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Forum : La Mort aux trousses

Sujet : George Kaplan est demandé au téléphone


De vincentp, le 6 avril 2006 à 20:22
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Tout ayant été dit sur le film par d'éminents critiques, on ne peut ici que livrer quelques modestes impressions personnelles :

  • ce film représente la quintessence du style de Hitchkock ; entre autres choses, il constitue une bonne illustration de la vision qu'a le metteur en scène concernant les institutions : il s'en moque, mais respectueusement, comme par exemple dans la scène de la vente aux enchêres. Ce très subtil dosage entre respect des institutions et des conventions, et ce ton sarcastique, contribue certainement à faire accepter ce film par un très large public.
  • admirable est la façon dont sont décrites les relations entre C Grant et E Marie-Saint. La subtile alchimie (méfiance -séduction) qui nourrit cette relation permet à Hitchkock d'aborder de façon très feutrée le thème universel de la sexualité, et offre au spectateur la possibilité d'intégrer dans cette fiction son propre imaginaire.
 

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De verdun, le 21 mai 2006 à 01:00
Note du film : 6/6

Oui, je pense que North by Northwest est le plus grand film de Alfred Hitchcock.

D'abord, c'est très vraisemblablement le film le plus divertissant réalisé par le "maitre du suspense". Il ne s'agit pas d'un huis-clos théâtral comme peut l'être La corde par exemple mais d'une course-poursuite absurde qui pousse à un aboutissement rare l'histoire de l'individu pris au milieu d'événements qu'il ne comprend pas.

Ensuite, je m'aperçois que le plaisir immense pris à regarder ce film tient dans le génie des décors. Chaque décor ici est inoubliable: la maison de Van Damn, le Mont Rushmore, les trains, etc..

Autre détail important, caractéristique du génie de Hitch: l'attention maniaque au moindre détail,et surtout ce qui concerne les objets: vrai-faux pistolet, boîte d’allumettes,etc.

Hormis ces modestes que peut-on dire de ce film ? Que tout est à tomber par terre bien sûr: scénario, dialogues, acteurs, réalisation et musique.

Autant certains films de Hitchcock que je ne citerais pas me paraissent un poil datés, autant celui-ci me semble voué à l'éternité..


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De Gaulhenrix, le 30 mars 2007 à 00:48
Note du film : 6/6

Puisque starlight évoquait les génériques qui sortent de l'ordinaire sur le Forum de Un monde fou fou fou fou, comment ne pas évoquer celui de La Mort aux trousses de Hitchcock, si prenant et suggestif.

Ce générique profondément original (qui a inspiré, depuis, celui du Panic room de David Fincher) donne à voir des rues qui se reflètent – troubles formes aléatoires – sur la façade vitrée du bâtiment de l'ONU à New York et nous rappelle – selon une constante chez Hitchcock – que cette façade d'immeuble (ou écran) n'est qu'un reflet déformé de la vie (ou film) en une sorte d'illusion en tout point conforme à la re-présentation cinématographique. Il annonce ainsi la mise en abyme à venir : Thornhill sera lui aussi le jouet des illusions, lui dont l'identité, semblable aux images du générique, va se troubler puis s'effacer sous l'effet d'un simple hasard. On peut d'ailleurs noter que le passage du générique au film, qui se fait par un effet de surimpression transcrivant les reflets déformés sur les vitres dans leur juste réalité, insiste sur la densité et l'ordonnancement urbain de la fourmilière humaine : ici, une entrée d'immeuble vomit des citadins en rangs serrés ; là, des files d'employés canalisés suivent le même escalier ; ici et là, tous, regroupés et pressés, se hâtent vers les mêmes bus ou se disputent les mêmes taxis. Un insistant tableau des vies modernes dont le travail rythme inlassablement une journée monocorde et sculpte tant de visages montrés, de façon insistante et répétitive, pareillement fermés et absents, semble-t-il, à eux-mêmes.

En une seule séquence de deux minutes rythmée par une musique de rupture, dissonante, qui martèle le mal-être, Hitchcock donne au spectateur la sensation d'étouffer devant ces dizaines de vies robotisées reproduites à l'identique et qui paraissent, en dépit de ce mouvement et de cette agitation, tourner à vide et se répéter mécaniquement. D'ailleurs, plus avant dans le film, après une demi-heure, le réalisateur saisit Thornhill en fuite après le meurtre à l'O.N.U. et reprend, en un plan saisissant, le thème du début de film. Un regard caméra fixe, quasi aérien, filme, en plongée, le personnage central comme verticalement écrasé par la masse démesurément haute d'une façade d'immeuble, rapetissé et devenu une pointillé lilliputien, l'égal d'une fourmi. Outre que le réalisateur traduit ainsi visuellement le poids de la culpabilité qui pèse sur Thornhill , le fameux "coupable-innocent", il évoque en parallèle le thème, récurrent dans les années cinquante, de l'homme moderne coupé de ses racines naturelles, égaré dans un univers citadin déshumanisé, par trop prévisible, voire aseptisé et peu propice à son épanouissement.

Et, précisément, Thornhill, par son enlèvement même, va être extrait de la Ville moderne, écrasante et tentaculaire (puisque le générique et la séquence d'introduction représentent New York, la Ville par excellence,), pour être replacé – et ressourcé – dans la Nature même au cours de séquences au bord de l'océan (tentative d'assassinat en voiture), le long d'un fleuve –sans doute l'Hudson- (trajet en train pour fuir New York), dans la campagne (mitraillage de l'avion dans un champ de maïs) et au cœur de la montagne (poursuite finale sur les flancs du Mont Rushmore).

