Décidemment, les films américains se passant en France semblent être condamnés à être un véritable supplice pour les spectateurs français. On avait dû subir de mémoire par exemple French Kiss et La vérité sur Charlie. Maintenant c’est au tour de James Ivory de s’y mettre, renvoyant, en comparaison, tous les autres films au rang de purs chefs d’œuvres. C’est dire.

Tout d’abord l’histoire. Une jolie américaine Naomi Watts (qu’on ne peut que plaindre de s’être fourvoyée dans ce film) accueille chez elle sa jeune sœur Kate Hudson (qu’on ne peut que plaindre de s’être fourvoyée dans ce film) alors que son mari, un français d’une grande famille bourgeoise vient de le quitter. Le mari demande le divorce avec derrière lui toute cette bourgeoisie française bien décidée à mettre la main sur un de La Tour qui appartient à la famille américaine. Seulement si la famille française veut récupérer le tableau c’est uniquement pour le bien national : un tableau n’a rien à faire aux Etats-Unis.

Si une morale doit être tirée de cette histoire, c’est que si Paris est la ville de l’amour (on échappe pas au repertoire des cartes postales clichées de Paris : les quais, la tour eiffel, le métro, les poubelles, la french cuisine, les gendarmes, etc) les français sont des êtres coincés dans leurs narcissisme, dans leur bourgeoisie qui ne cherchent qu’à une choses : nous voler nous autres américains.

Bon le message est quelque peu limite. Le traitement de ce message est quant à lui catastrophique. Tout respire le mauvais goût. La lumière pourtant signée Pierre Lhomme est d’une platitude étonnante quand elle ne se compose pas lourdement pour faire un hommage au clair obscure et aux peintures de De la Tour. Les décors sont absolument ignobles (la garçonnière de ce richissime personnage incarné par un Thierry Lhermitte très à l’aise, qui semble sortir tout droit d’Ikea). Mais surtout ce sont les comédiens (les comédiennes en l’occurrence qui sont montrés avec autant d’amour que des vaches).

Pauvre Kate Hudson ! Elle si charmante se trouve affublée d’une coupe de cheveux, de costumes affligeants ! Déjà que son rôle est d’un inintérêt absolu, elle est montrée également moche…

Décidement rien à sauver de ce film honteux, aussi bien intellectuellement que de facture. Direct poubelle.

Allez pour finir un exemple de dialogues entre deux policiers dans une voiture :

''Radio : Il s’agit d’un américain et d’un crime passionnel.

Elle : Il n’existe pas de crimes passionnels aux Etats-Unis. On tue pour de l’argent ou pour de la drogue.

Lui : c’est quoi ton parfum

Elle : Honteuse, de Chermez

Lui : Ah j’aime bien. Très subtile''

Très subtile en effet. Oui, oui, je sais c’est de l’humour. Mais bon ça vous fait rire vous ?