…j'avoue avoir vu ce film ridicule de Jesus Franco, attiré (sic) par la distribution : Maria Schell, Herbert Lom, Rosalba Neri et plus incroyable encore, Mercedes McCambridge (!?!?). Je n'en reviens toujours pas, d'ailleurs. Quant au film, vaguement érotique et à peine sado-maso, il est nul, nul, archinul.
Je n'ai jamais compris la relative bonne réputation de Jesus Franco, dans certains cercles cinéphiles. L'excellente revue Video watchdog lui a consacré des numéros entiers, ses films connaissent des rééditions soignées aux U.S.A., mais le peu que j'en ai vu, m'a toujours semblé bâclé, fauché, limite escroquerie, une sorte de Mocky espagnol du cinéma bis, capable de tourner sept films par an. Son film le plus regardable reste Les nuits de Dracula (en étant bienveillant), le reste…
Mercedes McCambridge, actrice immortalisée par son rôle de fasciste dangereusement givrée dans Johnny Guitar, a aussi tourné Justine, pour le même Franco.
Ceci dit, j'aimerais bien lire une plaidoirie argumentée en faveur du bonhomme, pour comprendre…
une sorte de Mocky espagnol du cinéma bis, capable de tourner sept films par an
Je le vois plutôt comme le Jean Rollin Espagnol. L'un comme l'autre semble presque se copier. Même photographie hideuse, des castings souvent fait d'actrices pornographiques et surestimation dans certaines presses.
J'ai même entendu dire qu'en Angleterre, les navets de Rollin sont vus comme des œuvres poétiques.
Mais oui, Arca, c'est archi-nul et même plus que nul !
C'est moi – je m'en repends déjà ! – qui ai demandé à la Rédaction l'édition de cette fiche : il se trouve que, pour quelques euros, je viens d'acheter un coffret (!!!) de 5 (oui, cinq !) films (si on peut appeler ça films) de Jesus Franco sur un site de discompte et que, au milieu du Sadique baron von Klaus et de La comtesse noire ce minable Amour dans les prisons des femmes n'était pas répertorié !
En fait, ce qui est confondant, c'est qu'il s'agit là, manifestement, de la version soft (vraiment très soft) d'un porno hard, procédé très en vogue aux heures où les choses, de ce point de vue là, étaient en train de basculer : la coupure de bon nombre de scènes, coupure effectuée n'importe comment, à la va-vite, sans pertinence ni soin, aboutit à une histoire incohérente, ennuyeuse, insupportable, même.Qu'est-ce qui reste, qui justifie le 0,4 (donc 0 sur la grille de lecture de DVD Toile) que j'assigne à ce film ? Quelques angles intéressants sur la forteresse hostile et hautaine (au mépris de l'opinion commune, je persiste à trouver à Franco un certain sens du décor (voir Les deux beautés) et l'extrême surprise, comme Arca de me trouver nez-à-nez avec de bons acteurs déchus, comme Mercedes McCambridge ou Maria Schell (quand je disais – ce qui fut contesté ! – qu'elle était morte dans la misère ! pour tourner de telles horreurs, il faut être vraiment aux abois)…
Pour répondre aux messages de PMJarriq et de Frétyl, j'essayerai de me lancer, après avoir vu mon coffret dans une défense et illustration de Jésus Franco, qui m'intéresse assez, alors que je ne peux piffer ni Mocky, ni jean Rollin ; mais je suis bien conscient que je devrai m'enduire de couches épaisses de virtuosité verbale et de mauvaise foi…
« Mercedes McCambridge, actrice immortalisée par son rôle de fasciste dangereusement givrée dans Johnny Guitar »
Et All the King's Men, Giant, L'Adieu aux armes, Suddenly, last summer…
Ce film n'est peut-être pas des plus emballants, en raison notamment d'un érotisme assez ringard, mais pour autant cet Amour dans la prison des femmes, ne me semble pas le titre le plus adapté pour stigmatiser les tares de Jesus Franco.
En effet, si les clichés abondent en nombre aussi élévé que les "99 femmes" du titre original du film, si le montage est quelque peu chaotique, le film se pare tout de même de qualités dont tous les Franco ne peuvent se prévaloir.
Comme souvent dans les productions de M Harry Alan Towers, le casting présente un intérêt indiscutable dans son hétérogénéité: des prisonnières assez jolies bien qu'outrageusement maquillées telles que Rosalba Neri, Maria Rohm et surtout Luciana Paluzzi, qui disparaît bien trop tôt hélàs, Mercedes McCambridge joue les gardiennes sadiques avec efficacité et on trouve aussi, comme souvent dans les oeuvres du réalisateur ibère un acteur mercenaire génial comme Klaus Kinski ou Christopher Lee: ici c'est le sous-estimé Herbert Lom, assez sobre, de même que Maria Schell, actrice parfois vilipendée pour son jeu larmoyant mais très nuancée ici. Ces comédiens sont, il faut le dire, assez peu avantagés par le doublage français, seul présent sur le dvd.
Quant à la mise en scène, elle est plutôt correcte, les zooms ne sont pas systématiquement de la partie, et la photo n'est pas si laide que d'aucuns veulent bien le prétendre. L'ensemble s'avère assez académique, softcore mais point désagréable. Alors oui c'est foutraque, c'est bis, comme Les deux beautés de la même équipe, mais c'est loin de ce que Franco a fait de pire.
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