Du grand art…


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De starlight, le 30 mars 2007 à 09:36
Note du film : 6/6

Que dire de plus à partir d'une telle analyse ?… En repensant au générique où l'on voit défiler des lignes entrecroisées sur fond vert stylisant l'apparition progressive de la façade du bâtiment de l'O.N.U… on en déduit que HITCHCOCK était friand des allégories… Ses dons de dessinateur (rappelons qu'il a commencé à Londres comme "chef de section des titres" dans une filiale de la PARAMOUNT) l'a conduit à se servir de ses idées graphiques, même si ce n'est pas lui qui les réalise par la suite… Le recours aux "lignes" apparaît déjà dans SPELLBOUND (LA MAISON DU Dr EDWARDS) où à plusieurs reprises le héros (Grégory PECK) voit de façon rémanente des "lignes parallèles" sur fond blanc… allant jusqu'à enclencher le processus à partir du glissement d'une fourchette sur une nappe blanche…


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De Impétueux, le 30 mars 2007 à 10:36
Note du film : 5/6

Décidément, et grâce à ces subtils points de vue, vous me donnez envie d'aller découvrir un cinéaste que je ne connais pas du tout !

Bravo !


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De Gaulhenrix, le 30 mars 2007 à 10:57
Note du film : 6/6

Un bon complément, en effet, starlight : j'aurais dû évoquer ces lignes (parallèles, obliques et verticales) qui, comme tu le signales, se retrouvent dans nombre de films de Hitchcock : générique de La Mort aux trousses, donc, mais aussi celui de Psychose. Elles se retrouvent aussi , à l'intérieur même des films, mais figurées par des parois et des volumes d'immeubles, des rues (celle, étrange comme un cauchemar, qui conduit à l'habitation de la mère de Marnie) ou des routes (la route étonnamment rectiligne montrée avant l'attaque de l'avion sur Thornhill / la ligne blanche de la route qui dirige Marion jusqu'à son destin fatal) ; ou encore la voie ferrée au début – si mes souvenirs sont justes – de Pas de Printemps pour Marnie. Chacune est, à l'évidence, porteuse de sens. Mais ce n'est pas le lieu de développer…


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De urspoller, le 11 mars 2008 à 19:02
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Pour compléter les apophtegmes de mes coreligionnaires, je vais sciemment éluder d'évoquer la partie technique, esthétique ou allégorique et me restreindre à glisser quelques billevesées sur la perception éprouvée après avoir à maintes et maintes reprises visionné ce chef-d'œuvre d'épure, de sophistication, d'humour et de sous-entendus. Les allusions sont gentiment irrévérencieuses voire phalliques comme la scène suggestive du train pénétrant dans le tunnel au moment où Cary Grant invite « innocemment » Eva Marie Saint à le rejoindre dans sa couchette. A noter aussi une évocation à peine masquée de l'homosexualité à travers le personnage efféminé campé par Martin Landau capable d'intuition féminine… Le tout servi par une mise en scène proche de la perfection formelle, un scénario ingénieux d'Ernest Lehman et une musique idoine de Bernard Herrmann.

D'aucuns voient dans cet opus une ode au « glamour » et à l'action. D'ailleurs de nombreux thrillers seront postérieurement construits sur le même canevas. Néanmoins, l'ensemble est beaucoup plus subtil qu'il n'y paraît.

Le substrat initial de La Mort Aux Trousses laisse à penser au matériau utilisé par John Ford lors de maints films comme Le Convoi des Braves, La Prisonnière du Désert, Les deux Cavaliers à savoir la notion de quête, au sens littéral du terme (de quaesitus signifiant recheche). Cependant, Hitchcock, contrairement à John Ford, néantise les thématiques épiques et humanistes pour se recentrer sur les relations qui interpénètrent à l'envi l'action, ici la poursuite, et la transforme en acte symbolique quasi christique (autre point commun avec John Ford) sous-tendu par la notion de rédemption où force est donné à l'amour salvateur.

Dans ce métrage, sir Alfred prend le parfait contre-pied de son film précédent :Sueurs Froides, qui malgré l'atmosphère poétique et métaphysique, offre une vision tragique de l'amour charnel, physique et obsessionnel par le truchement de la pécheresse et sensuelle Kim Novak.

Néanmoins, si dans La Mort Aux Trousses, le cinéaste d'origine britannique nimbe son propos d'éléments romanesques, ce métrage reste tout de même essentiellement basé sur cette quête effrénée et improbable entraînant Cary Grant toujours plus loin dans le danger. De rebondissements en rebondissements, d'hôtels en hôtels, Cary Grant avance dans sa quête éperdue sans y rien comprendre. Ici, cette notion de vitesse est soulignée par les moyens de transport : taxi, train et avion… Tout s'accélère jusqu'au dénouement paroxystique. Et quel plaisir en retire le spectateur nonchalamment alangui sur son canapé! Cette exaltation plonge le héros –qui au départ n'en est pas un- dans un maelström inextinguible sous-tendu par une force centrifuge qui l'amène irrémédiablement à affronter son destin – ou fatum pour les latinistes – pour recouvrir son identité perdue, pour expier ses péchés et pour donner un sens à son existence vénielle grâce à l'amour éthéré d'une irradiante Eva Marie Saint trouvant, elle aussi, la rédemption et l'absolution de ses trahisons dans la profonde dilection qu'elle éprouve à l'endroit de Cary Grant.


