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Sujet : Krieg gross malheur !


De helena_Catalunya, le 3 avril 2004 à 14:44

Ce qui m'a plu de ce film c'est comment les trois histoires finissent par se rencontrer. L'interpretation de Marlon Brando est géniale!


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De PM-Jarriq, le 3 avril 2004 à 17:08
Note du film : 4/6

A l'époque, on avait beaucoup critiqué Brando, qui à force d'humaniser son personnage de nazi, avait fini par le rendre très sympathique et à en faire quasiment le héros du film. Il est vrai qu'il en rajoute un peu (sa tête horrifiée au camp de concentration, sa mort pathétique) et qu'il frise souvent le cabotinage. Clift est par contre remarquable, même s'il semble parfois rejouer des situations de "Tant qu'il y aura des hommes" telles quelles. On voit même Lee Van Cleef en sergent antisémite…

J'ai rencontré un assistant-réalisateur qui avait fait "The young lions" à Paris, et se promenait partout depuis, avec une photo de lui posant avec Brando, Clift et Dean Martin. Belle affiche, il faut dire.


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De silverfox, le 5 septembre 2008 à 17:09
Note du film : 4/6

Ce film, un peu trop long à mon goût, pourfend comme dans nombre de films de guerre les dérives inhérentes aux conflits. Dmytryk brosse trois portraits croisés de soldats américains et allemands plongés dans une guerre qui les dépasse. Ce qui est ici intéressant c'est cette vision non manichéenne des militaires face aux incompréhensions et aux abjections. L'intervenant précédent évoquait le rôle de Brando en philanthrope nazi, déchiré entre l'amour du VaterLand et les outrances de ses supérieurs… personnellement je trouve que cette touche d'humanisme sonne faux dans certaines situations.

Sinon, la réalisation reste de facture classique et l'interprétation de Montgomery Clift rappelle indubitablement celle de Tant qu'il y aura des hommes. Je reproche aussi au film ses dialogues inutiles et gnangnan, ses passages sirupeux et de très nombreuses longueurs. Par contre, la photographie est splendide avec ces paysages enneigés ou ces étendues désertiques.


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De droudrou, le 18 octobre 2008 à 23:23
Note du film : 4/6

Je croyais être déjà intervenu sur ce fil.

Je viens de revoir le film et, c'est vrai, il est un peu longuet et inégal. Ayant lu, par ailleurs, le roman d'Irwin Shaw dont il est tiré, il y a quelques différences profondes entre le film et le livre. Ce n'est pas chose nouvelle sauf que la fin du roman apparaît nettement plus terne. Ackermann se fait tuer par Christian Diestl et Whiteacre tue Diestl avant de charger le corps de son copain pour le ramener au camp. Nous sommes dont très éloignés d'un happy-end.

L'ambiance du film est très morose. Peut-être Diestl apparaîtrait le plus "juste" entre le début et la fin du film par rapport à cette histoire. Bien que l'on peut se poser la question quant à sa quête. Pour le moins, les personnages qu'il croise sur son chemin ne répondront pas à son "idéalisme". Bien au contraire. L'Allemagne s'enfonce dans le chaos. Et le pauvre commandant de ce camp de concentration doit éliminer tous ceux qui y sont internés avec peu de moyens. Mais dans le cadre de cette bureaucratie, ç'a été une réalité.

C'est bizarre quand même ce film qui bénéficie d'une aura liée à son titre car quand on parle à tout un chacun du "Bal des maudits" on s'entend répondre : "Cà c'est bien !" Et quand on le regarde, j'avouerai une certaine déception due certainement à une mise-en-scène qui manquerait de vigueur à moins que ça ne provienne du casting. Je me pose la question du même sujet traité par Minelli…


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De urspoller, le 19 octobre 2008 à 08:20
Note du film : 3/6

Je partage évidemment le point de vue de droudrou et consorts au sujet de l'ambiance erratique et mollassonne de ce métrage. Les interprétations ne soulèvent pas non plus un enthousiasme démesuré. Dean Martin fait du Dean Martin et Montgomery Clift nous ressort son personnage de Tant qu'il y aura des hommes.

