Claude Autant-Lara fut il bien inspiré de tourner Les patates ? Du moins d'en confier le rôle principal à un chanteur très en vogue en ces années soixante dix ? Pas sur….Mauvaise pioche. Loin de moi l'idée que c'est un mauvais film . Mais si Les patates reflète bien l'ambiance tourmentée de cette période affamée de l'occupation, il y manque….un peu de sel. Et la salière, c'est Pierre Perret qui la tient, et il est avare. C'est pourtant un film appliqué, prenant même, mais Pierre Perret joue comme un cochon, au milieu d'un casting de pros, une comédie qui aurait gagné en crédibilité si on avait confié le rôle principal à un Gabin ou un Serrault. Le mystère demeure entier : Qui a imposé l'auteur du "Tord Boyau" ? La Gaumont ? Était il ami avec Autant-Lara ? Dans ma mémoire fatiguée, il ne me revient aucun écho de ce que fut le tournage et la relation entre les deux hommes. De plus et que je sache, ce fut la première et dernière expèrience cinématographique de notre tourlourou grivois…
En 1942 dans un village des Ardennes en pleine occupation, pour nourrir sa famille, un homme plante un carré de patates qui vont devenir la convoitise de tous…
Voilà. Le décor est planté (!). Pur prétexte pour que l'on oublie pas qu'il était une époque ou les chaussures étaient en bouchons, les ventres affamés, les amis envieux, les veuves joyeuses, les paysans nantis, les doryphores gourmants, les ennemis héréditaires et la mort au rendez vous. Exactement comme aujourd'hui, mais on apprend que c'était la guerre…Et une guerre a le don d'exacerber le quotidien et ses sbires, Français ou Allemands. En cela, Autant-Lara a bien travaillé. C'est du vécu.Et avec son vieux complice Jean Aurenche, scénariste et dialoguiste heureux de tant et tant de succès, ils ont fait mouche encore une fois. Et ils vont très adroitement développer tout ça.
Mais Henri Virlogeux, vieux routard du cinéma a du mal a donner la réplique à son Clovis de fils, futur auteur du "zizi", qui aurait du se cantonner à ça. Laborieux : Voilà, c'est le mot ! Pierre Perret rend ce film laborieux et ses camarades de travail, Bérangère Dautun, touchante, Christine Aurel, Pascale Roberts, très en formes, Jacques Balutin, Gérard Buhr, Marc Eyraud et René Havard trépignent derrière lui.
C'est dommage parce que l'idée était originale bien que revêtant un coté dramatique. Et c'est justement ce mélange de comédie gaie et de drame que Monsieur Autant-Lara a su malaxer pour nous servir un film plaisant quoique véritable chronique de cette période trouble ou les rutabagas régnaient en maîtres. Mais ce Perret, quelle patate ! Il écrit et chante beaucoup mieux qu'il ne joue…
Un vote quand même. Autant-Lara…..
Hélas ! Ce ne fut pas la seule incursion de l'auteur du "Zizi" au cinéma. Il joua le juge Roy Bean (sic!) dans un western français (re-sic!) avec Robert Hossein… Le tout – je crois – signé Jean Girault et intitulé Le juge.
Il y a des films comme ça, qu'on SAIT qu'on ne verra jamais.
Le Juge ? Qu'est-ce que c'est que cet OCNI !? La fiche IMDB indique comme scénaristes Morris et Goscinny, donc d'après leur BD éponyme… sauf qu'il n'y a pas de Lucky Luke parmi les personnages. Ainsi donc, dans le temps, les Français ont essayé, eux aussi, de faire des westerns. Ha ! Ha ! Ha ! (Rire cruel, avec un fort accent étranger)
À noter que sous le pseudonyme de Richard Owens se cachait non seulement Jean Girault mais le coréalisateur Federico Chentrens, qui amenait de l'expérience sur le plateau vu que comme acteur, il avait joué dans Tuez Johnny Ringo et À genoux, Django !