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De pamina, le 11 mars 2008 à 23:22
Note du film : 6/6

Le succès de ce film, au-delà des qualificatifs élogieux que l'on peut attribuer à Sir Alfred, est dû en grande partie au scénario… De rebondissements en rebondissements, de paysages en paysages, nous sommes entraînés malgré nous vers cette fuite en avant où seul le dénouement final permet de retrouver le repos !

Des films comme "les aventuriers de l'Arche perdue" sont gagnants, car ils intègrent le même dénominateur commun : le "voyage"… Idem pour les "james Bond" où en quelques minutes vous passez des Bahamas aux montagnes enneigées du Tyrol !…

Un film qui par essence même intègre cette notion de changement de lieux (et pour cause) est "Le tour du monde en 80 jours"… Son succès à l'époque a été dû en grande partie à la diversité des paysages et par là même des comportements…


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De urspoller, le 12 mars 2008 à 18:15
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Ma chère Pamina, ne croyez-vous pas qu'attribuer le succès de cet insigne métrage à son seul scénario, méritant certes éloges et dithyrambes, ne soit pas trop réducteur ? Accorte amie, tenez-vous donc à irriter votre jupitérien serviteur en tenant de tels propos ? Car, que serait La Mort aux trousses sans la virtuosité de la mise en scène de sir Alfred? Référez-vous aux précédentes contributions de nos coreligionnaires sur ce fil pour vous convaincre que vos propos sont un tantinet irrespectueux à l'endroit de ce véritable génie du septième art. Néanmoins, je vous pardonne bien volontiers car de vos précédents messages point une profonde admiration pour la filmographie d'Hitchcock.

Comme vous l'évoquiez, La Mort aux trousses reste l'archétype du film d'aventures. En effet, cet opus demeure une ode au voyage. D'où, le titre original évocateur – North By Northwest – qui souligne l'idée de dynamique spatiale et de changements de territoires. De ce substrat typique mêlant action, espionnage, aventures et romance naîtra trois ans plus tard James Bond contre Dr. No qui engendra à sa suite maints et maints thrillers modernes comme Les Aventuriers de l'Arche perdue avec Harrison Ford (subtil mélange d'humour et d'action).

Par contre, Le tour du Monde en 80 jours n'est absolument pas de la même veine que les métrages sus-nommés. Ce film édulcoré et surestimé, à mon avis, ne représente qu'une succession de cartes postales sans intrigue ni scénario. Le matériau initial du roman de Jules Verne est proprement ignorée afin de peindre une série de tableaux certes dépaysants mais sans fil conducteur. Le tout servi par une mise en scène incroyablement mollassonne marque de fabrique de Michael Anderson si je puis dire.


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De pamina, le 13 mars 2008 à 13:33
Note du film : 6/6

Mon cher Urspoller, je me suis mal exprimée ! et vous prie de m'excuser…

J'ai bien indiqué "au-delà des qualificatifs"…. donc pas de problème pour la reconnaissance officielle du talentieux Hitchcock !…. ce que je voulais souligner, c'était le fait qu'un changemement de lieu répétitif, capte à coup sûr l'intérêt visuel, plus que dans une unité de temps et de lieu !…. Il n'empêche que "La corde" de Sir Alfred a tout son intérêt… même si nous sommes dans du théâtre filmé…

Je ferai attention la prochaine fois à mieux cerner mes commentaires !


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De urspoller, le 14 mars 2008 à 19:46
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Ma chère Pamina, vos propos furent certainement fort mal interprétés par votre serviteur, prompt à morigéner même les plus affables contributrices… un ours reste un ours ! D'ailleurs, ce caractère irascible voire amphigourique fait le désespoir de ma grand-mère !

Quant à votre message, j'en avais bien compris le sens, même si les plantigrades ne sont pas réputés pour leurs facultés intellectuelles. La Mort aux Trousses reste, il est vrai, un hymne à la géographie par le truchement de scènes se déroulant dans une mégalopole étouffante, dans un lieu reculé aux confins de l'œkoumène ou sur le versant du mont Rushmore. Comme dans la littérature vernienne (de Jules Verne), sir Alfred nous brosse une ode au voyage dans des contrées à l'air « irrespiré » pour transporter le spectateur dans des espaces hors du commun tout en restant parfaitement oisif et immobile dans son plus beau fauteuil en poil de gnou !

Et puis, comme on ne se refait pas, je tiens à émettre un léger rectificatif sur La Corde qui pour moi tient plus du huis clos comme Fenêtre sur cour ou Lifeboat que du théâtre filmé comme Junon et le paon.

Je quitte momentanément une bonne compagnie pour en rejoindre une autre… car pour fêter les ides de mars et les beaux jours vernaux sur nos rivages méditerranéens, je m'en vais m'offrir égoïstement une soirée en tête à tête avec Hitchcock et son Correspondant 17.


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De Torgnole, le 28 avril 2008 à 16:07

Pas mal ce film, mais je n'arrive pas à m'enthousiasmer autant que tout le monde ici, surtout sur cette histoire phallique de train et de tunnel et autre parabole qui pourrait s'appliquer à n'importe quel documentaire ou film, il suffit d'un peu d'imagination et toutes les dérives sont possibles, sauf que quand c'est Hitchcock, bien sur, c'est forcément lui qui l'a voulu et qui maitrise la pensée du spectateur de a à z… Mais bon… Je vais rester sur les commentaires de Droudrou et me dire que c'est simplement une approche dite universitaire de la chose.

