Forum - 2001 : l'Odyssée de l'espace - Le futur n'a plus d'avenir
Accueil
Forum : 2001 : l'Odyssée de l'espace

Sujet : Le futur n'a plus d'avenir


De Sartorius, le 16 juillet 2003 à 20:41
Note du film : 6/6

Je crois que si je n'avais eu qu'un seul film à faire dans ma vie, c'est bien "2001 : l'odyssée de l'espace". Autant je n'aime pas tous les films de Stanley Kubrick, autant "2001" restera pour moi un film à part entière, un monument de l'histoire du cinéma, un film hors du temps, une énigme cosmique. Beaucoup contestent sa longueur, sa lenteur et sa froideur déconcertante et pourtant je le trouve souvent trop court. Que s'est-il passé dans le cerveau de Stanley Kubrick pour produire une telle oeuvre ??

Comme contrepoint à ce grand film, je recommande très vivement de voir le film d'Andrei Tarkovski : "Solaris" (1971) qui en est sa réponse négative. Là aussi ne vous attendez pas à voir du Star Trek ou du Star Wars pour les spectateurs non avertis.


Répondre

De Crego, le 18 juillet 2003 à 12:40
Note du film : 5/6

C'est drôle, "2001" est un film où je me suis toujours prodigieusement ennuyé, mais sur lequel je ne cesse de revenir. Comme s'il n'arrivait pas à délivrer tous ses mystères. Un cas unique, vraiment…


Répondre

De AUCHAN ( la vie la vraie ! ), le 14 mars 2004 à 23:56

Comme le dit si bien Crego, je ne peux me compter le nombre de fois où j'ai pu m'endormir au bout des 30 premières minutes. Mais néanmoins, il reste pour moi, la référence du film SF. Un réalisme particulièrement poussé par ce réalisateur visionnaire, alors que l'homme n'avait toujours pas mis son panard sur la lune… Un scénario merveilleusement ficelé, qui comme dessert nous offres une intérogation philosophique et mystique des plus déroutantes… la bande sonore ne pouvait être mieux choisie… Une création parfaite en tout point, non pas comme ca fameuse suite " 2010 l'année du premier contact " qu'on ne peut que déconseiller ! ( l'acteur des dents de la mer; une équipe de gentils américains et de méchant russe… un point positif : on retrouve le vaisseau du premier épisode… ).

Voilà, pour résumer : un chef d'oeuvre jamais égalé !

(juste pour revenir sur l'endormissement… ce film accompagné de merveilleux morceaux classiques sait prendre son temps, des plans assez longs ( par rappot aux normes actuelles ), de longues phases sans le moindre dialogue ou scène d'"action ". Bref ici on parle d'un repas de 3 heures au resto, et non pas d'un McDeluxe avalé en cinq minutes dans sa bagnole…)

Un dernier truc : il paraît que le nom de HAL a été choisi pour faire la " nique " ( pardonnez moi l'expression ) à IBM…… H+1 lettre : I , A+1 lettre : B , M+1 lettre ( vous l'aviez deviné ? ) = L, et ca donne HAM. Bon làs vous me direz que ca ressemble aux légendes des 33T de Hard qui passés à l'envers produisaient des incantations sataniques… mais non, mais je voulais le rajouter.

Encore merci à Kubrick et Arthur C. Clarke (pas sur de l'orthographe…)

Sinon, merci à vous de mettre quelques conseils de films de S.F. pour ceux qui ont apprécié 2001….

Ciao


Répondre

De dumbledore, le 15 mars 2004 à 14:07
Note du film : 6/6

Autre chose amusante: le scénario qui mérite la lecture. D'abord parce qu'il nous apprend sur la méthode de travail de Kubrick qui consiste finalement à retirer des couches successives d'explications à ses films pour aboutir à une pureté qui permet finalement à chacun d'y trouver ce qu'il y aura amené.

Et puis ce scénario permet aussi d'éclairer ce qui fut pendant un temps le sens premier du film. A la fin, un grand texte, une grande voix off supprimée donc au montage et qui expliquait que les EU et l'URSS étaient entrés dans une guerre mondiale et que la terre avait fini par disparaître…


Répondre

De droudrou, le 13 juillet 2006 à 20:19
Note du film : Chef-d'Oeuvre

2001, l'odyssée de l'espace est très vraisemblablement le chef d'oeuvre de Stanley Kubrick.

