La société iranienne de 1997 selon Kiarostami vue au travers de l'aventure d'un individu de classe sociale aisée et qui cherche à se suicider. Un fil conducteur permettant d'aborder des visions du monde exprimées par des personnages issus des différentes ethnies iraniennes (kurde, caucasienne…). Exprimées par des attitudes, des regards, des dialogues…

Les images du film (nombre de prises extérieures à différents endroits de Téhéran et de ses environs) sont magnifiques. Les changements d'échelle -comme le souligne l'excellente préface accompagnatrice de l'édition dvd de MK2- permettant de passer de l'individuel au collectif. Et effectivement, comme le souligne également cette préface, Kiarostami aborde un sujet tabou dans son pays et ouvre un débat.

Mais le film est aussi intéressant car il aborde des thèmes universels qui dépassent le cadre strict de la société iranienne (le comportement face à la souffrance et à la mort).

Une palme d'or à Cannes en 1997 sans doute méritée, mettant alors en relief l'originalité et la qualité d'un cinéma iranien méconnu (faute de moyens relatifs, sans doute, pour en faire sa promotion) mais ambitieux et très achevé. Aujourd'hui, un témoignage pouvant apporter un éclairage opportun concernant des faits d'actualité en Iran.