Moi qui ne suis ni universitaire, ni une lumière et qui regarde des films pour me distraire, je trouve que "La mort aux trousses" est un bon moment de cinoche ou le spectateur peut facilement s'identifier au héros, car il est embarqué et comprend tout en même temps que ce héros pris au hasard dans la masse. Qui dit identification facile, dit plongée totale dans chaque situation et du coup, découverte de beau paysages et confrontation avec des situations exotiques et dangereuses comme si on y était. Une forme de tourisme actif par procuration, avec l'option agent secret, un peu comme dans total recall. Je ne dis pas que ce film est surestimé (quoique), mais surement précurseur, je préfère regarder un bon vieux James Bond, alors si la "Mort aux trousse" à eu une quelconque influence sur James Bond, j'adhère au club qui se pâme.

Sinon, la scène de la vente aux enchères m'a bien fait marrer, mais quand la fille n'arrête pas de couiner sur le mont Rushmore, j'ai trouvé ça un peu agaçant et poussif.


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De Arca1943, le 28 avril 2008 à 16:42

« Je ne dis pas que ce film est surestimé (quoique), mais surement précurseur, je préfère regarder un bon vieux James Bond, alors si la "Mort aux trousses" à eu une quelconque influence sur James Bond, j'adhère au club qui se pâme. »

La différence d'avec un James Bond, c'est que Bond ne peut que triompher à la fin, d'où l'absence de suspense. Avec un monsieur Tout-le-monde pris dans la foule ("On demande Mr. Tornhill!"), le résultat est un peu différent et la tension, meilleure.


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De Torgnole, le 28 avril 2008 à 17:15

C'est peut-être justement ce côté pépère qui m'attire dans James Bond, plus que dans "la mort aux trousse". Surtout que suspens ou pas, je ne sais pour quelle raison mais, le Happy end de "La mort aux trousse" est prévisible. On se fiche de savoir que James Bond va s'en sortir, mais on veut savoir comment. Et puis d'abord James Bond, il n'a pas besoin de tunnel pour tirer sa crampe (ah!). Je ne regarde pas James Bond pour m'identifier mais par pur plaisir de divertissement. Et puis lorsqu'on s'identifie à quelqu'un qui vit des moments éprouvants à travers l'écran, n'est ce pas le même plaisir que l'on éprouve en restant au chaud chez soi en regardant la neige dehors à travers la fenêtre, et en élargissant la parabole, n'est ce pas cet espèce de plaisir bizarre qu'on ressent en pensant qu'il y a plus misérable ailleurs que chez soi. En gros, plus il neige, plus la chaleur est appréciable, plus ya de misère à l'écran, plus on se sent bien chez soi. La misère étrangère est donc un gage de confort car les gens aime dire "j'aimerais pas être à sa place"… Vous voyez, avec de l'imagination ce qu'on peut faire comme parabole, et sans être allé à l'université en plus…


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De Torgnole, le 28 avril 2008 à 17:50

T'as pas besoin de gueuler à chaque fois que tu parles, on est pas sourd… C'est sûr, la musique de Bond, ça décoiffe, elle a même été reprise par bon nombre de musiciens comme les Skatalites par exemple. Mais il faut reparler de "la mort aux trousses" sinon, je vais encore me faire engueuler puisque toute façon c'est toujours ma faute…


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De Arca1943, le 28 avril 2008 à 18:03

« Je ne regarde pas James Bond pour m'identifier mais par pur plaisir de divertissement. »

Moi aussi c'est toujours pour le divertissement que je regarde un film. Et je ne crois guère à cette histoire simplette (behavioriste?) d'"identification" au protagoniste. Tout ce que dis c'est qu'un film d'action manque d'autant plus de punch et de suspense quand l'issue en est connue à l'avance. Quand le thrill est nul, c'est bien le comble pour un thriller. Ça n'empêche pas, bien sûr, que la conclusion de North by Northwest est aussi prévisible, en raison du happy end obligatoire à Hollywood en 1959. Mais comme un publicitaire qui habite chez sa maman n'a rien d'un super-héros à gros bras, il est forcément plus vulnérable et on s'y laisse prendre un peu plus facilement… pendant 2 heures moins 2 minutes.


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De Torgnole, le 28 avril 2008 à 18:25

Et je ne crois guère à cette histoire simplette (behavioriste?) d'"identification" au protagoniste.

C'est vrai, "identification" c'est plutôt con en fait. Le héros de "La Mort aux Trousses" est plus humain, alors que je vois James Bond comme un héros de Cartoon. Et puis j'aime bien les cartoons.


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De le concombre masqué, le 28 avril 2008 à 20:21

Le "concombre masqué" va encore sévir !… Notre collègue Torgnole ferait bien de présenter ses commentaires dans un langage un peu plus châtié… Qu'il ne soit pas un "universitaire" comme il le dit… soit ! Nous n'allons pas le lui reprocher… Mais de là à dire que Eva-Marie Saint couine… il ne faut pas exagérer !… Je peux vous dresser la liste d'une bonne trentaine d'actrices (françaises et étrangères) qui ont "couiné" réellement au cours de leur carrière…

Et puis qu'est-ce que c'est encore que cette histoire de "tunnel", symbole phallique comme tout le monde le sait ?… Vous croyez sincèrement que les cinéphiles de l'époque se faisaient accompagner par leur psy pour aller voir du Hitchcock ?… La réputation méritée du Gros Homme, ainsi que la vocation des films à engendrer un suspense permanent suffisaient à eux seuls…

Vos commentaires n'apportent rien à ce film (que vous n'avez d'ailleurs pas compris). Avant toute chose, il faut se replacer à l'époque, pour comprendre que les situations sentimentales "classiques" et le respect de certaines valeurs étaient monnaie courante dans les années 50/60…

Ca vous choque que Roger Thornill soit proche de sa "maman" ?… Effectivement, c'est peut-être amusant de voir cette situation ; mais réflexion faite, elle explique que notre héros était bien enfermé dans un confort douillé quand subitement tout a basculé autour de lui !

