C'est pas d'ma faute, c'est celle des intrépides (ou inconscients ?) éditeurs DVD français. Moi, avant, j'étais peinard à cuver mes piles de films italiens sans rien demander à personne (ou presque), et puis Dieu sait comment j'ai mis le petit doigt dans l'engrenage : « Tiens, ça a l'air rudement bien, ça, je vais l'essayer, pour voir… » C'était Goyokin. Gros, gros coup de coeur. Et on connaît la chanson : il suffit de mettre le petit doigt et… Dès lors – c'était il y a trois ou quatre ans – je suis devenu accro, il me faut toujours plus de chambaras ! Comme l'appétit vient en mangeant, j'erre désormais comme un loup insatiable !
Évidemment, on me dira mieux vaut souffrir de cette addiction-là qu'être esclave de l'opium, de la boulimie ou du jeu compulsif. C'est bien vrai. Mais tout de même, le manque n'en est pas moins vif !
Aussi, je pose la question. Bon, les grands classiques du genre signés Kurosawa et Kobayashi
ont été édités, ce qui est bien le moins. Puis les trésors de Misumi
(magnifique Kiru)
, Uchida
(incomparable Le Mont Fuji et la lance ensanglantée)
, Okamoto
(incandescent Sabre du mal)
, Kudo (captivant Grand attentat)
, Shinoda
(passionnant Assassinat).
Tout cela est juste et bon, je vous l'accorde. Mais va-t-on pour autant s'arrêter en si bon chemin ? Bien sûr que non, puisqu'il nous manque encore les chambaras de monsieur Imai ! Mais si, voyons, le vétéran Tadashi Imai ! Au moins deux, ce serait un strict minimum : d'abord Bushidô zankoku monogatari, grâce auquel il se méritait l'Ours d'or au festival de Berlin en 1963, puis l'année suivante meilleur encore paraît-il : Adauchi,
connu en anglais sous le titre Revenge. Tous deux avec le très estimable Kinnosuke Nakamura.
Et voilà mon vote. Aux éditeurs de se remettre au boulot, et que ça saute !
Comme je l'espérais, Adauchi est un excellent film de sabre, dont le scénario joue avec habileté sur un thème qui rappelle fort celui des Duellistes
: partie de rien, la soif de vengeance devient implacable, l'escalade sans fin et d'autant plus absurde. Dans un noir et blanc à tomber, monsieur Imai installe une reconstitution historique des plus convaincantes. Apparemment, la vendetta était fortement codifiée et officialisée à l'ère Edo (ou du moins pendant ce bout-là de l'ère Edo), certaines vengeances étant autorisées et d'autres prohibées. Au propre comme au figuré, Kinnosuke Nakamura n'y va pas avec le dos du katana !
Page générée en 0.0022 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter