Film très apprécié aux USA, cette adaptation d'un succès de Broadway nous passe largement par-dessus la tête. Sorte de "boulevard" provincial, mâtiné de satire snobinarde new-yorkaise, The man who came to dinner n'est rien d'autre que du théâtre filmé, confiné dans un living-room, et centré sur la prestation de l'insupportable Monty Woolley. En animateur radio capricieux, mégalo, mondain, égotique, il hurle toutes ses répliques, surligne le moindre effet, se regarde jouer, et provoque davantage la migraine que le rire. Et quand débarque le comique Jimmy Durante, sorte de Groucho survitaminé, le cabotinage des deux atteint des cîmes inimaginables. A qui beuglera le plus fort !

Par moments, on retrouve l'ambiance de certains passages de Drôle de drame (la vieille tante cinglée, les livreurs de pingouins), mais c'est tellement bavard et uniformément hystérique, qu'on décroche rapidement. Quant à Bette Davis, catapultée en tête d'affiche, elle n'a qu'un rôle assez secondaire de secrétaire nunuche, où visiblement submergée par le cabotinage de ses partenaires, elle demeure effacée, voire transparente. Un comble !

Les quelques rares sourires arrachés par des seconds rôles aguerris (l'infirmière Mary Wickes, qui tenait le même emploi la même année, aux côtés de Bette Davis dans Now, voyager) ne valent pas de s'infliger cette chose bruyante et interminable.