Quant à James Bond !… les références phalliques ne manquent pas… Son complexe d'Oedipe, il le résoud avec Monny Penny à chaque retour au bercail !


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De le concombre masqué, le 28 avril 2008 à 21:53

Attendez ! je n'ai pas été choqué (rien n'étonne le "concombre masqué" qui en a vu d'autres dans sa chienne de vie de légumineuse), mais comme on dit dans la famille Concombre "faut pas pousser mémé dans les orties"

Pour en revenir à James (le Bond)… Vous dites qu'il ne pense qu'au sexe… Pas du tout ! il bosse pour les services secrets de sa gracieuse Majesté… et ce n'est tout de même pas de sa faute si toutes les 15 minutes il rencontre une super-nana !… Voyez notre Président… Il bosse aussi et pourtant il "y pense" de temps en temps !… Si vous aviez le même James Bond avec comme partenaire féminine la regrettée Pauline Carton… je vous assure qu'il ferait des heures supplémentaires au boulot… Travailler plus pour gagner plus !… même dans les services secrets…


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De Torgnole, le 28 avril 2008 à 23:40

Citation du concombre masqué (symbole phallique à lui tout seul):

"Notre collègue Torgnole ferait bien de présenter ses commentaires dans un langage un peu plus châtié"

C'est marrant ça, c'est justement avec "le concombre masqué" de Mandryka que j'ai découvert que dans la BD il pouvait aussi y avoir des gros mots. Et puis mon but est d'être compris pas de faire des prouesses de vocabulaire, je respecte le délire de Urspoller mais je ne comprend pas un mot sur trois, à croire que le dico est son livre de chevet. Mais ya des gros mots dans le dico, et je suis un grand defenseur du vulgaire, du graveleux et du familier.

Pour ce qui est de comprendre "La mort aux trousses", je ne sais pas si cela s'adressait à moi mais effectivement je ne l'ai pas compris comme Gaulhenrix ou Urspoller. J'ai pris ce film comme un divertissement, point barre. Je n'ai pas ensuite cherché à comprendre au delà des symboles et d'une lecture dite analytique. Et d'ailleurs, cette histoire phallique n'est pas de moi mais de Urspoller je cite:

"Les allusions sont gentiment irrévérencieuses voire phalliques comme la scène suggestive du train pénétrant dans le tunnel au moment où Cary Grant invite « innocemment » Eva Marie Saint à le rejoindre dans sa couchette"

Après, si ce genre de détails vous fait monter au plafond, tant mieux pour vous, je respecte le trip. Mais on peut trouver des détails similaires dans beaucoup de films dit médiocres et pour ceux là évidemment, ce n'est pas dû au génie du réalisateur mais purement un fruit du hasard. Je trouve juste cette façon d'analyser, un peu lâche et un poil hypocrite. Mais vous avez l'air tellement à fond dedans que ça en devient parfois interessant.


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De DelaNuit, le 28 mars 2009 à 15:25
Note du film : 5/6

Il est possible que les noms des personnages aient une signification, Hitchcock étant suffisamment retors pour cela, et suffisamment cultivé puisqu'il s'inspire de romans ou tableaux en vogue à son époque, et d'éléments bibliques ou mythologiques.

Eve pour la blonde héroïne interprétée par Eva Marie Saint convient très bien puisqu'avec son double jeu, elle joue parfaitement de l'ambiguïté de l'Eve biblique, et on s'interroge donc sur la part d'innocence ou de perversité du personnage, ce qui ne peut que plaire à Hitchcock, amateur de femmes fatales.

La référence à la damnation pour le méchant Vandamm convient tout à fait à cet auteur de plans diaboliques joué par James Mason, qui fut en 1951 dans Pandora le navigateur maudit Enrick Vanderzee dit "le Hollandais volant", donc un autre hollandais.

Quant à Thornhill… La colline de l'épine ou des épines pourrait faire référence au Golgotha où fut crucifié Jésus Christ, bouc émissaire innocent couronné d'épines… Le personnage de Cary Grant est lui aussi un innocent poursuivi avec cruauté à tort, un bouc émissaire idéal…

Tel pourrait être le sens que vous recherchez pour les noms des personnages. Mais cela peut aussi n'être que conjectures…

En revanche, les auteurs s'accordent en général pour voir un symbolisme sexuel dans le dernier plan du train pénétrant dans le tunnel alors que les deux amants s'adonnent dans leur couchette aux plaisirs charnels.

En espérant que tout cela vous soit utile !


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De DelaNuit, le 28 mars 2009 à 15:42
Note du film : 5/6

Comme c'est curieux, je réponds à un internaute au sujet de questionnements sur le sens des noms des personnages de ce film, et à peine ai-je répondu que les messages de mon interlocuteur ont été effacés ! ? !

Tout cela n'est guère motivant…


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De khajuraho, le 28 mars 2009 à 15:42

Bien plus qu'utile je pense voir un peu mieu ou Hitchcock veut en venir surtout que ton analyse parrait logique quant au comportement des personnages. Cette question met venu car j'ai assister à une conference de Jean Douchet la semaine derniere à Caen ou il a evoqué ce jeux avec le nom des personnages ( surtout d'adam (thornhill) et Eve) mais n'en a pas dis davantage. Et bien merci beaucoup d'avoir pu me repondre aussi rapidement. A bientot !


