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Forum : L'Espion qui venait du froid

Sujet : Avis


De P.M.Jarriq, le 14 avril 2004 à 08:35
Note du film : 6/6

Enfin ! Un des meilleurs rôles de l'immense Richard Burton, et la suite de la filmo de Ritt, qui s'avère de plus en plus riche au fil des rééditions.

De l'acteur, il ne reste plus que quelques curiosités à sortir, comme "Boom" de Losey, "The Sandpiper" de Vincente Minnelli et surtout le génial "Night of the iguana", ainsi que des nanars intrigants comme "Salaud", "L'homme du Clan" (avec Lee Marvin) ou "Le voyage" de Vittorio de Sica.


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De Arca1943, le 31 mai 2004 à 00:03
Note du film : 6/6

Ah, quel film. Le meilleur film d'espionnage que j'ai vu. Il faut dire aussi que l'intrigue conçue par John Le Carré est vraiment du tonnerre de brest. Encore un film où l'on voit à quel point la création d'atmosphère est tout, ou presque : pour que l'histoire passe bien, pour que le récit fonctionne, il fallait ce monde gris, étouffant, pluvieux, que n'aurait pas renié Georges Simenon. Je ne suis pas certain que sans le succès retentissant du bouquin, Ritt serait parvenu à imposer sa vision aux producteurs, qui – surtout aux USA – veulent toujours du hop-la-vie même quand c'est le contraire qui s'impose à l'évidence. L'immense succès du film a prouvé que les spectateurs veulent d'abord une bonne histoire, et non pas forcément une histoire qui finit bien. Il y a longtemps que je l'ai vu (le DVD n'est pas disponible ici pour l'instant), mais malgré mon affection amusée pour les vieux James Bond, il est bien évident que ce Spy Who Came In From the Cold marquait une ère nouvelle, tant par son traitement que par son propos, et que l'expression « Film d'espionnage » prend vraiment tout son sens avec ce film (toutefois, j'avoue à ma grande honte n'avoir jamais vu Five Fingers de Mankiewicz). Sur ses brisées marcheront notamment toute une série de films britanniques sardoniques à souhait avec Michael Caine, comme The Ipcress File, par exemple, et aussi l'excellent The Kremlin Letter de John Huston. Et jusqu'à l'inoubliable Il faut tuer Birgit Haas, que je compte me retaper ce soir pour la énième fois…

J'en profite pour faire un peu de pub au prochain film adapté de Le Carré : The Constant Gardener était un sacré bon bouquin, sur un sujet passionnant, et si ses artisans ne sont pas trop cons et ne cherchent pas midi à quatorze heures, La Constance du jardinier a toutes les chances d'être un bon film. Et puis c'est avec Ralph Fiennes, en plus !

Arca1943


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De PM-Jarriq, le 10 juillet 2004 à 17:38
Note du film : 5/6

Quel film ! Et quel acteur ! C'est vraiment du grand cinoche d'atmosphère, une adaptation quasi parfaite à la fois d'un roman et de l'univers tout entier d'un écrivain (Le Carré, en l'occurence). Entièrement composé de chausse-trappes, de trahisons, de faux-semblants, de sentiments dévoyés, le film laisse sur un sentiment de vertige et d'écoeurement. Le même en fait, que ressent Leamas quand il refuse finalement de repasser le mur à la fin. Dans ce monde froid et lugubre, que l'amour n'arrive même plus à éclairer, Burton nage comme un poisson dans l'eau (ou plutôt le whisky). Et cet enchevêtrement de coups de théâtre annonce "Quand les aigles attaquent" (dont le sujet n'est qu'une digression spectaculaire sur celui de LeCarré), également joué par Burton. L'anti-007 par excellence.


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De droudrou, le 19 septembre 2008 à 15:59

En anti-007, mon cher PM Jarriq, j'aime beaucoup Harry Palmer (Michaël Caine)…


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De PM Jarriq, le 19 septembre 2008 à 16:10

Moi aussi. Mais malgré les lunettes, l'attitude cynique, Palmer demeure un héros positif, alors que Leamas est une épave, un ivrogne mal dans sa peau, désillusionné jusqu'à devenir suicidaire. J'imagine que de toute façon, ces deux personnages n'ont existé au cinéma, qu'en réaction à James Bond, son glamour, ses martini et ses girls.


