Le solitaire marque la fin d'une époque et la fin d'un mythe.
Une époque : celle où le cinéma français savait réaliser des inoubliables polars. Un mythe : celui de Belmondo. Le Belmondo en blouson en cuir que le public avait adoré.
En 1982 le gros succès de Rambo bouleverse le cinéma français. Gabin et Funés viennent de mourir et Ventura va mourir ; au même moment la Delonmania commence à s'essouffler, le cinéma français ne tient plus que par un fil : Belmondo.
On peut dire que les producteurs ont mis le paquet pour essayer de faire croire que le Bébel de cinquante ans pouvait tenir tète à la grosse machine américaine. Par conséquent Bébel n'a plus qu'a exhiber ses biceps pour prouver qu'il est plus costaud que Stallone.
Étonnant que l'affiche des Morfalous ressemble tant à l'affiche de Rambo.
Le solitaire sera le dernier film du genre tourné par l'acteur, le film est une suite sans surprise au Marginal, ou Belmondo cogne, sort des propos racistes pour faire viril et tellement fatigué ne dégomme même plus les affreux. C'est vraiment mou !
Les quelques cascades se résume à une tamponnade en voiture et à Belmondo sautant d'une terrasse, en plus le film s'encombre d'une histoire d'adoption, Bébel devant jouer les papas pour faire tendre et le méchant dans ses crises de nerfs, grimace jusqu'à s'en rendre ridicule.
Le film ressemble étrangement au feuilleton télévisuel qui s'apprêtait à naitre ; le film a le mauvais gout d'un Julie Lescaut, d'un Navarro ou plus justement d'un Commissaire Moulin. Rien ne vient relever ce triste scénario ou même Belmondo au moment du tournage à comprit sa fin. Malgré tout il aurait été intéressant et intelligent que Jacques Deray ait l'idée qu'eut Chaplin en tournant Monsieur Verdoux ou l'assassin qu'il interprète, dans les dernières minutes part à la guillotine avec la démarche de Charlot. Imaginons que ce se soit clôturé ce film avec une fin similaire à celle du Professionnel.
Le héros s'écroulant sur le sol aurait pu rester une image symboliquement forte dans l'esprit des spectateurs.
Frétyl avait raison : c'est un Belmondo en Monsieur Boum-Boum de trop ; on pourrait d'ailleurs aussi presque dire que c'est un Deray de trop et qu'après l'excellent On ne meurt que deux fois, le cinéaste n'a plus rien tourné d'intéressant (à la toute petite exception de Netchaïev est de retour, qui ne vaut déjà pas grand chose).
Le solitaire est poussif, languissant, ennuyeux comme une pluie d'hiver. Pratiquement tout y est indécent de banalité : la chaude amitié virile du début, interrompue par le sauvage assassinat de Michel Creton ; la concurrence détestable entre les différentes brigades de la PJ (avec un Michel Beaune assez gluant) ; l'existence d'un charmant blondinet, fils du flic mort et filleul du vivant ; la succession de mandales envoyées en pleine poire aux indicateurs récalcitrants ; les innombrables succès féminins du commissaire Stan Jalard (Belmondo, donc) qui a une amoureuse dans chaque bar de nuit et dans chaque clandé.Ajoutons à ça, qui n'est donc rien, une musique absolument insignifiante, dont on ne retiendra pas trois notes et des dialogues qui sont très au dessous de la ligne de flottaison de l'indigence. Et comme Belmondo avait été blessé quelque temps auparavant (et allait l'être quelque temps après à nouveau) lors de cascades (l'âge est un vigilant et impitoyable magister !), il y a dans ce film beaucoup moins de ces morceaux de bravoure que, bon an, mal an on allait rituellement retrouver au cinéma dans ces époques.
Il y avait pourtant une idée assez intéressante et un personnage que Jacques Deray et ses scénaristes auraient pu et dû développer, d'autant qu'il est remarquablement interprété par Jean-Pierre Malo, au visage inquiétant, c'est celui du tueur sadique Schneider, qui est complètement dépourvu de toute humanité et de toute émotivité. On a beau répéter, depuis Hitchcock, que Meilleur est le méchant, meilleur est le film, on n'est pas satisfait que des gens de cinéma aussi expérimentés (en plus de Deray, il y a Alphonse Boudard et Daniel Saint-Hamont) négligent cette vérité et ce gage d'efficacité. Dans Le solitaire, toutes les scènes avec Schneider (finalement quatre ou cinq seulement) sont vibrantes et angoissantes, toutes les autres – c'est-à-dire la quasi totalité du film – sont lourdingues.C'est vraiment à regretter d'avoir perdu 90 minutes de sa vie à regarder ça.
Impétueux à mon sujet : Le corps de mon ennemi
Vous avez raison, Frétyl, c'était un excellent second rôle.
Le Solitaire qui n'est pas exactement le genre de film sur lequel je porte l'avis le plus tranchée :
Frétyl avait raison : c'est un Belmondo en Monsieur Boum-Boum de trop
Quand pourrais je avoir le droit d'avoir, tort ?
Et je n'ai fait le tour que de deux trois messages, pas sur les films qui me passionnent le plus pour me rendre compte que j'avais raison tout le temps et qu'apparemment la mayonnaise serait censé fonctionner ….
Sachez Impétueux que je vous porte en grande sympathie virtuelle … Ce qui ne m’empêchera de dire que sur certains films : …vous avez eu parfois tort
Cessez donc de me donner raison à outrance, je n'ai pas bien cherché mais une dizaine de vos messages ne font que reprendre la même appréciation.