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De khajuraho, le 28 mars 2009 à 15:46

je n'ai moi même pas compris pourquoi ma question a été effacé .. j'ai eu de la chance que tu vois mon message avant sa suppression..


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De Impétueux, le 28 mars 2009 à 15:55
Note du film : 5/6

Pourquoi j'ai effacé le message auquel vous vous étiez bien du mal à répondre, DelaNUit ? Vous le voyez désormais de façon évidente…

Parce que l'obsessionnel crétin qui pollue le site depuis plusieurs mois essaye d'appâter mielleusement les contributeurs habituels en leur tendant des perches qui sont, en fait, des bâtons merdeux… Le message initial de ce fil était pourtant si grossièrement piégeux que je m'étonne qu'un esprit aussi distingué que le vôtre s'y soit laissé prendre…


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De Romuald, le 28 mars 2009 à 16:06

Il est vrai que notre ami Delanuit est tombé dans un piège "énauuuuuurme", mais je crois que sa patience, sa gentillesse et sa culture devraient lui éviter une éradication aussi intempestive, Impétueux ami…


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De khajuraho, le 28 mars 2009 à 16:07

s'il vous plaiiiiiiit j'ai juste posé une question qui etait de connaitre la signification du prenom des personnages de ce film.


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De Impétueux, le 28 mars 2009 à 16:08
Note du film : 5/6

Mais, Romuald/Lagardère, je n'ai nullement éradiqué le message – fort intéressant en soi – de DelaNUit ! Il constitue désormais le début de ce fil de discussion !

En fait, il a rédigé son message au moment même où je supprimais le message initial, le piège ! Et il s'est légitimement étonné de se trouver sans interlocuteur… Il va de soi que si j'étais arrivé un peu plus tard et que j'avais vu les deux messages, je les aurais laissés tels quels, même si la ficelle tentatrice eût été bien visible… Mais en l'état !

D'ici ce soir, j'effacerai les saletés de khajuraho et ne laisserai subsister que le message de DelaNuit, qu'il pourrait, d'ailleurs, rectifier à la marge pour le rendre autonome, si je puis dire…


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De khajuraho, le 28 mars 2009 à 16:15

tain vous vous foutez vraiment de ma gueule ya un cretin qui s'est emparé de mon pseudo j'y peux rien moi j'avai une question a poser j'ai eu ma reponse de delanuit que je remerci d'ailleur. Je ne vois vraiment pas en quoi ma question etait tentatrice et de quoi d'abord.


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De khajuraho, le 28 mars 2009 à 16:28

sinon, pourriez vous me dire comment(par rapport à Nortbynorthwest), le thème du double est-il traité dans son film vertigo et dans son film psycho ?


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De Impétueux, le 28 mars 2009 à 18:37
Note du film : 5/6

Je laisse volontairement encore un temps ce fil de discussion (sic !), pédagogiquement nécessaire.

Ne jamais croire que l'ennemi peut acheter une conduite. Une rafale de kalachnikov avant qu'il ouvre la bouche, et un coup de rangers dans la gueule s'il bouge encore.


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De Romuald, le 28 mars 2009 à 22:37

Ne jamais croire que l'ennemi peut acheter une conduite. Une rafale de kalachnikov avant qu'il ouvre la bouche, et un coup de rangers dans la gueule s'il bouge encore.

Ah! Heureusement que certains scénaristes, comme Auguste le Breton ou Michel Audiard étaient moins….catégoriques. On se serait emmerdé dans les salles obscures…Mais votre hyperbole peut se concevoir. Méfiez vous quand même de ne pas abimer vos rangers !

                                               pour \Lagardère

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De Arca1943, le 28 mars 2009 à 22:55

Pour ma part, je suis scandalisé qu'Impétueux songe à utiliser une mitraillette étrangère. Il y a sûrement de jolis fusils d'assaut français qui rempliraient au mieux cet office.


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De Romuald, le 28 mars 2009 à 23:55

Je suis bien d'accord mon cher Arca ! Je pense que notre ami à longtemps hésité entre son bon vieux Lebel et l'Arsenal Russe mais on ne trouve plus de cartouches pour le premier. Et puis Impétueux n'est pas un poilu… C'est un rebelle irascible, un haineuuuuuuux ! Une calamité pour les loulous ! The punisher, pour le moins !!

                                      pour \Lagardère

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De Impétueux, le 29 mars 2009 à 09:09
Note du film : 5/6

Amis Arca et Lagardère, je vous ai transportés, par un coup de baguette magique, sur le fil de La mort aux trousses, seul à même de rendre compréhensibles vos pertinentes interventions placées malicieusement sur le fil de Le rouge est mis.

Bizarrement, il semble que la Haute Direction se soit réveillée hier soir, et ait effacé la très grande majorité des obscénités proférées par l'obsédé habituel ; j'espère que notre camarade DelaNuit s'y retrouvera…

Que répondre, pour l'utilisation de la Kalachnikov ? Que mon patriotisme, mon chauvinisme en souffrent, mais que, de l'avis même de mes amis gradés de l'Armée française, le FA-MAS (Fusil d'Assaut de la Manufacture d'Armes de Saint-Étienne), trop sophistiqué (c'est un travers de notre pays : voir le SECAM, l'aérotrain, le Concorde) est peu conçu, finalement, pour l'objectif tout simple de tuer des ennemis, mais bien plutôt dans une rêverie poétique d'ingénieurs haut-de-gamme, pour donner des satisfactions à ses concepteurs. En tout cas, ce qui marche, dans toutes les guérillas, subversions, tueries, hécatombes, exterminations, dans tous les massacres, attentats, anéantissements, génocides de notre charmant monde actuel, ce qui fonctionne, c'est la bonne vieille robuste Kalach !