La première fois où j'en ai eu connaissance, c'était sur les ondes radiophoniques. Bruxelles, un samedi après-midi, dans sa page cinéma, avait retransmis des extraits sonores du film et c'est ainsi que j'avais pu faire connaissance avec Carl. C'était on ne peut plus alléchant d'autant, qu'en supplément, il y avait la musique de Richard Strauss "Ainsi parlait Zarathoustra" (je préfère le titre allemand qui me paraît beaucoup plus juste du point de vue de la sonorité).

Bien clair que le film était une illustration géniale de l'histoire de notre civilisation et qu'il reprenait génialement en image le prologue de Arthur C. Clarke jusque l'instant où, défiant la loi de la pesanteur, l'humanoïde lançait vers l'espace l'os pour être remplacé par cette vision inoubliable d'une navette spatiale reliant la terre à une station orbitale de laquelle, vision scientifique réellement prévue par la NASA, pourraient partir toutes les expéditions à destination des mondes lointains.

Je n'ai nulle souvenance que notre monde était ou avait été détruit. Cette alternative était le final du Docteur Strangelove où la relation Est-Ouest finissait en apocalypse.

Par contre, reprenant l'hypothèse très juste avancée à la même époque par Arthur C. Clarke, si l'homme voulait trouver les moyens nécessaires à pouvoir aboutir à son exploration stellaire, il était indispensable qu'Américains et Russes unissent leurs efforts. Et, souvenirs de la guerre froide et de l'occupation de Berlin, l'accès à la station orbitale se faisait par deux portes, une destinée à l'Est, l'autre destinée à l'Ouest… clin d'oeil complice de temps révolus que Kubrick avait repris.

J'en profite, à propos de Docteur Strangelove : il est grand dommage que la fin du film soit tronquée. La vision d'horreur de la situation à laquelle on aboutissait faisait que toute trace d'humanité allait être effacée de la terre, et réaction aux évènements, brusquement, dans le fond de la salle où se trouvaient réunis les sommités politiques, une tarte à la crême avait soudainement traversé l'espace pour aboutir sur la face de l'ambassadeur d'U.R.S.S. relayée par une autre puis par une autre pour aboutir comme dans les Mac Sennet à une gigantesque bataille où tout un chacun trempait dans la crême…


Répondre

De droudrou, le 13 juillet 2006 à 20:36
Note du film : Chef-d'Oeuvre

L'orthographe d'Arthur C. Clarke est la bonne.

En ce qui concerne 2010, c'est très clair : c'était du délire… tant du point de vue livresque que cinématographique mais, en plus, il y a eu 2030 et je ne sais s'il n'y a eu un 2100…

Aucun metteur en scène n'étant susceptible de pouvoir se substituer à Kubrick dans cette réalisation magistrale qu'est 2001, on peut être tranquille pour qu'au delà de 2010 nous ne risquions pas de voir éclore un sacré navet.

Je reviens, par contre, à 2001 l'Odyssée de l'Espace quand en anglais c'est 2001 une odyssée de l'espace : c'est un film rare en termes de recherche physique et métaphysique que tout un chacun peut comprendre selon ses propres croyances, sa propre vision du monde et de l'origine de l'homme et son devenir.

Au niveau musique, on sait quelle importance Kubrick accordait à la bande son. Ici, les recherches effectuées ont été magistrales et il n'y a aucun décalage entre l'image et le son.

J'ai dit à propos du super ordinateur : Carl, car il me semble que c'est son nom français quand, effectivement, en anglais, c'est HAL, dérive d'IBM. Pour ceux qui apprécient les aventures de Bob Morane, Henri Verne avait créé une sorte de divinité qui s'appelait IBEME… pour la p'tite histoire.

Bien à tous. Revoyez avec grand plaisir 2001. Et faites le connaître aux générations nouvelles.


