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Sujet : Au palmarès des "Césars"


De vincentp, le 28 février 2010 à 12:07
Note du film : 6/6

Isabelle Adjani aurait pleuré… Comme si obtenir un "césar" avait une si grande importance ! Et si on remettait au gout du jour les fameux "mulôts" des meilleures chroniques publiées sur dvdtoile ? Droudrou aurait droit au mulot du meilleur "come-back" de l'année. Oui, en voilà une bonne idée !


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De vincentp, le 28 février 2010 à 18:47
Note du film : 6/6

Il est normal de publier un palmarès… Merci à Alholg d'y consacrer autant de temps. Mais dans une société globalisée, est-il pertinent de continuer à célébrer l'esprit gaulois ? On n'entend en tous cas plus parler des intermittents du spectacle, qui se servaient de cette cérémonie des césars comme caisse de résonance… Ils se sont sans doute recasés ailleurs qu'aux Assedics !


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De vincentp, le 28 février 2010 à 20:08
Note du film : 6/6

"Pour en connaître plusieurs, aux talents pourtant très affirmés, je crains qu'ils ne se soient hélas résolus à taire leur situation, dans la majorité des cas de réelle pauvreté et d'intolérable abandon."

Certes, on ne peut ignorer la situation difficile de cette profession (les intermittents). Néanmoins, il était urgent de réformer un système qui était mis à profit par un certain nombre d'employeurs, lesquels calquaient leur politique sur les droits que pouvaient obtenir auprès des Assedics leurs employés occasionnels. Le système était perverti, des fonds publics atterrissant au final dans quelques poches. Le progrès social passe à mon sens par des finances publiques à peu près équilibrées. Quant aux intermittents qui persévèrent aujourd'hui dans cette voie (j'en connais un moi aussi), ils doivent effectivement s'accrocher. Mais on est plus ou moins tous dans le même cas, intermittent ou non, actuellement.


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De vincentp, le 28 février 2010 à 20:28
Note du film : 6/6

Je ne connais pas le système actuel et ne peux me prononcer. J'ai été concerné par ce sujet essentiellement comme spectateur des cinémas Action à Paris. Pendant un an, le propriétaire -sympathique- a mené campagne (avec des spots dans ses salles) contre la réforme du système. A mon sens, ses arguments n'étaient pas de bons arguments. A mon sens, on ne peut pas financer avec de l'argent public à perte un système. C'est un sujet complexe, politique, -qui touche également bien d'autres secteurs, comme l'agriculture- et qui dépasse le cadre du simple cinéma. Par exemple, il faut avoir le courage de dire, et de mettre en place aujourd'hui en France un départ à la retraite à 67-68 ans, comme en Allemagne, et de supprimer le remboursement intégral des dépenses de santé. Le progrès social passe par un équilibre des comptes publics. Notre pays vit hélas, à mon sens, un peu comme avant la première guerre mondiale (La grande illusion), sans reconnaître La règle du jeu. Aussi, les larmes de Isabelle Adjani à la remise de son César me paraissent bien inappropriées (les émois d'une midinette).


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De vincentp, le 28 février 2010 à 20:41
Note du film : 6/6

Et bien, tu soulèves un point clé que j'ai effacé -après réflexion- de mon message relatif à la cinémathèque (et initialement publié hier soir sur le fil de Maria chapdelaine). On ne peut pas démultiplier à mon avis les structures de divertissement, qui reposent sur des subventions publiques. Le "forum des images" financé par la ville de Paris, "la cinémathèque" financée par l'Etat (sans parler du centre Pompidou) : c'est trop. Une seule structure suffirait.

Le même problème se pose avec la télévision publique, qui à mon sens, possède trop de canals (exemple : France 24, télé parlement). Avec la presse écrite également.

