Tiens donc, aucun message sur ce film inattendu de Clint Eastwood… Dans cette atmosphère fantastique et subtile, on est loin des westerns et de l'inspecteur Harry !
Savannah, le vieux sud… Ses origines françaises, encore présentes dans l'esthétisme des façades et des parcs, ses vieilles familles chics cachant leurs secrets dans des placards dorés, affichant des sourires de circonstance pendant que le piano bar égrenne ses mélodies de Johnny Mercer…
Dans le parc, un homme promène en laisse un chien fantôme. Sur le banc, une vieille femme noire, prêtresse vaudoue en haillons, parle avec les esprits et les animaux, réincarnations d'anciennes connaissances… Elle s'appelle Minerva, comme la déesse romaine de la sagesse… symbolisant à elle seule le mélange de culture classique et de mystère afro-américain des bayous.
Un journaliste de New-York (John Cusak) est convié à couvrir la soirée de Noël d'un riche et célèbre écrivain local (Kevin Spacey) inspiré de Tennessee Williams, qui dans la soirée refroidira son petit ami (tout jeune Jude Law), une petite frappe, d'un coup de révolver. Légitime défense ou plan machiavélique ? Qui sait ? L'enquête et le procès ébranlent le calme trop serein de la petite ville tranquille, trop hypocrite ? – révélant des vérités qu'on ne souhaitait pas voir surgir.
Le journaliste mène l'enquête, de chanteuse de jazz blonde en "Lady Chablis", travesti local semant la perturbation au bal des débutantes, et se laisse guider par la prêtresse vaudoue.
Où est le bien, où est le mal ? La vérité, le mensonge ? Le rideau des apparences s'entrouvrira-t-il quand sonnera Minuit dans le jardin du bien et du mal ?
Minerva l'a prévenu : "Pour comprendre les vivants, il faut communiquer avec les morts…" Mais attention ! "Qui trop se préoccupe des morts risque d'oublier les vivants !"
L'écrivain, lui, aura le mot de la fin : A quoi bon porter un jugement puisque "La vérité, comme l'art, est dans le regard du spectateur…"
C'est un très bon film de Clint… peut-être un peu méconnu… Si vous voulez tout savoir sur le grand Clint, rendez-vous sur notre site http://eastwoodclint.free.fr et sur notre forum associé…
Le critique Jean Douchet faisait remarquer lors d'un débat que ce film était typiquement "minnellien" (par les thèmes, les attitudes psychologiques).
Il n'est donc pas étonnant que ce film me parle puisque j'adore le cinéma de Vincente Minnelli !
Toute la première partie de Minuit dans le jardin du Bien et du Mal est absolument réussie (comme beaucoup des histoires, au demeurant, qui mettent en scène le Vieux Sud vaincu et amer, par exemple Chut, chut, chère Charlotte de Robert Aldrich). Beaucoup de scènes nocturnes, dans ce qu'on sent être la touffeur des presque tropiques, de vastes demeures admirablement agencées, de sombres cimetières où le culte vaudou rayonne.
Le film part un peu dans tous les sens ; le Yankee Kelso découvre, sans en être vraiment surpris, qu'il y a des tas de choses qui gisent en dessous des choses ; il rencontre des gens tout à fait étonnants, le couple amical de musiciens bien singulier, Joe Odom (Paul Hipp) et de Mandy Nicchols (Alison Eastwood) – dont il deviendra l'amant – et surtout l'ondoyant et tonitruant travesti Lady Chablis (flamboyant personnage réel qui interprète là son propre rôle, avec beaucoup de talent). On se demande bien où Clint Eastwood veut mener le spectateur, lorsqu'on ignore que le film est adapté d'une sorte de docudrame, un récit tiré d'une histoire réelle, qui s'est effectivement passée à Savannah : Jim Williams/Spacey a tué une sorte de petite frappe, Bill Hanson (Jude Law) dont il était, avec beaucoup d'autres, mais sans doute au premier rang, l'un des amants.Dès lors le film, sans changer toutefois d'ambiance et de nature, se dirige vers le cadre plus classique des histoires de procès : complications et subtilités des procédures pénales étasuniennes, attaques et contre-attaques de l'Accusation et de la Défense, coups-fourrés des avocats, recherche de preuves et d'arguments. Voilà qui est un peu faible, tant on a l'impression, sûrement justifiée, d'avoir vu cent fois ces procès, ces stratégies, ces coups tordus, ces triomphes éphémères, ces coups de théâtre confondants.
Toutefois, le réalisateur parvient à ne pas demeurer dans le trop rigide cadre du prétoire ; il y a même, grâce à l'extraordinaire présence du travesti Lady Chablis une des séquences les plus confondantes qui se puissent : le bal des Alpha, Phi, Bêta des jeunes bons sujets de l'élite noire, soucieuse avant tout de respectabilité bourgeoise, perturbé par cette silhouette ambiguë, moulée dans un fourreau bleu scintillant; qui fascine par son ambiguïté même toute une assemblée…Ambiguïté encore lors des dernières scènes et de la résolution (ou de la non-résolution ?) de l'énigme. On a depuis un petit moment décroché ; parce que le film est tout de même un peu trop long (près de 2 heures et demi) et trop hétéroclite, trop disparate. Nostalgie du Vieux Sud, affaire criminelle, méditation à l'aide des balivernes vaudou sur la mort, le Bien et le Mal ? À ne pas assez choisir, l'auteur s'égare un peu.
_Le cadre magnifique de Savannah, une des villes d'Alabama qui laisse penser que les États-Unis auraient pu être une nation civilisée_ Même ces Yankies pensent que Savannah se situe en Géorgie! C'est peu dire…
Mon Dieu c'est vrai ! D'autant qu'on évoque souvent la Géorgie dans le film !!! (et que c'est le seul État des EU où je suis jamais allé – et j'irai jamais !).
Je couvre ma tête de cendres et déchire mes vêtements !
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