Forum - Eraserhead - Pire qu'un cauchemar
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Forum : Eraserhead

Sujet : Pire qu'un cauchemar


De maz, le 15 mai 2004 à 12:21

Un chef-d'œuvre, tout simplement.


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De Arca1943, le 15 mai 2004 à 13:42
Note du film : 6/6

Tout à fait d'accord. Ce film tient le pari de reconstituer à l'écran un de ces cauchemars que nous faisons la nuit – et il réussit pleinement. Certes, par un être humain ne cauchemarde exactement comme son voisin; mais pour ma part, les cauchemars dont je me rappelle avaient bel et bien certaines caractéristiques de base de ce film… à commencer par le noir et blanc ! Mais aussi les enchaînements excentriques où l'on ne cesse pourtant de soupçonner une sorte de logique ineffable; l'amplification bizarre des bruits de la vie courante "récupérés" et transformés dans l'univers du rêve; les comportements les plus bizarres considérés comme allant de soi par l'étrange protagoniste…

Et ajoutons que pour le spectateur qui veut bien se prêter au jeu qui est la raison d'être du film, c'est-à-dire se laisse glisser, se laisse entraîner à faire le cauchemar qu'on lui propose sur l'écran, Eraserhead est un film de terreur profondément perturbant. En fait, je ne me rappelle pas d'avoir eu aussi peur au cinéma. Les scènes qui durent et qui durent avec l'espèce de répugnant bébé qui… Ah! Quelle horreur!

Si vous avez des amis qui traversent une mauvaise passe, qui ont des problèmes psychologiques, qui vivent une crise, etc, ne les amenez pas voir ce film, ça risquerait vraiment de les atteindre. Je ne blague pas.

Arca1943


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De lych666, le 16 février 2006 à 16:00
Note du film : 6/6

Si vous aimez le principe du rêve filmé, vous aimerez ou avez aimé surement "Un chien andalou" de Bunuel et Dali. Ce court métrage de 20 minutes est fascinant de par ses symboles et son incohérence calculée stimulant je ne sais quel endroit dans le cerveaux, une sorte de démangeaison incompréhensible, mélange de nostalgie et d'incompréhension.


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De Impétueux, le 8 avril 2012 à 19:17
Note du film : 5/6

Un cauchemar ? Non, bien pire qu'un cauchemar… Un cauchemar de 80 minutes, noirâtres, bourbeuses, salies, c'est plus long qu'un cauchemar…

Tout y est, comme le dit avec beaucoup de pertinence Arca et on est rarement plus dans le malaise au cinéma… Gouffres sombres de l'imaginaire, recoins malsains, peurs hypnotiques, terrains vagues huileux, cloaques de nos terreurs ordinaires… Tout le David Lynch d'aujourd'hui est déjà dans ce premier essai : les ampoules qui grésillent, par exemple qu'on retrouve dans Lost Highway ou dans Mulholland drive, la scène où chante La fille du radiateur

aux joues grotesquement hypertrophiées (Jean Lange) évoque déjà le cabaret Silenzio ; il y a déjà ce goût du grotesque, de l'infirme, de l'anormal, du maladif…

Qui a vu Eraserhead ne peut ne pas être impressionné par le soin extrême apporté à la bande-son (intéressante intervention de Lynch lui-même sur ce sujet, dans un des suppléments du DVD) ; il n'y a pas une minute de silence et une des fortes puissances du film est celle des bourdonnements, grincements, raclements, clapotis, sifflements, grondements… Dans la nuit d'Henry Spencer (Jack Nance), il y a la pluie battante qui se lie aux gémissements de la créature ou au grouillement des monstres accouchés par Mary (Charlotte Stewart) ; il y a tout le temps un son qui dérange, qui inquiète, qui instaure un trouble…

Comment ne pas s'incliner devant la puissance du cinéma, qui, seul, peut susciter cette force d'angoisse ?


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