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De Arca1943, le 29 mars 2009 à 13:12

« … c'est un travers de notre pays (…) (le FA-MAS) est peu conçu, finalement, pour l'objectif tout simple de tuer des ennemis, mais bien plutôt dans une rêverie poétique d'ingénieurs haut-de-gamme, pour donner des satisfactions à ses concepteurs. »

Du haut de mes préjugés, je réponds : très français, indeed ! Je me demande d'ailleurs s'il n'y aurait pas moyen de transposer cette métaphore au domaine du cinéma. Vous savez, le genre de film peu conçu pour l'objectif tout simple d'être vu mais plutôt pour donner des satisfactions à ses concepteurs


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De vincentp, le 29 septembre 2010 à 23:36
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Il est intéressant de revoir une fois de plus La mort aux trousses (en blu-ray). Pour apprécier la perfection du film. Celle de la bande sonore, qui complète parfaitement le récit. Celle des plans (utilisation de plongées ou contre-plongées qui soulignent des situations de tension psychologique, comme dans le bureau de Townsend). Pour relever comment ce récit repose sur des éléments contradictoires ou opposés : le monde des classes sociales aisées (des grands hôtels, de la maison luxueuse) face au quidam (la femme de chambre, le jardinier, le contrôleur du train, le policier). Des formes rondes croisent des formes géométriques rectangulaires, l'avion se heurte au camion, la femme -douce ou sévère- croise la route de l'amant ou du fils perdu… Croisement d'un humour omniprésent également avec des situations dramatiques (Cary Grant au volant de la voiture). Un mélange d'éléments contraires pour un résultant coulant de source et très homogène. Fabuleux !


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De vincentp, le 9 février 2014 à 23:42
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Revu une nouvelle fois avec plaisir. Cette histoire mixe dans la même séquence aspects dramatiques et comiques (ex : la fuite en voiture de Roger Thornill complètement bourré). Les séquences s’enchaînent à toute vitesse, avec toujours une dose de mystère et une autre d'humour (la contre-enquête menée sur les lieux de la séquestration de Thornill est une pure merveille d'humour débridé, dans un contexte censé être dramatique). Un nombre considérable de personnages secondaires, de milieux très différents.

Ce mélange d'éléments contraires fait la force de North by northwest. Ce film ne se rattache à aucun genre en particulier : à la fois film d'aventures, policier, comédie dramatique, comédie sociale. Les séquences en mouvement physique, et les instants romantiques se complètent à la perfection. La musique -une des plus belles de l'histoire du cinéma- et l'interprétation notamment de Cary Grant, forcent notre admiration. Tout le monde -ou presque- sera d'accord pour placer cette oeuvre parmi les 20 ou 30 plus réussies de l'histoire du cinéma.


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De vincentp, le 12 février 2014 à 23:33
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Les suppléments présents sur le blu-ray sont intéressants, notamment celui de 90 minutes qui récapitule assez bien le déroulé de la carrière et de la vie privée autorisée de Cary Grant. Ce qui est le plus étonnant est le fait que Archibald Leach, ait décidé à l'âge de 18 ans, en 1922, de rester à New-York et de quitter la troupe britannique avec qui il venait de débarquer sur le sol des Etats-Unis : c'était un pari risqué.

Pour en revenir au film de Hitchcock, ce qui fait sa force ce sont aussi les transitions très soignées qui encadrent les moments forts (l'attaque de l'avion, la bagarre sur le mont Rushmore,…). Grande qualité de toutes les composantes, bien évidemment, mais la musique est exceptionnellement bien employée. J'adore tout particulièrement la séquence de la vente aux enchères, et son humour débridé.


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De vincentp, le 18 juin 2014 à 23:11
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Revu une nouvelle fois ce soir, sur grand-écran, invité à l'occasion de la ressortie en salles en version numérique 8K en juillet 2014. Quand on connait l'histoire par cœur de La mort aux trousses, on s'attache aux petits détails. La gestion des figurants est de haut niveau : énormément de personnages secondaires ou anonymes ; on aperçoit des noirs mais relégués à des fonctions subalternes (porteurs, grooms). Hitchcock aime caricaturer la bonne société et emploie à cet égard un humour vachard (bien aidé par son scénariste Ernest Lehman) à de très nombreuses reprises.

Les policiers ou enquêteurs sont montrés braves, issus d'un milieu populaire, et quelque peu bêtas… La composition de Cary Grant est fabuleuse, mais je trouve aussi excellente celle de Martin Landau et de ses compères, croqués en quelques images et dialogues. Perfection des plans fixes, suivant les déplacements de personnages dans des lieux bondés sans les perdre dans la foule. Il y a aussi ces plongées obliques sur les personnages qui incitent quelque peu le spectateur à porter un jugement sur leurs actes…


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De Nadine Mouk, le 22 janvier 2016 à 00:26
Note du film : 5/6

La scène dans les champs de mais est, sûrement la plus célèbre. Mais pour moi, La mort aux trousses c'est d'abord, bien qu'en fin de film, l'escalade du Mont Rushmore avec ses célèbres têtes de présidents américains taillés dans la roche . Impressionnant ! Ou Cary Grant ivre mort, grand moment ! Mais ce film est une suite ininterrompue de scènes plus célèbres les unes que les autres.