Je préfère une attaque sanguine à un léchage de cul !
À l'exception près (je partage tout à fait l'avis de Frétyl là-dessus), de la nullité absolue du jeu de l'halluciné Francis Huster qui doit encore se croire sous les feux de la rampe, dans une pièce où des rombières en voie de ménopause lui adressent des œillades énamourées. Jacques Villeret – qui a dans les yeux (vous avez raison Frétyl – tant de tristesse et de panique est absolument idéal … Voir fil du Diner de cons !
Merci de ne pas employer à mon endroit des expressions aussi imagées que ridicules ; je ne crois pas avoir léché le fondement de quiconque dans ma vie, ni ici, ni ailleurs.
Vous avez été, depuis plusieurs années, et surtout à votre arrivée sur DVDToile, l'objet de critiques violentes et je n'ai pas toujours été exempt de cette violence. Je pense que vous ne contrôlez pas assez votre expression, mais avez réussi à améliorer votre orthographe, c'est un fait. Mais ce n'est pas parce qu'ici et là je tente, contre l'opinion commune, de vous trouver des qualités que je vous suis sur tous les terrains. Je dois être à quelques milliers de messages, à près de 2000 critiques ; là-dessus, il n'y a rien d'anormal à ce que je vous reconnaisse quelques identités de vue avec moi.
Mais n'abusez pas.
C'est vrai Impétueux mon message d'hier très Charentais, puisque arrosé au Cognac n'a pas trop de sens. Le terme léchage de cul y est un brin forcené !
Puisque vous me replongez dans les tréfonds ancêtres de dvdtoile ou j'ai été en effet été détesté, souvenez vous, vous aussi … A ma première apparition sur dvdtoile j'avais dix sept ans et effectivement je n'écrivais pas de l'eau de rose et cela sans prendre soin de mon orthographe. Je n'en avait sur le net rien à foutre et je découvrais tout juste internet. Une chose va vous surprendre -au collège, au lycée- j'étais chaque année premier de la classe en français et en histoire, certains profs disaient même avoir plaisir à me lire dés l'age de quinze ans (oui j'écrivais en rédaction comme un auteur genre Roland Topor et à quinze ans !) C'est naturellement que je me suis dirigé vers le "droit". Quant au cinéma : Chabrol disait que les cinéphiles qu'il avait côtoyé à vingt ans n'était pas simplement des cinéphiles mais des fanatiques, croyez moi ou non j'en fait partie, à chaque instant de ma vie je ne cesse de voir un film, c'est presque en acteur que me remonte à chaque instant des expressions d'acteurs, des répliques que j'utilise jusqu'à plus soif mais qui me servent beaucoup…
Après le succès du Marginal qui comprenait des moments de testostérone et d'autres dans les commissariats absolument improbables.
Je trouve finalement que le retourDeray/Belmondo m'apparaît malgré ses goûts douteux, surtout musicaux pas si honteux que ça. Je rehausse ma note pas de 1 mais 2 sur six.
Pourquoi ?
Parce qu'il semblerait que Belmondo et Deray ont vraiment défendu ce film à sa sortie et que malgré son échec, ils ne regrettent toujours pas de l'avoir tourné.
Je dois le dire, dès que j'accroche aux premières minutes du film : la descente assez réaliste de Bebel dans une boîte où son adjoint se fait descendre, j'ai envie de savoir la suite. Force est de reconnaître que la première demi-heure contient une excursion dans le monde de la nuit, extrêmement captivante et réaliste.
Et puis ?
Et puis Belmondo en charge d'un gamin de douze ans dans des scènes s'avère sensible, parfois grave, brave type, ouvert et généreux. Chose qu'il a rarement montré. Il contient là les meilleurs scènes du film. Et Bebel n'est pas mal du tout.
Malheureusement la chasse à l'homme qui s'ensuit est digne du pire, du "pire" Navarro.
Dois je pourtant en avoir honte ; j'aime bien Bebel dans ce film, qui à de très courts à de tout petit moment, surprend vraiment. Faire un polar avec un début aussi dramatique, était-il une bonne idée.
Bon au même moment Delon jouait dans Le Choc, dans Parole de flic, dans Ne réveillez pas un flic qui dort, dans Dancing Machine et surtout dans Le jour et la nuit de BHL.
Vraiment Belmondo n'a pas à rougir d'être resté un solitaire, ni même vraiment de ce Solitaire.
Le souci c'est que le résultat donne surtout l'impression de revoir Le professionnel ou Le marginal en moins bien car les ingrédients sont ici moins savoureux. La musique n'est plus de Morricone, les dialogues ne sont plus de Audiard, les cascades ne sont plus aussi mémorables, les seconds rôles sont souvent ternes (François Dunoyer). Et Jean-Pierre Malo, qui campe le méchant de façon pourtant intéressante, n'a pas l'envergure d'un Bruno Cremer.
C'est le film de trop, le triste acte de décès d'un certain cinéma populaire à la française, supplanté par les mauvaises séries télé (Navarro) et les productions américaines spectaculaires comme Piège de cristal.
Je crois que je préfére encore Le solitaire qui n'a été tourné sans aucune grande prétention au Professionnel qui essaye de se la jouer suspens/politique/polar avec une musique de Morricone qui n'a rien à foutre là !
J'aurai plutôt imaginé son thème sonore adapté à un vrai film politique… Les morceaux les plus connus : Chi Mai ou Le vent, le cri auraient très bien accompagné par exemple les images de L'aveu.
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