Il ne faut pas tomber dans le modèle anglo-saxon de rentabilité absolue -qui étouffe la créativité, qui va dans le sens d'une uniformisation de la pensée- mais il faut aussi savoir rationaliser un système financé par le contribuable. Car celui-ci repose sur des impôts, des taxes, et au final des entreprises qui souffrent dans le cadre d'une économie mondiale, et qui sont contraintes de délocaliser les emplois. Il faut bel et bien réformer en profondeur l'économie française, y compris au sein du secteur du divertissement et de l'information: cinéma, théâtre, etc… C'est ma vision des choses, que je confronte tous les jours, sur le terrain d'une économie soumise à une féroce compétition internationale.

Attention, je ne me prononce pas pour un système ultra-libéral (lequel ne peut profiter qu'à quelques personnes), bien au contraire pour des réformes pragmatiques, avec la participation du plus grand nombre, c'est à dire le quidam.


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De crego, le 1er mars 2010 à 04:30
Note du film : 6/6

Tout est distribué entre 3 ou 4 films, ceux qui ont le mieux marché. Adjani a raison: il y a en effet de quoi pleurer!


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De vincentp, le 1er mars 2010 à 16:32
Note du film : 6/6

"c'est la crédibilité de la sélection et du résultat des votes qui pose problème."

Je ne crois pas que cela en soit tout à fait la raison, mon cher Alholg !

Il y a multiplication des sources de diffusion (comme internet) et la télévision a perdu de son impact. De plus, le cinéma est devenu un divertissement parmi d'autres (jeux videos,…) et a perdu un peu de sa superbe. Le public zappe facilement d'un domaine à un autre. De plus, on est aujourd'hui dans un système mondialisé et les cérémonies de clocher intéressent moins. Dernière raison : les magazines people font que l'on guette moins aujourd'hui les frasques de nos stars à la télé.

A Paris, cette cérémonie n'intéresse que les personnes qui reçoivent les récompenses !

La cérémonie des césars à terme est à mon avis condamnée à disparaitre. C'est un concept typé années 80. Elle va décliner petit à petit puis un jour, sans être Un prophète, on ne s'apercevra même plus qu'elle n'existe plus.

Comme l'a dit un jour Bob Dylan : "The times they are a changin'" !


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De alladin, le 1er mars 2010 à 18:25

OUH ! ca tacle sec !


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De vincentp, le 1er mars 2010 à 18:37
Note du film : 6/6

Ton opinion est respectable. Pourquoi pas essayer une autre formule pour voir… Peut-être faire voter le public, plutôt que les professionnels.

Je rajoute une raison pour expliquer le désintérêt du public. Quand tu passes deux heures par jour en moyenne dans les transports en commun en région parisienne, tu as mieux à faire que de te coller le samedi après-midi devant ton petit écran pour voir la cérémonie des césars, le beau-linge parisien, les pistonnés du 7° art, et guetter les pitreries à deux balles d'Antoine de Caunes !

Ta réflexion me fait penser à ma tante (elle habite à Grenoble) qui s'étonnait que je ne sois pas allé voir la Tour Eiffel éclairée !

Cette cérémonie des césars me parait aussi déphasée que "le bal des débutantes".

Mais demandons à Dumbledore, Delanuit, et Impétueux, autres parisiens d'infortune de ce forum, ce qu'ils en pensent !


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De Impétueux, le 1er mars 2010 à 18:56
Note du film : 6/6

Et en plus, je lis dans Le Monde que la cérémonie a permis à diverses bonnes consciences de montrer leur facile, facilissime indignation sur divers sujets politiques (immigrés clandestins, identité nationale, intermittents du spectacle) et, tout abrités qu'ils sont par leurs milliards (en centimes de Francs, mais des milliards, tout de même) de montrer leur courageuse résistance à l'Oppression sarkozyste.

Les mecs qui jouent à être L'Armée des ombres et qui vont finir la soirée au Mathis (après un dîner – eux aussi !!! – au Fouquet's), je trouve ça obscène…


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De vincentp, le 1er mars 2010 à 19:20
Note du film : 6/6

Tu as, Alholg, un regard émerveillé et quelque peu idéalisé vis à vis du cinéma. C'est sans doute une grande qualité, et probablement ce qui est à l'origine de ce site internet. Moi, j'y interviens physiquement à l'occasion, et y vois les tracts syndicaux, les coups-bas, les querelles de personne, les guerres de tranchées. Mon regard est logiquement différent du tien vis à vis de la cérémonie des césars…


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De gilou40, le 1er mars 2010 à 19:22

Les intermèdes pseudo comiques pourraient, par exemple, utilement être remplacés par la diffusion de courts métra&ges..

