Il s'agit là d'un polar très moyen du réalisateur de Luke la main froide, mais qu'un casting étonnant rend difficile à négliger totalement.

Néanmoins, le film était déjà sorti il y a quelques années en France, au format respecté, mais en 4/3. Il vient d'être réédité, dans une copie épouvantable, en Pan & Scan, floue et indigne des débuts de la VHS, et qui plus est en v.f. uniquement.

Encore une démarche éditoriale un peu ardue à suivre… Même s'il coûte moins de 10 euros, pourquoi ce mépris du client ? Et surtout, quel intérêt, à l'âge du Blu-Ray, de sortir des produits aussi indigents et antédiluviens ? Existe-t-il réellement une clientèle pour ces produits ? Laquelle, dans ce cas ?

Bah…Economie des coûts. De même qu'elle ne sait pas lire une fiche nutritionnelle au dos d'un paquet de biscuits "allégés", la majorité des acheteurs n'a aucune idée de ce qu'est un pan et scan et ignore les indications de formats du verso. Du moins c'est ce que j'ai pu observer en bossant un temps dans un magasin de dvd d'occasions.

De cela, je suis absolument persuadé, mais naïvement, je pensais que la réédition d'un film peu connu des années 70, s'adressait plutôt à un public averti, et vaguement cinéphile (l'exemple du médiocre Avec les compliments de Charlie n'est peut-être pas le plus probant, cela dit), qu'à un acheteur plus jeune et amateur de grands spectacles en HD.

Donc, sachant qu'on s'adresse a priori à un public de "connaisseurs", autant soigner un peu le travail d'édition, non ? Je pense aussi et surtout à certains grands westerns comme La dernière chasse, récemment sortis dans d'impossibles copies 4/3.

Certes. Ceci dit les Bronson ne sont pas uniquement l'apanage de fins gourmets (spécialement la fin de sa période "moustache", la fin de sa vie en gros) et il existe des nostalgiques de ce type de défouloir, celui de la vieille école avant que ces messieurs Seagal et Van Damme ne changent la donne en y immiscant leur art martial respectif.

J'ai bien du mal à entrer dans votre débat, les amis ! Du moment que la copie n'est pas floue, ou rayée, et que le son est audible… tout me va… même si j'admets volontiers que le mieux est préférable à l'acceptable ; et, en plus, comment faites-vous pour vous apercevoir qu'une image a été rognée ? Votre mémoire visuelle du film reconstitue-t-elle ses marges au point que vous savez qu'un pan de mur, un bout de ciel ou un détail extérieur a disparu ?

On ne peut pas demander à un écran de télévision de donner une image aussi vaste qu'un écran de cinéma, il me semble…

C'est extrêment simple, Impétueux : depuis plusieurs décennies, on ne tourne plus de film de cinéma (et même de TV) en format carré (1.33). Pratiquement tous les films sont rectangulaires (1.85 : 1 ou 178:1 qui est le format du 16/9) ou carrément en Scope.

Le Pan & Scan consiste à reformater l'image originale, pour remplir l'écran de télé traditionnel (autrement dit carré), et éviter une image trop réduite, et des bandes noires trop importantes.

Un film "rogné" (recadré à l'intérieur du rectangle autrement dit), se voit aisément : image carrée occupant tout l'écran, visages coupés dans les gros-plans, personnages au bord du cadre, ou même hors-champ dans les plans larges, etc.

Tout ceci n'empêche pas la terre de tourner, j'en conviens, mais fait parfois grincer les dents de l'amateur un brin perfectionniste et respectueux du travail des artistes.

''Un film "rogné" (recadré à l'intérieur du rectangle autrement dit), se voit aisément : image carrée occupant tout l'écran, visages coupés dans les gros-plans, personnages au bord du cadre, ou même hors-champ dans les plans larges, etc. Tout ceci n'empêche pas la terre de tourner, j'en conviens, mais fait parfois grincer les dents de l'amateur un brin perfectionniste et respectueux du travail des artistes.''

Tutafé. Je suis de ceux que cela exaspère de voir certains de mes films favoris mutilés de la sorte. A choisir, je préfère une image abimée mais intégrale. La pratique du pan & scan tend à se raréfier avec la démocratisation du 16/9e mais l'exemple de ce Charlie montre que les mentalités ne vont pas toutes dans le même sens.

Si je ne m'abuse, le Pan & Scan consiste même à transformer un plan qui à l'origine est unique, en deux plans successifs séparés par une coupure artificielle. Par exemple, au lieu d'avoir un plan fixe sur deux escrimeurs face à face en train de taquiner le fleuron, vous aurez un plan sur l'un des escrimeurs et…Coupure… Un autre plan sur l'autre escrimeur, le format carré ne permettant pas d'inclure les deux escrimeurs en plein écran. Cela à pour effet de changer complètement le rythme du film et c'est évidemment un gros handicap qui n'a pas lieu d'être lorsque le format d'origine est respecté.

C'est exactement ça, sans oublier l'élément "PAN", pour panoramique. Car parfois, au lieu de couper un plan en deux plans distincts, un technicien "glisse" d'un personnage à l'autre, dans un mouvement que n'a jamais imaginé le réalisateur.

Et dire qu'on ne sait pas quel est l'inventeur génial du Pan & Scan !