L'astronaute Brent est envoyé au secours de Taylor, mais s'écrase à son tour sur la "planète des singes". Cherchant à retrouver son compagnon avec l'aide de Nova, il suit sa trace jusque dans la "Zone Interdite" où il découvre une société de mutants humains télépathes…

Voilà un film qui vaut largement mieux que sa piètre réputation… Certes, il ne faut même pas chercher à vouloir le mettre en compétition avec le premier opus, qui, même malgré la mise en chantier de suites se suffit largement à lui-même, mais ce "Beneath the planet of The Apes" n'est pas sans intérets. D'une part parce que l'univers décrit est toujours aussi intéressant et que le scénatio choisit de développer l'armée et les gorilles, un peu laissé de côté précedemment… Au contraire, Zira et Cornélius (au passage: seul film de la série sans Roddy McDowall), les chimpanzés, sont laissés de côtés par le scénario, et n'apparaissent que peu de temps. On remarquera comment le film continue à s'inscrire dans la veine critique vis à vis de la société américaine. Dans une scène amusante, les chimpanzés pacifiques manifestent avec des pancartes et font des sittings, tels les manifestants contre la guerre du Vietnam.

L'un des personnages les plus intéressants au niveau des singes est le général gorille Ursus interprété par James Gregory, qui donne pas mal de force au film… Avec ses tagline du style "Un Bon humain est un humain mort", et ses dialogues avec l'orang outang scientifique Zaius, le film trouve de nouvelles choses à explorer… On remarquera tout de même quelques incohérences par rapport à l'épisode précédent, mais celà vient aussi du fait que l'on ne sache pas vraiment combien de temps s'est écoulé depuis la disparition de Taylor jusqu'à l'arrivée de Brent et l'envahisssement de la Zone interdite.

Linda Harrisson développe plus son personnage dans ce film, et s'affirme au coté de la nouvelle star, James Franciscus ("le Chat à Neuf Queues") très proche physiquement de Charlton Heston. Sans avoir le charisme de ce dernier, il s'en sort plutôt bien. Le budget est diminué de manière importante par rapport au film précédent… On remarquera que les maquillages des singes sont moins soignés, les scènes de foules moins nombreuses, les décors du précédent film souvent réutilisés… On entre dans une optique plus sérial et série-B au contraire de l'amition de l'oeuvre précédente. Mais avec les moyens aloués, le film fait sa petite impression, en particulier dans les beaux décors souterrains, et la société humaine post-nucléaire qui montre que Jacobs et son "Piège Diabolique" ne sont pas partis de rien.

Ted Post, réalisateur cher à Eastwood, n'a pas la vision de Shaffner mais mène plutôt bien sa barque…Il y a plusieurs scènes de violences dans la seconde partie qui ont hélas été coupés ou diminués, comme celle ou Brent attaque Nova sous l'impulsion des télépathes, beaucoup plus courte dans le montage final. de même la bataille finale, à l'origine plus fournie. Il n'empèche que l'ensemble est très sombre, et comme l'original, "Le Secret de la Planète des Singes" tient à se conclure sur une note pessimiste, et cette fois encore plus nihiliste et désespéré. Plus forte sur le papier que celle du premier premier opus, ce final a pourtant beaucoups moins d'impact, car pas très bien agençé.

4,5/6

Bonne nouvelle que la réédition soignée de ce deuxième opus. Ce n'est pas un bon film, loin de là, mais c'est bourré de bonnes idées, de situations intéressantes en matière de SF, même si celles-ci sont abimées par le manque de moyens évident. On dirait parfois de la mauvaise télé des seventies, et le jeu stéréotypé et "hestonien" de Franciscus ajoute à cette impression. Mais ce sont ses côtés kitsch qui donnent son charme à ce Beneath the planet of the apes : Heston, qui a pris de la brioche depuis le n°1, apparaît en pointillés, et la fin ne lésine pas… Le film de Schaffner est inégalable, et Ted Post a finalement bien fait de ne pas chercher à rivaliser. Sympa…

J'ai enfin vu ce Secret de la planète des singes, seul film de la saga que j'avais raté. Je trouve effectivement qu'il contient de bonnes idées bien que sa réalisation ne soit pas à la hauteur du premier film.

Le premier, La planète des singes, se voulait une ode antimilitariste en dépeignant une planète Terre futuriste d'après la bombe, où l'humanité a régressé au stade primitif et où les singes ont pris le pouvoir. On y évoquait déjà qu'en plus du bellicisme naturel de l'être humain (et ici aussi des gorilles qui les caricaturent), le fanatisme religieux pouvait constituer un excellent terreau pour l'obscurantisme.

Cette suite enfonce le clou, avec ses descendants d'humains irradiés survivant dans les souterrains du métro et adorant une bombe atomique dans une cathédrale en lui offrant des services religieux, parodies de messes chrétiennes…

Du côté des hommes comme des singes, violence, tueries et destruction se répondent au nom de la paix, de l'amour, de la religion, de la sûreté nationale… "La bombe est un dieu de paix" affirment ces déments à l'esprit fermé. Pathétique et pourtant pas si loin de certaines réalités de notre monde…

Autre dialogue éloquent : lorsque le général gorille, argumentant afin de justifier la violence de ses armées par la nécessité de découvrir de nouveaux territoires fertiles pour y faire pousser de la nourriture, demande au vieux sage Zaïus "Qu'y a-t-il de pire que la famine ?" , celui-ci répond : "L'inconnu !"

Ainsi, encore une fois, dans ces films comme dans notre monde, la peur de l'inconnu, et donc de la différence des autres, justifie toutes les violences, au nom de la raison, de la liberté, de la foi…

Tout au long de cette série, les singes nous sont montrés comme des caricatures de l'être humain. Dommage que la réalisation (et les moyens ?) ne soit pas à la hauteur du sujet. A voir tout de même pour les idées exprimées…

Cette suite enfonce le clou, avec ses descendants d'humains irradiés survivant dans les souterrains du métro et adorant une bombe atomique dans une cathédrale en lui offrant des services religieux, parodies de messes chrétiennes… Dis donc Laurent c'est la forme ce dimanche !