Tiens, oui ! Et, par exemple : J'ai appris en regardant la cérémonie, que Dominique Zardi était mort. Vous me direz que cet acteur, de deuxième ou troisième ordre, ce n'est pas Adjani. Mais avec une "carrière" de près de cinq cent films, un hommage aurait été le bienvenu ! Ce Marcel pérès bis, nous le connaissons si bien ! Quelques images, quelques mots ? Mais non….Et c'est dommage ! Parce que le cinéma, bien avant un prophète, bien avant même Titanic, c'est quand même et drôlement lui, aussi !

Et pour répondre à notre ami Impétueux, Montand vous aurez dit : "-Il vaut mieux voir un comuniste dans une rolls, qu'un fasciste dans un tank !-" Mais je lui laisse la responsabilité de cette affirmation…


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De Impétueux, le 1er mars 2010 à 23:08
Note du film : 6/6

Ah, dites donc, Gilou40, j'ignorais l'aphorisme délicieux du cher Montand que vous citez, Il vaut mieux voir un communiste dans une Rolls, qu'un fasciste dans un tank ! Superbe, sublime, admirable…

Que le cher Montand que j'aime ait dit ça me laisse supposer qu'à Berlin-est, en 1953, Budapest, en 1956, Prague, en 1968, il a observé des Rolls Royce… Alors qu'il me semblait que ça grouillait de T 34 soviétiques, il ne voyait que des limousines de luxe…

Enfin ! Tout cela nous entraine bien loin des ridicules, inutiles, autocentrés et complaisants Césars, et j'encours des reproches analogues à ceux que j'avais fulminés sur le fil de Forces occultes ; mea maxima culpa !


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De gilou40, le 2 mars 2010 à 01:34

Oui, c'était en 1984, sur l'Antenne 2 de l'époque, dans une émission qui s'appelait "Vive la crise". L'acteur venait expliquer au bon peuple comment se passer de ce qu'on ne pouvait plus s'offrir….Puis le canard enchainé révéla que Montand exigeait la bagatelle de huit cent mille francs (80 patates !) pour s'exprimer. Harcelé par les journalistes, il finit par avouer (après bien des réticences) que c'était la pure vérité. Puis ce fut l'escalade des reproches sur la fortune et les bagnoles de luxe de ce "communiste". D'ou sa colère et cette phrase restée fameuse….


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De Arca1943, le 6 avril 2010 à 00:16
Note du film : 5/6

« Mais dans une société globalisée, est-il pertinent de continuer à célébrer l'esprit gaulois ? »

On pourrait poser la même question au sujet des Oscars. Mais nous ne sommes pas du tout dans une société globalisée ; il s'agit d'une illusion. Ou plus exactement, au plan culturel ce slogan de la globalization n'a eu pour résultat – particulièrement frappant dans le domaine de l'audiovisuel – que la dislocation du monde. Dans tous les pays à travers le monde, les films étrangers autres qu'américains se raréfient, pour ne pas dire qu'ils sont en voie de disparition. Aussi, à cette self-fulfilling prophecy, destructrice de la diversité du monde, j'oppose résolument un principe puisé à la meilleure source de l'antifascisme libéral : l'Interdépendance des peuples, principe proclamé haut et fort par nul autre que le comte Carlo Sforza, dont voici du reste la photo officielle en couleurs.

Ou pour le dire dans les mots de Simone Weil dans L’Enracinement : prélude à une Déclaration des devoirs envers l'être humain (1943) :

« Pour qu'il y ait échange, il faut que chacun garde son génie propre ». Et j'ajoute : pour garder son génie propre, il faut que chaque culture soit irrigée par plusieurs influences culturelles extérieures, non par une seule.


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