…puissent voir ce Bolognini où Massimo Ranieri
est entouré de Ottavia Piccolo,
Tina Aumont
et last but not least Lucia Bosè,
de retour depuis peu sur les écrans (on est en 1970). Sur le site film.tv.it, où le film reçoit 4 étoiles sur 5, on écrit : « Da un libro di Vasco Pratolini (…), un classico film letterario "alla Bolognini", prezioso e un po' esangue. Splendida fotografia di Ennio Guarnieri. » Ce qui signifie : « D'après le roman de Vasco Patrolini, un film littéraire "à la Bolognini", précieux et un peu exsangue. Splendide photographie d'Ennio Guarnieri. » C'est dans la veine de Bubù de Montparnasse,
La Grande bourgeoise,
L'Héritage
…
Tout en soulignant que Bolognini n'a pas toujours été "précieux" – il ne l'était vraiment pas à l'époque du Bel Antonio, d'après mon hypothèse, parce qu'il ne se posait pas encore le problème de la couleur – je sais que ses thuriféraires, qui sont nombreux, vont adorer Metello.
Et pour faire vivre cette fiche et la mener sur la route cahoteuse menant à sa triomphale réédition, je sollicite l'apport des voix communistes – une fois n'est pas coutume – vu que Metello,
comme l'affiche le laisse deviner, ça raconte la vie d'un jeune ouvrier, fils d'un anarchiste mort dans un accident de travail, qui va se trouver mêlé aux luttes ouvrières du dernier quart du XIXème siècle.
Vous avez en fait, oublié de voter Arca !
Comme depuis La veuve Couderc et Mado,
j'ai un petit faible pour Piccolo,
je vote.
Ça alors, où avais-je la tête ? Je devais probablement rêver des riches suppléments pour DVD qu'on pourrait réaliser avant qu'il soit trop tard avec madame Lucia Bosè, 60 ans de carrière avec I Vicere
(2007). La voici en contrebas avec un grand ami.
4,2/6. C'est l'histoire d'un jeune toscan (nous sommes au début du XX° siècle) pris dans les tourmentes de conflits ouvriers et
sentimentaux… La reconstitution historique de cette époque est réussie. Mauro Bolognini (et son chef opérateur Ennio Guarnieri)
filment les ruelles populaires, les quartiers bourgeois de Florence, les bords de l'Arno, en jouant sur la lumière naturelle (ombres de la fin du jour, par exemple), et l'emploi de figurants porteurs des attitudes des différentes classes sociales de l'époque. Un beau portrait de ville et d'époque. Le conflit social est peut-être abordé de façon un peu moins convaincante. Les relations sensuelles et conflictuelles qui lient Metello et ses trois compagnes du récit sont superbement traitées, filmées, et jouées. Mais c'est sans doute l'un des points les plus intéressants du cinéma de Bolognini. Ces thèmes sont portées par la relativement mémorable musique de Ennio Morricone
qui décline avec grand talent à de nombreuses reprises le même thème musical, en fonction du sujet traité.
Des relations sentimentales basées sur un mélange de proximité physique et intellectuelle entre l'homme et la femme (nombreux gestes et regards doux et sensuels), et d'impossibilité de développer une relation stable dans le temps (les psychologies des uns et des autres ayant du mal à s'accorder). Les femmes de ce récit recherchent à la fois réconfort affectif et confort matériel ; ce pauvre Metello, syndicaliste à la peine, mais sapé comme un bourgeois, à du mal à les satisfaire sur tous ces plans. Une vision romantique du monde, vue comme une chimère en raison du poids des contingences de tout type : matérielles, sociales, sexuelles aussi. Une vision, basée ici sur un scénario auquel a participé Suso Cecchi D'Amico, corroborant celle d'oeuvres phares de Bolognini : La viaccia,
Le bel Antonio.
Metello est sans doute aujourd'hui une oeuvre de complément intéressante dans le cadre d'un parcours cinéphilique, et de découverte du cinéma italien. Bolognini ne peut peut-être pas considéré comme un des maîtres incontestés de celui-ci mais son oeuvre cinématographique, personnelle et atypique, mérite d'être mieux connue et reconnue.
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