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De Impétueux, le 3 juillet 2019 à 19:59
Note du film : 5/6

Ceux qui ont la faiblesse de me lire savent que je ne nourris pas pour Alfred Hitchcock beaucoup d'admiration. Dans mes jours polémiques et hargneux je le vois comme une outre gonflée par l'adulation que lui a vouée l'équipe des Cahiers du cinéma et singulièrement François Truffaut qui a sauté sur la réputation d'un honnête faiseur pour le placer au sommet du Panthéon cinématographique. Mais, à part pour Psychose, à qui je reconnais d'immenses qualités et quelques autres bons films (L'ombre d'un doute, L'homme qui en savait trop, Frenzy, Complot de famille), il m'a toujours semblé que le réalisateur était un exclusif féru de techniques et de virtuosités qui privilégiait cet aspect sur l'intérêt du scénario. Ce qui est ennuyeux quand on prétend être un maître du suspense.

Pour une fois, La mort aux trousses ne souffre pas de ces défauts là et les prouesses cinématographiques (adossées à l'abus constant des transparences, aussi laides que frustrantes et pourtant employées à tire-larigot) ne parviennent pas tout à fait à faire oublier – pour une fois – l'agrément et l'intérêt du scénario. Sans doute faut-il être bon public pour accepter toutes les invraisemblances, les entrechats et les équilibrismes de l'histoire, mais après tout, on est au cinéma et un cinéma des années 50, très attaché au happy end.

Ma note est bienveillante et surévaluée par rapport à mes critères habituels et si j'étais vraiment sincère et surtout cohérent, elle devrait avoir un point de moins. La dernière demi-heure d'un film déjà beaucoup trop long est absolument interminable et les gambades des protagonistes entre les visages graves de Présidents des États-Unis taillés dans le roc, qui se veulent spectaculaires sont tout simplement hilarantes. Que celui qui a pu craindre une minute que Cary Grant ou Eva Marie-Saint perdent pied et s'écrasent cent ou deux cents mètres plus bas m'écrive : il a gagné ! J'ai rarement vu une scène censée susciter angoisse et incertitude être aussi insignifiante et ridicule (regardez bien : au début, Eva Marie-Saint arpente les abruptes pentes en escarpins menus !)

La séquence tellement célébrée de l'avion pulvérisateur qui tente d'envoyer ad patres Cary Grant est davantage crédible. D'abord elle a l'avantage de se dérouler dans ce qui est sans doute (avec Mourmelon, en pleine Champagne humide), un des coins les plus hideux de la Terre : l'Indiana. Plat comme la main, (beaucoup plus plat que la main, au demeurant), grillé par des étés torrides (et sûrement par des hivers glacés), pesant comme un discours d'Anne Hidalgo. Rien à sauver. Certes on frémit passablement lorsque l'avion mortifère plaque au sol le malheureux héros et le mitraille avec férocité ; et on étouffe avec lui lorsque, réfugié dans un champ de maïs il subit l'agression pulmonaire de l'épandage d'on ne sait quelle saleté destinée à préserver des insectes la céréale fourragère. Mais enfin, le pilote est vraiment un empoté qui vient percuter sans raison un camion d'essence qui par hasard passait par là. Le méchant Vandamme (James Mason) nous avait jusque là habitué à mieux choisir ses séides et collaborateurs.

Et collaboratrices. Car un des plus agréables atouts de La mort aux trousses est sûrement la présence éclatante d'Eva Marie-Saint, dont je ne me rappelais pas (après l'avoir seulement vue dans Sur les quais d'Elia Kazan) la capacité de séduction. Toutes les scènes (sauf les finales, gnan-gnan à souhait) où Ève Kendall séduit Roger Thornhill (Cary Grant, donc) sont absolument délicieuses. Il y a, dans les dialogues et dans les attitudes, une magie que je ne m'attendais pas à trouver chez Hitchcock.

Et puis les trois premiers quarts d'heure du film sont également séduisants. Cet homme charmeur, sûr de lui, suffisant même et presque puant qui, par la grâce d'un de ces hasards qui font les bonheurs du cinéma, se trouve embringué dans une histoire tortueuse, machiavélique, désespérante est une jolie réussite. À condition qu'on ne chipote pas sur les vraisemblances, qu'on conserve un peu de crédulité. Celle qui permet d'admettre, par exemple, qu'un individu à qui on a fait ingurgiter une bouteille de Bourbon conserve assez de lucidité pour se débarrasser de ses geôliers et de conduire à tombeau ouvert sans faire connaître autre chose qu'une trouille noire à ceux qui le croisent.

Et dix autres choses de cet ordre (la clef de la chambre d'un palace confiée spontanément par le concierge à la mère du héros, les tueurs, semés par un taxi, qui rejoignent précisément le lieu où le héros s'est rendu, la salle entière de l'immeuble des Nations Unies où personne n'a vu que le poignard qui tue Lester Townsend (Philip Ober) n’a pas été lancé par Thornhill, la dérisoire facilité avec quoi Thornhill/Grant peut accéder à la villa spectaculaire où il pourra de surcroît entendre toutes les conversations que le redoutable Vandamm/Mason tient, alors que la villa devrait être aussi protégée que Fort Knox, et ainsi de suite).

Mais nonobstant tout ça, qui fait sourire, c'est plutôt un film réussi.


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