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De La lectrice, le 19 septembre 2008 à 16:15

Qui l'a vu dans Marseille contrat, qui n'est pas sans rappeler French connection.


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De droudrou, le 19 septembre 2008 à 16:47

Ne dis pas, PM Jarriq : J'imagine que de toute façon, ces deux personnages n'ont existé au cinéma, qu'en réaction à James Bond, son glamour, ses martini et ses girls. car c'est bien ainsi qu'Harry Palmer avait été présenté ! Pour ce qui est de l'Espion qui venait du froid je ne sais pas et dirai même certainement beaucoup moins. C'était plus, néanmoins, une réalité de personnage que les producteur et réalisateur voulaient présenter et par rapport à des situations beaucoup moins "musclées" que celles de mister Bond. A la base, l'homme est un homme de l'ombre qui travaille de façon inconnue et dans l'inconnu, un univers glauque. Maintenant, il y a le fait aussi qu'à la même époque, la guerre froide bat son plein !


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De droudrou, le 19 septembre 2008 à 16:51

Je me permets de revenir au personnage incarné par Burton : Burton à cette époque est un acteur très demandé d'autant que Cléopâtre l'a beaucoup aidé dans son ascension ! (tu parles ! mais çà, c'est une autre histoire !) – Néanmoins, Burton est une valeur sure que l'on retrouve beaucoup au hasard de films très différents les uns des autres mais où son personnage de Marc-Antoine demeure.


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De Arca1943, le 19 septembre 2008 à 17:39
Note du film : 6/6

Bien que les deux univers soient évidemment de la fiction, l'univers de Ian Fleming est beaucoup plus fictif que celui de John Le Carré ! L'Espion qui venait du froid est un commentaire corrosif sur la guerre froide qui, comme le souligne Droudrou, battait alor son plein. La fascination naïve pour les espions et l'espionnage prend dans ce grand livre et ce grand film le coup de poing sur la gueule qu'elle méritait !


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De vincentp, le 1er avril 2012 à 09:32
Note du film : 5/6

4,8. Très bon film, effectivement. Une mise en scène efficace et sans effet, avec une grande variété de plans. La partie sonore est réussie et accompagne parfaitement le récit. Des décors ruraux et urbains bien utilisés. Un ensemble de bons acteurs, crédibles, produisant des dialogues à la fois naturels et élaborés, lesquels illustrent bien l'univers et les idées développées par John leCarré. Mais le résultat est aujourd'hui plutôt académique et sans surprise, et n'a pas le caractère novateur qu'il a pu avoir à sa sortie en salles en 1965 (opérant une rupture avec les James Bond).


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De Arca1943, le 14 décembre 2020 à 13:16
Note du film : 6/6

C'est avec tristesse que j'apprends la mort de l'écrivain John Le Carré à l'âge de 89 ans. Ses romans d'espionnage ont beaucoup nourri le cinéma, et les films qu'on a tirés ont souvent été à la hauteur, de L'espion qui venait du froid à Un homme très recherché en passant par The Constant Gardener. Ceux qui croyaient qu'il n'aurait plus rien à dire avec la fin de la Guerre froide se sont ramassé une gamelle ! Du conflit israélo-palestinien aux agissements des pharmaceutiques en Afrique à la traque aux terroristes islamistes en passant par l'espionnage industriel, rien de ce qui espionne ne lui était étranger ! Cela dit son chef-d’œuvre demeure L'espion qui venait du froid, porté à l'écran avec beaucoup d'efficacité par Martin Ritt. Ce roman fut une véritable révolution dans son genre, en instaurant un univers de l'espionnage ô combien plus réaliste (et mieux renseigné) que les fantaisies charmantes à la James Bond.

Au moment de publier L'espion qui venait du froid, Le Carré – de son vrai nom David Cornwell – était encore un agent du MI6, dont il dut discrètement démissionner.


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