Qualité des plans (utilisation de plongées ou contre-plongées pour représenter les rapports de force ou de domination psychologique entre les personnages), de l'éclairage, des costumes, de la musique. Interprétation parfaite également de Bette Davis, Errol Flynn,
Olivia de Havilland
… Mais les acteurs secondaires, nombreux, sont également excellents, tous parfaitement dirigés, apportant des nuances bienvenues en matière d'idées ou effectuant des transitions parfaites entre plusieurs parties du récit. Par exemple, le personnage de Francis Bacon (Donald Crisp)
-que l'on soupçonne aujourd'hui d'être peut-être derrière l'oeuvre de Shakespeare-, incarnant la sagesse et délivrant quelques bons conseils à sa reine, au bon moment.
Une vision du pouvoir royal et des rapports humains et politiques dans ce cadre-là, assez complémentaire de celle délivrée par La reine Christine de Rouben Mamoulian. Et un film en costumes de Curtiz qui n'est pas sans rappeler, sur un ton plus tragique, les idées et le style de The Adventures of Robin Hood
réalisé par le même Curtiz quelques temps auparavant avec une équipe de tournage très proche (même chef opérateur -Sol Polito,
même compositeur -Erich Wolfgang Korngold-, même co-scénariste -Norman Reilly Raine- …)
…
La qualité de la réalisation et de l'interprétation est d'autant plus remarquable que les deux acteurs principaux se détestaient cordialement sur le tournage et se faisaient subir les pires outrages. Bette Davis considérait l'acteur comme un bellâtre séducteur insupportable et ne manquait jamais une occasion de se montrer désagréable. celui-ci avait de son côté eu à son égard des propos assez lestes qu'elle n'avait pas digéré…
Ainsi, Errol Flynn raconte dans ses mémoires que dans une scène fameuse où Bette Davis devait le gifler devant toute la cour, l'actrice prenait un malin plaisir à le frapper aussi fort que possible et à positionner ses bagues de telle manière qu'il s'en souvienne ! Après plusieurs prises de cette scène, Errol n'en tenait plus et était près à lui décocher un coup de poing en représailles… L'atmosphère devenait pesante et électrique. Toute l'équipe de tournage retint son souffle !
Bette ayant compris qu'il était sage, dans son propre intérêt, de mettre un terme à son petit jeu, adoucit considérablement sa gifle, et le choc des titans n'eut pas lieu !
J'aimerais beaucoup revoir ce film. Savez-vous s'il existe en dvd individuel ?
Je l'ai emprunté (de jour) à la bibliothèque F Truffaut du Forum des images, mon cher Delanuit.
Merci pour l'information.
A comparer notamment avec les films récents avec Cate Blanchett, succédant à Bette Davis
sur le même sujet, dans un style très différent : Elizabeth
et Elizabeth : l'âge d'or
…
Ce film de Curtiz laisse planer une certaine ambiguité quant à la nature des motivations du personnage incarné par Errol Flynn (le choix de cet acteur va d'ailleurs dans ce sens). Tout n'est pas explicité clairement, et c'est ce qui rend ce film très moderne, encore aujourd'hui (à mon avis).
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