Un cran au dessous de son beau néo-western, Hillcoat adapte pourtant le best-seller de McCarthy avec finesse…Baigné dans une atmosphère blafarde de petit-matin morose, illuminé par un Mortensen plus charismatique que jamais (mais où s'arrêtera t-il ?…), terriblement émouvant dans ses relations avec son fils, éclairé par la lumineuse présence d'une Charlize Theron plus belle que jamais, entrelardé d'apperitions quasi-fantômatique de Duvall en vieillard cacochyme, Hillicoat place haut la barre et s'y accroche fermement… A la fin, Mortensen s'endort doucement dans un repos éternel, réconfortant tendrement son fils en pleurs…

Et c'est alors que les larmes montent aux yeux du spectateur déchiré par cet abandon paternel non-désiré…

Note : 3,5

Après le choc du magnifique The Proposition, je dois avouer que je suis plutôt déçu. Sur ce sujet de SF battu et rebattu – la régression de l'humanité après une apocalypse – on a certes greffé quelques variations intrigantes, mais sans le jeu tourmenté de Viggo Mortensen, je n'aurais sans doute pas regardé jusqu'au bout. Se débrouiller pour en retrancher un total de 15-20 minutes n'aurait pas nui, selon moi. Un peu longuette, cette route. Malgré d'inquiétants cannibales all american et la rencontre inopinée avec Robert Duvall, ça manque tout de même de surprises, et ce qui est pis pour de la SF, ça manque même d'imagination dans la construction du monde futur.

Par ailleurs, la production est sans faille, c'est conçu avec grand soin et un sens indéniable de l'image évocatrice. Bien regardable, mais pas mémorable.

Film non mémorable certes mais qui a des qualités, notamment les décors avec ces paysages apocalyptiques saisissants et surtout la belle musique composée par le duo Nick Cave et Warren Ellis qui récidivent après l'incroyable BO du film l'assassinat de Jesse James. Certaines scènes sont touchantes et l'émotion vient justement grâce à la musique.

Le film a aussi le mérite, assez rare, de faire mieux que le livre que j'avais trouvé d'un ennui profond.

Allez 4/6 en poussant un peu.