Répondre

De Citizen Dave, le 23 août 2006 à 23:18
Note du film : 6/6

Images cosmiques à portée symbolique, introduction par la musique de Richard Strauss qui fait allusion à l'oeuvre de Nietzsche Ainsi parlait Zarathoustra, avec inévitablement mise en relief du thème du surhomme sur fond de conquête de l'espace, multiples niveaux contemplatifs du film, choix de Jupiter Dieu des dieux en planète comme direction, il est évident que 2001 n'est pas dans l'esprit de Kubrick un simple film de SF où les extraterrestres auraient le mérite de ne jamais se montrer. Une scène dérange plus particulièrement les spectateurs: celle où le héros Dave Bowman se dédoublent à de multiples reprises comme en des jeux de miroir et se voit plus vieux. Personnellement, à partir du moment où l'être humain a cette spécificité de pouvoivoir se contempler soi-même comme sujet et prendre consicence de son vieillissement et de la mort, j'avoue ne pas bien comprendre les difficultés de compréhnesion radicales qu'on peut se poser à ce niveau-là du film. Qauand même ne poussons pas mémé dans les orties…

Ce film est génial et je regrette que les tenants d'interprétations gratuites où on peut comprendre ce qu'on veut du film du moment qu'on le trouve bon font que bien des gens n'hésitent pas à le qualifier de niaiserie vaporeuse au sensationnalisme des belles images. Non, non, ce film a un sujet tout à fait solide. Aux spectateurs d'être assez attentifs, peut-être pas pour bien comprendre l'argument du film, mais en tout cas pour comprendre que quelque chose de fort et de bien ficelé se fait sentir dans ce poème. Un film poésie comme 2001 propose une sorte de révélation romantique à l'être humain, une sorte d'épiphanie joycienne pour prendre une idée pas forcément opportune, mais qu'au moins les littéraires pourront comprendre.

Le discours de 2001 ne peut se livrer en une sorte de dissertation philosophique, car il a une dimension roamntique de présence au monde, mais il faut opérer une intellection du film pour être dans le coup. C'est évident.


Répondre

De droudrou, le 24 août 2006 à 10:40
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Vois avant tout "2001, l'Odyssée de l'Espace" comme un film initiatique et tu comprendras dès lors beaucoup mieux les divers aspects qui caractérisent la fin de l'oeuvre. Dave Boman vit diverses révélations pour aboutir à l'enfant des étoiles. De fait, le titre d'odyssée est dès lors bien mérité. La conquête spatiale est d'abord caractérisée par la recherche de l'homme, de son origine spirituelle ou extra-terrestre. Ce n'est pas gratuit que l'objectif soit de rejoindre Jupiter… Ensuite, c'est un puissant phénomène d'avenir dans la mesure où, dominant certains aspects particuliers de la civilisation, l'homme espère tirer les ressources de sa survie, donc de son propre avenir. L'opposition flagrante de la dernière partie par rapport à l'instant où Dave a déconnecté Carl fait bien ressortir cette notion de quête si particulière. L'homme, délivré de la machine, est à nouveau livré à lui-même.

Ce film très inspiré de Kubrick est le chef-d'oeuvre absolu du cinéma.


Répondre

De Citizen Dave, le 9 septembre 2006 à 15:33
Note du film : 6/6

Ouvert par un générique cosmique, 2001 est divisé en quatre parties: l'aube de l'humanité, Vers Jupiter (18 mois plus tard), Intermission et par-delà l'infini. La partie L'Aube de l'humanité fond deux parties ensemble, celle des primates découvrant le rayon de l'entendement humain et celle de l'enquête lunaire. Ces deux parties sont reliés par un fondu enchaîné célèbre, où sans image de transition, sans écran noir de séparation, on passe de l'os lancé en l'air par le primate à la valse du vaisseau dans l'espace.

