il s'est endormi ! Je n'évoque même pas le (ou les) bourbon millésimé qu'il a du s'enquiller pour mieux digérer sa bamboche ! Quand je me suis réveillé…. nous dit innocemment ce gros bébé repu, je me suis envoyé Picpus…. Lequel Picpus se prend une dégélée comme jamais ! Sauf que là, on ne sait pas à quelle heure et à quel endroit précis, il s'est endormi pour finir par glisser Les Clinique des phantasmes dans le lecteur DVD !
Et c'est modérateur sur DvdToile, ça Madame ! Et ça préfère la critique de Frétyl à la mienne ! Non mais je rêve !!
Au secours, Frétyl, ne me lâchez pas !
Car de l'autre côté, je n'aurai pas la moindre esquisse d'ébauche de secours !
Eh bien, moi je ne l'ai pas encore vue, cette Tête en friche, mais je sens que Gilou40 va avoir raison ! (Je dis ça ne serait-ce que pour éviter de me faire passer un savon de derrière les fagôts tel que celui qu'Impétueux vient de déguster).
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