Par contre, à ma souvenance, le traitement du sujet me paraissait sans concessions et assez complet. Peu de faits furent éluder pas Dmytryk. Ici, point de silence sur les camps de concentration, sur l'engagement "volontaire" des GI, sur le béat engouement des foules allemandes, sur les dérives antisémites, sur les abus de pouvoir des officiers… Reste malgré tout une mise en scène peu inspirée de Edward Dmytryk et des longueurs hadales comme l'évoquait silverfox.


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De Impétueux, le 15 février 2019 à 22:00
Note du film : 2/6

C'est vraiment une grosse machinerie étasunienne qui doit correspondre assez bien au gros bouquin dont elle est issue, de ces pavés qu'on apporte à la plage et qui donnent l'impression qu'on est (enfin !) devenu intelligent. Je n'ai jamais lu la moindre ligne du romancier Irwin Shaw, mais je suppose que, dans une certaine mesure, il doit correspondre à ce que sont, d'un point de vue plus documentaire, Dominique Lapierre et Larry Collins, auteurs, notamment de Paris brûle-t-il ? : des bouquins extrêmement bien documentés et rédigés pour qu'à la fin de chaque chapitre le suspense demeure entier (comme le faisaient les feuilletonistes des siècles derniers).

Époque douloureuse, destins croisés, cas de conscience, histoire d'amour attendrissante, personnages bien caractérisés, presque caricaturaux, mais à qui on s'attache aisément.

D'abord un bel Allemand, Christian Diestl (Marlon Brando), tout à la fois d'une grande rectitude morale et séducteur chéri des dames ; tiens ! voilà qui est à peu près neuf et même original dans le cours du vertueux cinéma des années 50 : Diestl est à peu près irrésistible. Dès le début du film il est à deux doigts de faire basculer la vertu de l'Américaine Margaret Freemantle (Barbara Rush) qui passe la soirée du 1er janvier 1939 en Bavière, au moment où les braves montagnards entonnent le Horst Wessel lied puis le Deutschland über alles, qui glacent la jeune fille presque fiancée, à New-York de la star du music-hall Michael Whiteacre (Dean Martin). Au début de l'Occupation, à Paris, il émerveille Françoise (Liliane Montevecchi), veuve de guerre et hostile aux Boches. Et au mitan de la guerre, il renverse en un tour de main Gretchen Hardenberg (May Britt), la femme de son capitaine qui, ô imprudence majeure !, l'a chargé d'aller remettre une jolie pièce de dentelle. Ça ne l'empêche pas d'être un personnage très positif et c'est très bien comme ça. Même dans le cinéma des vertueuses années 50, il fallait bien faire quelques concessions aux réalités.

Puis, plus pâle et moins bien dessiné, le chanteur de charme Michael Whiteacre (Dean Martin, donc), qui souffre de ses facilités, ne se décide pas à épouser sa presque fiancée Margaret, et a une trouille noire d'être incorporé et surtout de se faire déchiqueter sur les froides terres d'Europe. Qu'on se rassure : le dos au mur, il se comportera très bien devant le danger et se décidera enfin à épouser la femme qu'il aime et qui l'aime.

Davantage complexe, mais bien malheureuse est la figure de Noah Ackerman (Montgomery Clift), doux jeune Juif rêveur, aussi fait pour les dures disciplines du combat que moi pour remporter le championnat du monde de macramé, mais qui, parce qu'il est mu par l'amour (partagé) qu'il porte à Hope Plowman (Hope Lange) se révélera un type formidable et courageux.

Vous posez les trois hommes dans l'enfer de la guerre mondiale et vous avez le film. Si Michael et Noah sont amis et se retrouvent régulièrement dans le maelström des combats (petite facilité scénaristique), ils ne rencontreront jamais Christian, sauf pour l'abattre, aux derniers jours de la débâcle allemande. Tout démontre que les trois hommes auraient pu devenir d'excellents amis, si le monde n'avait pas été tel qu'il est.

C'est précisément la limite intellectuelle du film, d'un impeccable moralisme et beaucoup trop long (près de 3 heures) : il n'y a pas beaucoup de séquences où un observateur avisé n'aurait pu dire au réalisateur Edward Dmytryk de couper plus vite ; je veux dire par là que si toutes les séquences sont à peu près nécessaires à l'économie et au propos du film, elles sont presque toujours beaucoup trop longues et diluent le récit, qui en arrive à manquer singulièrement de nerf.


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