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Sujet : Très beau mélodrame flamenco japonais


De Arca1943, le 4 avril 2010 à 17:31
Note du film : 5/6

Les conséquences tragiques d'un mauvais mariage, non seulement sur les deux époux mais aussi sur leurs enfants et leurs proches. Guitare flamenco, castagnettes et chansons en japonais à l'espagnole accompagnent ce prenant mélodrame. Ce commentaire musical semble instaurer une distance ironique, mais il devient vite partie prenante de l'action parce que les paroles commentent et récapitulent de ce qu'on voit dans le film, comme un chœur de tragédie grecque. Construit en cinq chapitres, le film s'étend sur une trentaine d'années, de 1932 à 1962. Si les bouleversements de la période pèsent leur poids un peu partout dans l'intrigue, cela reste d'abord un film intimiste et familial, centré sur l'âme de quatre personnages qui vivent dans le malheur en raison du pire mariage arrangé qui soit.

Revenu infirme de la guerre, Heibei, fils d'un riche propriétaire terrien, prend de force la belle Sadako et en fait son épouse, notamment en faisant boire son futur beau-père pour lui arracher un oui. Heibei laisse de plus entendre à la malheureuse que l'homme qu'elle a toujours aimé, Takeshi, est mort au front ; ce qui est archi-faux, car voilà Takeshi qui revient de la guerre, mais trop tard pour empêcher cette union funeste ! Ce mariage forcé est un très mauvais plan, y compris pour les trois enfants du couple, dont la vie sera marquée à divers degrés par le désamour de leurs parents.

Moi qui n'avais vu jusqu'ici de monsieur Kinoshita que La Rivière Fuefuki, un très beau film mais assez ardu à sa façon, voire expérimental, j'ai été heureusement surpris de constater que celui-ci s'adresse de toute évidence à un plus large public. Un Amour éternel est un vrai mélodrame, un mélodrame flamenco construit avec art et concision, qui nous déplace avec fluidité sur trente années et sait enchaîner les scènes clés avec une évidence qui semble celle du destin.

Les acteurs sont pour beaucoup dans cette réussite, en particulier la bouleversante Hideko Takamine (Sadako), toujours très digne et sans afféteries dans le malheur, et la jeune star montante Tatsuya Nakadai (Heibei), qui rend son méchant de mélodrame avec vigueur – et juste assez de nuances pour qu'il nous semble malgré tout vraisemblable que son personnage s'amende un tout petit peu vers la fin, au seuil de la vieillesse…


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De vincentp, le 21 septembre 2020 à 21:57
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Succès critique en son temps (nomination oscar film étranger en 1962), tombé dans l'oubli aujourd'hui. Il était passé jusqu'ici sous mon radar de détecteur de chefs d'oeuvre… A mon sens, Un amour éternel (1961) est un des meilleurs films de l'histoire du cinéma, totalement parfait, et très impressionnant par son accomplissement. Assez logiquement, il se situe au coeur de la période la plus féconde du cinéma japonais. Il y a certes le duo exceptionnel Takamine/Nakadai. Mais il y a aussi Keiji Sada décédé accidentellement trois ans plus tard et que l'on peut considérer comme un des très grands acteurs de sa génération.


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