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Sujet : La Toho aussi a son « pauvre samouraï »

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De Arca1943, le 2 avril 2009 à 11:54
Note du film : 4/6

Comme l'alcoolique, le collectionneur n'en a jamais fini avec son problème. Je croyais pourtant avoir bouclé une boucle, le 25 décembre dernier, lorsqu'on m'offrit comme cadeau de Noël Bushi no ichibun, le troisième et dernier volet de la « trilogie du pauvre samouraï » de Yoji Yamada, adapté comme les deux autres d'un roman de Fujisawa ayant pour personnage principal un samouraï du plus bas de l'échelle. Bushi no ichibun était édité en Suisse; les deux précédents – Le Samouraï du crépuscule et La Servante et le samouraï – en France. Enfin, je les tenais tous ! Trois magnifiques films de samouraïs qui par leur réussite artistique (et leur succès en salle au Japon) couronnaient une véritable renaissance du jidai geki au cours des années 2000 (marquées aussi par Après la pluie, Quand sort le dernier sabre…)

Je tenais donc, croyais-je, tous les « pauvres samouraïs »? Eh non ! C'était sans compter avec la Toho qui, constatant le succès obtenu par son éternelle rivale Shochiku avec la trilogie de monsieur Yamada, s'empressa d'acheter elle aussi les droits d'un roman de Fujisawa.

Il me faut donc absolument Semishigure, dont tout indique qu'il n'a rien à envier aux trois films de la Shochiku. Cette fois c'est l'histoire d'un jeune samouraï et de sa mère qui se retrouvent "déclassés" après que le père, un magistrat qui a fait de la politique de clan du mauvais côté de la barrière, ait été condamné à se faire seppuku

Les éditeurs, qui se sont débrouillés pour nous sortir sur DVD bon nombre des grands films du genre des années 50-60, devraient maintenant s'adapter aux années 2000 et nous sortir ça dare-dare.


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De jacksontheo, le 13 avril 2009 à 17:43

Bonjour Arca1943,

Je suis tout a fait d'accord avec toi que ce film (parmi tant d'autres!) devrait absolument sortir en France. Je t'incite à aller voir sur le blog http://myeiga.wordpress.com qui est un projet en cours pour monter un site ou les internautes peuvent eux-mêmes financer la distribution de films japonais encore non-exploités en France.

A plus


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De Arca1943, le 13 avril 2009 à 20:30
Note du film : 4/6

Jacksontheo-san,

Je me confonds en remerciements pour ce tuyau. Je compte bien suivre la chose de très près, histoire de voir si y'a pas moyen de répéter l'expérience avec le cinéma italien…

Et je cours préparer ma liste, bien qu'elle soit peut-être un peu hétéroclite au gré de certains (Nihon chinbotsu y côtoie La Mort d'un maître de thé !).


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De Arca1943, le 11 janvier 2011 à 00:08
Note du film : 4/6

Et voilà ! In ze poquette, comme disent les Français. Mon cadeau de Noël m'arrive avec un brin de retard, mais qu'importe la date de péremption pourvu qu'on ait l'ivresse. Alors, après les trois magnifiques jidai-geki réalisés pour la prestigieuse Shochiku par le vétéran Yoji Yamada, voici porté à l'écran un quatrième roman de samouraïs de Shuhei Fujisawa, produit cette fois par la prestigieuse Toho et réalisé par Mitsuo Kurotsuchi.

Titre anglais : "The Samouraï I Loved". Il n'existe pas de titre français, parce que ce film n'est jamais sorti en France. Quand je l'aurai vu, je vous dirai si ça vaut la peine qu'il sorte…

Et pour faire bonne mesure, je tiens aussi à signaler triomphalement que côté raretés de chez rareté, j'ai ici sur une VHS très française (collection Les Films de ma vie) – VHS à moi transmise par un fidèle correspondant dans l'Hexagone – le premier film de la série Tora-San, du même Yoji Yamada cité plus haut (dont j'attends incessamment le transcodage sur DVD à prix d'ami). L'ivresse, vous dis-je…


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De Arca1943, le 15 janvier 2011 à 23:00
Note du film : 4/6

Note ajustée : 4,5

C'est un très beau film de samouraïs, qui aurait très bien pu et pourrait encore sortir en France sur DVD.

On reconnaît la patte de l'auteur Fujisawa en premier lieu par l'importance de l'histoire d'amour dans la trame du récit, ce qui était aussi le cas pour les trois adaptations précédentes, réalisées par Yoji Yamada (Le Samouraï du crépuscule, La Servante et le samouraï, Amour et honneur). À l'époque de la grande floraison des années 60, l'amour occupait un espace nettement plus restreint dans le destin tragique des personnages (sauf par procuration, comme pour Toshirô Mifune dans Rébellion).

À plus d'un égard, Semishigure est un jidai-geki très traditionnel : l'humble samouraï de basse extraction est vertueux, les dirigeants du fief sont pourris. Et les obscurs jeux politiques des "grands" provoquent chez les "petits" des morts et des drames que leurs responsables tout en hauteur ne voient même pas. Sauf quand on le leur met sous le nez à coups de sabre.

Le film est aussi plus "traditionnel" que ceux de M. Yamada en ceci que si le regard posé par le film est bien historique-anthropologique, accompagné par une reconstitution minutieuse des coutumes et des moeurs, il n'en débouche pas moins sur un spectaculaire affrontement "deux contre tous" où ça gicle à tout va. (Et cet aspect-là marche d'autant mieux qu'on ne le voyait pas venir.)

La mise en scène est aussi très, très attentive à la nature. J'ai mes réserves sur cette photographie presque monochrome où triomphent le vert et l'ocre, même si cette monochromie prépare le terrain à un court mais très agréable passage en noir et blanc.

Le réalisateur n'a réalisé en tout et partout que trois films, et cela se voit, d'après moi ; à mes yeux, il est plus appliqué qu'inspiré. L'histoire court sur vingt ans, et elle est bien agencée, mais en même temps, on n'y sent pas la force irrésistible du destin comme dans d'autres films adaptés du même auteur. Le résultat est un récit plus épisodique, et par conséquent plus inégal, où je ne me sens pas happé, absorbé comme j'ai pu l'être par le bouleversant Samouraï du crépuscule.

Cela dit le film réserve de très bons moments, telle cette scène de déluge-inondation où la force des éléments déchaînés fait peur. Sanglants mais sans complaisance, les affrontements au sabre sont très convaincants. Les jeunes interprètes sont pleins de fougue et on retrouve avec plaisir – et aussi un pincement de coeur – le regretté vétéran Ken Ogata, d'une dignité magnifique.


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