Au début du film, nous avons un agrandissement épique et romantique à la façon de Herder. Voltaire a créé le syntagme "philosophie de l'histoire", mais ce syntagme n'a pas de portée chez lui. Il s'agit seulement de commenter les civilisations humaines à partir du caractère critique posé des Lumières. Herder proposait lui une première philosophie de l'histoire, au sens où nous le comprenons aujourd'hui. Nous sommes sans aucun doute sortis de cette ère des croyances malgré tout providentielles en des "philosophies de l'histoire". Mais, la démarche correspondait au début de la révolte romantique qui trouvait ses limites à un froid discours rationnel physico-mathématique. Le disocurs physico-mathématique ne peut répondre à tout. Il a une valeur descriptive forte, mais son impersonnalité ne lui permet pas de tout expliquer, dont le fait d'exister, la question des valeurs et aspirations humaines, etc. Le rationnel n'est pas premier, il est aussi paradoxal que ce soit issu de l'irrationnel. Evidemment, la révolte romantique avait des aspects réactionnaires et de mauvaise foi, sans compter que les mélanges inadéquats entre sciences physiques et quête morale, a fortiori religieuse, etc. Ceci dit, deux points importants étaient touchés du doigt. La physique newtonienne livrait une explication descriptive éblouissante de l'univers connu, mais ne se situait pas sur le plan d'une résolution ultime des pourquoi – comment. Autre point important, l'apport physico-mathématique qu'il ne saurait être question de rejeter étudie l'univers en mettant le sujet humain entre parenthèses. Le sujet humaine étudie l'univers sous l'angle exclusif de l'objectif. Il est donc clair que les études physico-mathématiques ne sauraient suffire, et qu'il faut une approche tant scientifique que philosophique qui retrouve la place privilégiée de l'entendement humain dans l'univers. La connaissance physico-mathématique permet de maîtriser l'univers (jusqu'à un certain point), mais, en plaçant le sujet entre parenthèses, cette étude se perfectionne indépendamment de la question du projet humain à donner à une telle recherche. Quelle société créer, à quoi donner la priorité dans les aspirations humaines, quelles sont les valeurs? L'étonnante efficacité du descriptif physico-biologique et de l'évolution abstraite des outils mathématiques et scientifiques ne doit pas encoàurager à un dsicrédit de questions humaines tout aussi fondamentales.

Sur un autre plan, l'entendement a à voir avec des procédures de dépersonnalisation. Par exemple, vous vivez un tissu d'émotions dans une histoire qui vous est propre. Vous racontez cette histoire avec vos mots et vous donnez des étiquettes lexicales à vos émotions. Certes, la mise en récit témoigne d'une expérience personnelle non substitualbe à tout autre. les détails et articulations du récuit permettent une discrimination. Ceci dit, tous le récit est fait avec des mots qui sont de l'ordre du transmissible, c'est-à-dire impersonnel. Vousz parlez de votre amour, de votre rage, de votre intensité, mais les eprsonnes qui vous écoutent ne peuvent disséquer que votre discours, pas votre vécu intérieur, et surtout votre récit fait une médiation de point de vue pour être compréhensible et est déjà une analyse de seconde main quant à votre vécu.

Tout ce que je viens de dire permet de mieux cerner l'ambition spirituelle de 2001.

Au début, les singes forment une communauté animale, mais le film donne à voir une transition symbolique rapide de l'animal à l'humain, c'est-à-dire la révélation de l'entendement signifiée par l'apparition du monolithe.

Après le cosmos, l'univers présenté est aride et minéral à son tour, à peine quelques "tapirs" (?) au milieu des priamtes. La rencotnre de l'autre est hostile, affrontement aux tapirs, affrontement à d'autres primates pour un point d'eau, attaque du félin préhistorique. La cohabitation est cocasse: un primate remue et tous s'agitent. Mais, la méditation et la fascination pointent en leurs regards. Outre les deux singes regards figés vers le ciel, on ne peut qu'apprécier le priamte qui tourne les yeux à droite, puis à gauche, enfin en direction du ciel. Le monolithe va symboliser le début de l'entendement humain, mais la musique rend également ce début de l'humanité spirituel. La raison apparaît comme un mystère, c'est le fil directeur du film.

Le monolithe peut faire songer à un phallus vu les relations de puissance du film et les autres présences de symboles sexuels dans le film, vu surtout la fin du film avec le bébé. Il peut faire songer à une dalle de marbre funéraire dressée debout, ce que confirme clairement l'apparition du monolithe à la fin du film devant le lit du mourant.

Spirituel, il doit faire penser aussi aux tables de la loi que dieu remit à Moïse. Notez que dans l'espace l'astronaute lira perpelxe les dix commandements pour aller dans le lieu d'aisance toilettes zéro gravité. Le monolithe est la table de la loi divine accordée à l'humain, mais cette loçi de la condition humaine est vierge et c'est à l'initiative humaine de l'écrire et de la compléter. de là le fait que le chapitre l'Aube de l'humainté inclut l'enquête lunaire. Remarquez bien que l'os jeté en l'air par le primate indique la direction du ciel comme prochain espace de conquête après le point d'eau. Le fondu enchaîné montre que la planète bleue est possédée, perçue telle en tout cas, et qu'il reste à conquérir l'espace incommensurable, Lune, Jupiter et au-delà cosmique. Mais, aussi on voit la correspondance, non seulement entre l'os et divers vaisseaux dans l'espace, dont celui en forme d'os tendu vers jupiter, le dieu des dieux, mais on voit aussi le aprallèle de l'os lancé de la main du primate ayu stylo en gravitation remis dans la main de l'astronaute endormi. Il écrit la vie de l'humain.