C'était d'ailleurs le second western français tourné par Robert Hossein après Une Corde, un colt. Tout ça est passionnant ! Dommage que, comme Jarriq, j'ai la ferme intention de ne voir aucun de ces films…
Aaaaah, Personnellement j'en révérais. Les westerns série B Européen dont je ne connais pas grand chose sont pour moi une mine de curiosité.
Pour Les patates, il vaut mieux revoir le film que Autant-Lara avait réalisé un ans avant (Le Franciscain de Bourges) et qui réussissait avec une force dramatique extrêmement forte à décrire les années noires de l'occupation dans les provinces.
Comme je ne vois pas trace de DVD des Patates, je m'abstiendrai d'autant plus aisément que je ne supporte pas Pierre Perret, graveleux et donneur de leçons, mais surtout parce que je crois qu'après 1960 – et même sans doute déjà auparavant, Autant-Lara a perdu la main et s'est essoufflé – ou s'est carbonisé, si l'on préfère – alors que ce qui avait fait son succès, et qui était une part de son talent, la méchanceté appliquée à tout et à tous, se banalisait.
Certes, succès (de scandale !) de La jument verte, mais échec des Régates de San Francisco et lente dégringolade vers l'anonymat. Pour n'avoir pas vu Le Franciscain de Bourges – mais en connaître l'histoire – je veux bien admettre que c'était là une oasis dans ce qui était devenu un désert… Mais enfin, après La Traversée de Paris et, à un degré moindre, En cas de malheur, Autant-Lara est devenu bien banal…
Jusqu'à ce qu'il déclenche de la part de la bien-pensance de gauche des flots de haine, en conduisant la liste du Front National aux Européennes de 1989, comme il avait déclenché des flots de haine, de la part de la bien-pensance de droite en réalisant Douce en 1943… Ce fut son dernier pied-de-nez…
« …mais échec des Régates de San Francisco… »
Mais échec causé, si j'ai bien compris, par les ciseaux rouillés et liberticides de la censure ! Ça semble avoir été un sacré charcutage, une curée, un hallali. J'avoue que ces Régates m'intriguent passablement, plus que La Jument verte d'ailleurs, sans doute à cause du roman de Quarantotti Gambini qui en est la source. Qui sait s'il n'y aurait pas moyen d'en reconstituer la version intégrale…
Pierre Perret, graveleux et donneur de leçons….
Et un rien mythomane. Très suspect sous beaucoup d'aspects. Combien de temps nous a t'il bassiné avec son amitié avec Paul léautaud, qu'il n'aurait de source sure jamais rencontré. Un paul Léautaud aux antipodes de "Lyly", magnifique chanson sur la tolérance, et un Pierre Perret bien mal renseigné sur la personnalité profonde de "son maitre"…
J'ai lu cet article controversé dans le Nouvel Obs. Quant à savoir qui a tort ou raison… Quoiqu'il en soit, et pour rejoindre Impétueux, j'ai toujours trouvé qu'il y avait quelque chose de "bidon", de trafiqué, chez ce chanteur.
Quelqu'un peut m'expliquer comment il se fait que je suis le premier à poser un avis sur ce film, et qu'il y a déjà deux votes ?
Si fait ! C'est grâce au bouton Mes films en haut et à droite de chaque fiche.
Merci arca. Je ne savais pas que l'on pouvait voter sans laisser un avis.
Je me sers de ce fil parce que j'ai une question à poser à tous les contributeurs : Je suis à la recherche d'un titre de film qui a un rapport avec Les patates justement. Dans ce film, on voit un type qui tue sa femme et balance son corps dans un camion rempli de sacs de pommes de terre. Il essaie vainement de reprendre une bague au doigt de sa femme. Mais voilà que le camion repart et l'assassin se retrouve brinquebalé entre le cadavre de sa femme et des dizaines de kilos de pommes de terre…
Où ai-je vu ça ?
Il s'agit de Frenzy, dernier bon suspense d'Alfred Hitchcock.
Cher Arca , je me prosterne à vos raquettes !…… Mais bien sûr, Frenzy ! J'ai même glosé dessus !
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