Le film est extrèmement brouillon, mais s'avère correspondre totalement à l'image de son actrice-réalisatrice. Le sujet est vraiment excellent, d'autant que peu abordé généralement, et donne lieu a des scènes parfois vraiment très drôles et touchantes. Mais c'est long ! C'est que la nature de l'ensemble est à l'égarement, aussi bien la fuite dans les souvenirs et le rêve que dans le règlement de compte avec son image, sa famille (faut essayer de s'imaginer Carla Bruni dans le rôle de Chiara Mastroianni). On a le sentiment que Bruni-Tedeschi a eu envie de se défouler et d'en profiter pour dire tout ce qui lui passait par la tête. Pas mals de passages paraissent superflus, les appartés en dessins d'enfants digne d'une série de KD2A laissent perplexes…

La Valeria n'est pas forcément mauvaise en ce qui concerne la mise en scène, mais recréer un passé sixties dans un luna park grisâtre actuel sans aucun soucis de reconstitution, on se demande jusqu'ou c'est à mettre au crédit du partis pris. La photo est très tristoune aussi. Un univers qui s'ouvre avec légerté au surréalisme et fantasmagorique, mais qui donne l'impression de le faire en tatonnant, essayant plusieurs idées qui ne marchent pas vraiment à l'écan. En faisant des efforts, l'actrice pourrait donner un peu de vif à la comédie italienne ou se révélér un Woody Allen du confessionnal.

La soeur de Carla signe là un film intéressant : la mort y est montrée sans fard, la possession matérielle ne résoud pas tous les problèmes. Travailer plus pour gagner plus, n'est selon la belle-soeur de Nicolas, pas la panacée. Mais on s'en doutait ! Et Valeria prend de plus le contre-pied glamour de sa soeur, qui apparaît dans ce récit en partie auto-biographique, sous les traits d'une névrosée. On peut reprocher néanmoins, comme le fait remarquer le précédent intervenant, le caractère un peu brouillon du scénario. On se perd un peu par moment et le résultat final n'est pas totalement convaincant.