Le monolithe est touché par les primates, mais reste étonannt et mystérieux. Cette même transe est réservée à l'humaine sur la Lune et à Dave Bowman dans l'espace, avec la péripétie finale du bébé qui se retourne vers la Terre en contemplant quelque peu le miracle du chemin parcouru.

Si dans une première version du scénario, Kubrick inssitait sur le retour destructeur de la pensée humaine avec une guerre fatale EU contre URSS, il montre mieux le caractère optionnel de l'aventure avec la part du choix humain. Le bébé présente une lueur de vigilance et d'admiration pour le chemin parcouru. l'intelligence a permis aux primates d'assurer sa survie apr la compétition dans la violence, mais le fondu enchaîné a montré le triomphe de l'humain dans le raffinement et la maîtrise du monde ambiant. Dans le voyage vers jupiter, il faut bien comprendre qu'après la lune l'homme veut devenir Dieu, il s'attaque à Jupiter, l'Olympe, et ceci coïncide avec la création de la créature intelligente humaine. L'homme a eu la prétention de conférer le pouvoir du monolithe à un être cybernétique, qui plus est en prétendant lui donner l'autonomie émotionnelle propre à l'humain pour soi disant une relation plus naturelle dans le voyage. Et pour ne pas être détrôné et évacué, l'homme va devoir maîtriser sa créature. Un Dieu anéanti par sa créature, ça la foutrait mal en fait.

Revenons aux primates. Une fois vu le monolithe, ils trouvent le moyen d'utiliser l'os comme outil et il fantasme même sur le squelette de tapir représentant d'un tapir vivant. Par ellipse, on voit alors les primates consommés un tapir, on comprend qu'avant ils vivaient avec eux sans savoir les manger, maintenant, ils ont le truc. La seconde scène du poitn d'eau révèle des variantes de comportement. Possesseur d'un os en qui il sent la confiance d'une force nouvelle, le primate adopte une approche prudente, sage, réfléchie, économe de mouvements, et, malgré un reste de peur, passe à une initiative inédite. Celle-ci vbascule en déchaînement de satisfaction animale. Mais, la quête de l'esprit est ouverte de façon décisive et le poitn d'eau gagné, il faut gagner le ciel.

J'oublais sur ce temps des primates. le film s'ouvre sur des visions préhistoriques de l'aube. La anrration oblige au déroulement de quelques journées et on apprécie la persistance crépusculaire de quelques couchants. Mais, l'aube est aussi la rencontre avec le monolithe.

Dans l'itnerprétation phallique, l'aube est le sperme de l'intelligence. au sommet de la verge. Mais, le monolithe est un symbole tellement riche qu'il faut considérer de façon essentielle que l'image nous donne à voir le rectangle lumineux comme un rayon noir solaire en prolongement du soleil d'or. Peu importe que l'image suppose que le soleil soit haut dans le ciel pour tomber ainsi sur le monolithe. le soleil fait effet d'aube sur le rebord du monolithe et l'idée d'aube de l'humanité est inévitable. mais ce monolithe est noir, il représente le mystère en même temps que la lumière, fait majeur du film.

L'enquête lunaire poursuit l'aube de l'humanité et coïncide avec un futur proche (pour nous un passé imaginaire) quant à la date de création du film. Tout ce qui s'est déroulé jusque là est un commencement et l'histoire de l'Homme est est encore devant, ce qui dit assez le motif d'orgueil du surhomme que Kubrick décide de mettre en scène en tant que schème psychologique de la cosncience humaine (NB: l'autre scénario plus proche de Docteur Folamour montre que Kubrick n'adhère pas nécessairement à la vue symbolique développée par le film, cette vue symbolique de l'éternité de notre conquête est une virtualité de la présence intelligente au monde, nuance).

On va assister à pas mal de scènes de relations humaines mondaiens et étriques, à laquelle se joint le ralenti de l'échange téléphonique avec la petite fille qui ne souhaite que le retour de son père, un énième téléphone et un petit lapin blanc.

L'enjeu de compétition se fait sentir avec les russes, quoique de façon plus feutrée et diplomatique que quant à l'ère des primates.

