Dés qu'on essaye de chercher ce que Gabin a pu faire de mauvais dans sa carrière on pense immédiatement au Tatoué
ou à son dernier et pas très bon film (L'année sainte)
mais personne n'évoque jamais la catastrophe que fut Le tueur.
Il faut que ce soit clair : tout est mauvais, en commençant par Jean Gabin lui même qui ici parait vieilli, fatigué, ennuyé et semble ne tourner dans ce machin que par besoin d'argent.
Dans ce film, il fait un peu penser au Roger Hanin de Navarro
aujourd'hui.
Gabin ne dit quasiment rien et est à peine présent. Le véritable héros du film c'est en réalité Fabio Testi
qui (je rassure tout le monde) n'est pas meilleur que Gabin.
L'histoire du film se veut un face à face entre Gabin vieux flic aux méthodes traditionnelles face à Bernard Blier
militant pour une police moderne et sans violence et qui cherchent tous deux à coincer un tueur évadé d'un hôpital psychiatrique. La confrontation entre les deux acteurs reste assez fugitive et ne débouche sur rien d'autre qu'une morale à la Dirty Harry.
Le tueur laisse un souvenir de film inutile et ennuyeux ; ennuyeux parce-qu'il ne s'y passe strictement rien et inutile parce-qu'on avait déjà vu – exactement – la même histoire autrement mieux ficelée quatre ans avant avec Le pacha.
Je dirais sans avoir l'impression exagérer que Denys de La Patellière n'a réalisé là qu'un remake sans âmes du film de Lautner.
Après avoir redit que je suis (peut-être ) le seul à défendre L'année sainte, je suis tout à fait d'accord avec vous pour dire que Gabin
aurait pu se dispenser de nous jouer le énième Commissaire sur le retour. D'autant que, comme vous le précisez, son statisme lourdingue dans ce film ressemble à une berçeuse pour enfants…N'importe quel troisième couteau aurait fait l'affaire. Je disais d'ailleurs, sur le fil de L'année sainte
: Citez moi un seul film qui resterait le même si Gabin n'avait pas été là ! En voilà un ! Mais Le tueur
ne vaut que pour les mésaventures de Fabio testi,
acteur mal ou sous-employé comme ce fut le cas dans le fou de guerre
ou il ne peut s'exprimer pleinement. Mais quelle "Gueule" !
pour \Lagardère
« Mais Le Tueur ne vaut que pour les mésaventures de Fabio Testi,
acteur mal ou sous-employé comme ce fut le cas dans Le Fou de guerre
où il ne peut s'exprimer pleinement. »
Ce Testi n'est pas un grand acteur, mais il y a moyen d'en tirer quelque chose s'il est « dans son casting ». J'avais tendance à l'appeler « le Franco Nero du pauvre » . Mais je l'ai vu ou revu récemment, et là il est bon parce qu'il est à sa place. Ce personnage de gouape tape-à-l'oeil est convaincant, et bien crédible le jeune beau insouciant qui fait de l'oeil à Micol Finzi-Contini.
Je me demande ce qu'il vaut en terroriste dans Nada,
un Chabrol
que je n'ai jamais vu.
C'est vrai que Testi a connu son heure de gloire, et qu'on l'a bien oublié. Il se tenait pourtant, face à Romy Schneider
dans L'important c'est d'aimer,
il était franchement bon dans Lucia et les gouapes
en jeune caïd mafieux, et avec de bons yeux, on peut même le repérer pendant la vente aux enchères de Il était une fois dans l'Ouest.
Il formait un bon duo avec Oliver Reed
dans La poursuite implacable.
Je me souviens peu de Nada, mais Fabio Testi
y était très bon.
Quant au western "mythique" de Hellman, il est surtout connu sous le titre mystérieux de China 9, Liberty 37.
J'ai toujours vu Fabio Testi comme un clone de Patrick Dewaere
un peu moins timbré.
En dehors du Tueur je l'ai vu se débrouillant assez bien dans Nada
dans le rôle d'un extrémiste de gauche post-soixanthuitard.
A Romuald
je suis (peut-être ) le seul à défendre L'année sainte
Ce n'est pas bien grave. Je suis bien le seul ici à aimer Hold-Up et je me suis toujours demandé pourquoi !
Peut-être parce-qu'on a tous un navet quelque part dans son cœur…
Je partais avec l'intention de réhabiliter ce tueur.
Mais je dois me rendre à l'évidence: les "dvdtoiliens" ont raison, ce film est terriblement médiocre.
Le début est assez prometteur, notamment la description du Paris pompidolien en travaux, avec la construction de la tour Montparnasse.
Mais en fait nous assistons à la traque d'un tueur, dans un récit sans originalité, sans profondeur, sans intensité, sans rythme, sans humour,etc…
Jean Gabin semble ici particulièrement fatigué. Comme le soulignait Frétyl, ce film n'a rien de supérieur à ce que seront les futurs séries télé comme Navarro
ou Julie Lescaut
: même paresse, même médiocrité.
Même le face-à-face de Gabin
le flic archaïque avec son supérieur Bernard Blier
désireux de moderniser la police est terne, ce qui n'est pas peu dire.
Fabio Testi apporte un peu de vigueur à ce film, mais sa présence renvoie cruellement à des polars italiens de la même époque comme The big racket
ou La poursuite implacable,
autrement plus réussis que ce bien triste tueur.
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