L'idée d'une présence extraterrestre est bien suggérée dans le film: monolithe enfoui volontairement dans le sol lunaire et mention de l'évidence d'une rpésence extraterrestre du côté de Jupiter dans le message secret confié à Hal. Cette idée symbolique de l'extraterrestre est un point délicat du film, qui peut égarer le spectateur soucieux d'une relation primaire aux signes délivrés, ce qu'aggrave le comportement fantaisisate de Clarke cotnirbuant à des suites de 2001 renforcés en idées de rencotnres avec des extraterrestres.

La sobriété de 2001 dit beaucoup plus. Le film joue sur li'dée d'une solitude. La conquête de l'espace ne permet pas la rencontre avec Dieu, c'est l'homme qui devient Dieu. L'aspiration à la conquête lunaire ne répond pas aux questions de l'homme, mais cette conquête de la lune a, selon le propos du film de Kubrick et selon un certain seuil de vriasmeblance, un lien avec le désir de rencontrer la vie ailleurs dans l'univers. La Lune n'a pas répondu directement à l'attente, mais sa conquête fait signe vers jupiter. L'homme ira chercher toujours plus loin. Jupiter, c'est la recherche de la vie et de Dieu. Mais l'homme a créé aussi sa créature itnelligente et a dû en triompher pour éviter le désastre. L'intelligence n'est décidément pas que communion. Et la fin du film insistera sur le fait que l'Homme doit au moins apprécier le chemin parcouru et faire retourner le progrès sur ce qu'il possède entre ses mains perfectionnistes.

Mais, le film joue sur un niveau intéressant d'ambivalence. car le mystère de l'entendement humain est exprimé paradoxalement dans le corps même de la réussite physico-mathématique et dans les corps géométriques épurés de ces créatiosn spatiales. A son échelle, l'être humain a créé des vaisseaux en forme sphérique de planète pour conquérir et habiter l'univers, il a créé un vaisseau en forme d'os pour faire la ligature dans le voyage stellaire. Le monolithe est un rectangle. Le mystère transcende l'épure physico-mathématique même avec un très haut degré de permanence. Et l'Homme circule dès lors entre l'aspiration visionnaire digne, la condition des fonctions organiques irritables et le rapprot à un univers et tissu de relatiosn impersonnels aspetisés.

A la fin de son périple odysséen, Davec Bowman a vaincu, lui David, le Goliath, il est élu pour un sens supérieur. Lui archer (bowman) a vaincu le cyclope, a triomphé sur la voie des Dieux, et il découvre la vision par-delà l'infini. Il voit l'enchaînement du monolithe et des planètes, loes faisceaux lumineux en biplans, des palnètres où se devine l'eau, puis la fécondation de la vie démesurée. Son oeil s'ouvre, s'illumine, mais il voit aussi le paradoxe poétique et visuelle de son inscription d'astronaute dans un décor de luxe dix-huitiémiste, à travers l'oeil d'une fenêtre ovale aussi dix-huitiémiste. Ce cadre rassurant issu significativement du siècle des lumières et renforcé apr la vision hygiéniste de la salle de bains est en tension avec sa réalité de cosmonaute en scaphandre. Et l'homme se voit vieillir. Son image se dédouble avec des vieillissemetns successifs. L'intérêt, c'est que se voyant vieux, Dave devient ce vieux qui se voit encore plus vieux et ainsi de suite jusqu'au moment de la mort où se substitue cette fois la vision du monolithe avec lequel son doigt aprvient à communiquer in extremis.

Soumis aux rythmes organiques, il se voit vieillir et manger, l'oeil de Dave Bowman jouit malgré tout de cette conscience pour trouver les ressources qui feront reculer la mort. l'entendement humaine est un acte de vie et il parvient toujours plus à triompher des forces de mort, à condition de ne pas se laisser emporter par l'orgueil émotionnel aliénant de Hal ou Karl qui a massacré tout le reste de l'équipage. Celui qui survit est porteur du flambeau. Il est l'enfant des étoiles, l'enfant divin touché de la grâce et que se perpétue dès lors la valse du beau Danube bleue. Dans l'embryon, les yeux qui savent regardent fasciné la sève de vie de la planète aux grands océans.


Répondre

De DelaNuit, le 19 mars 2008 à 15:34
Note du film : 5/6

Le voilà parti pour le grand voyage, l'exploration de l'autre côté des étoiles !

Pour reprendre la phrase publicitaire du film fantastico-mystique Le trou noir, "Un voyage qui commence là où tout se termine"…

Vraiment, un auteur de Science-Ficton ne saurait manquer la navette vers cet au delà…


Répondre

De urspoller, le 16 avril 2008 à 18:45
Note du film : 6/6

Bienvenu chez les fous… Vos propos languides berceront indolemment mon trajet ferroviaire de demain car depuis vos apophtegmes, je ne cesse de siffloter « also sprach Zarathustra ».
Je commençais à douter du devenir de ce site, mais depuis le retour de droudrou, l'apparition du juvénile et sympathique fernand, la truculence benoîte de dame Pamina et maintenant, hosanna !, ne voilà t-y pas que le fatum nous annonce le retour du fils prodigue : notre bon camarade Jipi.


Répondre

De Impétueux, le 1er novembre 2008 à 10:49
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Scabreux exercice que de se livrer à une glose nouvelle et d'interpréter ce chef-d'œuvre cinématographique en déposant la deux-millième variation sur le monolithe, le voyage spatio-temporel, le retour sur Terre de Dave-foetus et toute la kyrielle de questions posées par une philosophie un peu naïve, à mes yeux, qui n'est pas tout à fait à l'amble des images sublimes de Kubrick.

Mais, après avoir lu l'autre jour une chronique (de Roger-Pol Droit dans Le Monde) sur la disparition des Martiens dans notre imaginaire, je me suis reprojeté une dixième fois 2001 en essayant de me replacer dans la fraîcheur d'âme de sa découverte, il y a quarante ans. Si sa magnifique lenteur hiératique est toujours aussi grave et si sa composition artistique, sa beauté plastique, ses trouvailles musicales géniales, sa froideur émotionnelle laissent toujours aussi pantois, j'ai l'impression qu'on est passé d'un immense film de science-fiction (le plus grand sans doute) à une fiction tout court, tant ce sujet de l'exploration spatiale et du dépassement de nos bornes semble aujourd'hui daté.

En 1968, date de tournage, on vit une duo-décennie qui, du premier spoutnik, en 1957, aux pas d'Armstrong sur la lune, en 1969 a vu l'Humanité, éberluée, puis émerveillée conquérir chaque saison de nouveaux espaces ; on ne peut pas vraiment douter, quoiqu'en disent de prudents esprits, que Mars et Vénus seront vite approchés et explorés ; dès lors, imaginer, à l'aune des stupéfiants progrès vécus en quelques années, qu'on pourra se diriger vers Jupiter en la première année du 21ème siècle n'est pas vraiment une billevesée : juste une anticipation.

Remarque assez rigolote : au moment où l'on se voit bien avoir trouvé la recette de la conquête spatiale, on n'imagine pas la fulgurance du développement des ordinateurs, chaque saison rendant obsolète la saison précédente, en termes de rapidité et de capacité : c'est ainsi que lorsque Dave débranche Carl (Hal), après les gémissements Ma mémoire se vide… J'ai peur, on entend que la mise en service opérationnelle du cerveau électronique est intervenue le 12 janvier 1992, neuf ans avant la mission ; vous souvenez-vous aujourd'hui, en 2008, de ce qu'étaient les ordinateurs en 1999 ? Le progrès ne va jamais dans les directions que l'on imaginait.

Cette incidente faite, comment ne pas constater qu'aujourd'hui, tout le monde se tamponne de Mars et de Jupiter, et qu'il faut que la NASA mendie quelques crédits pour entretenir l'outil de travail, en aucun cas pour le développer (et, au fait, avez-vous entendu Obama ou Mac Cain aborder le sujet, durant leur campagne électorale ?)…

Mon interprétation – toute personnelle – est que la vitalité de l'Occident – seul capable naguère et encore aujourd'hui, scientifiquement et financièrement de réaliser des exploits techniques de cette dimension -, que cette vitalité est en berne, que l'Occident n'a plus ni l'esprit, ni le goût de l'Exploration qui le jeta sur les routes du Monde et de l'Espace durant des siècles. Passion de la conservation, refus de l'aventure, scrupules éthiques, tout se mêle pour nous confiner sur notre bien agréable terroir…

Alors ? Qui ira sur Jupiter un jour, voir si un monolithe noir tournoie sur ses confins ? Des Chinois, des Indiens ? Allez savoir ! Le futur est mal parti…


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0049 s. - 5 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter