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Forum : Oublier Palerme

Sujet : Avis


De PM Jarriq, le 19 août 2008 à 08:49
Note du film : 3/6

Dès le départ, il y a quelque chose de faussé dans Oublier Palerme. Ne parlons pas des séquences à New York, ampoulées, extrêmement mal dialoguées (par Gore Vidal), et platement explicatives. Non, c'est le choix même de Belushi dans un rôle dont l'italianité enfouie au plus profond de ses gènes, était essentielle. Belushi n'a rien d'italien. Quand Pacino débarquait en Sicile dans Le Parrain, il retrouvait instantanément ses racines, et c'était flagrant à l'image, sans aucun besoin d'explication de texte. Dans Oublier Palerme, Rosi perd un temps fou à justifier le comportement de son futur maire revenu "au pays". Or, si Bonavia se fait piéger, c'est justement parce qu'il est sicilien, et que ses ennemis connaissent d'instinct ses réactions, sa manière de penser, alors que lui-même jusqu'à ce voyage, les ignorait.

Ceci mis à part, il y a de très belles choses. La façon de filmer Palerme, l'atmosphère menaçante qui enrobe toutes les séquences en extérieurs, les seconds rôles (l'impressionnant Ackland, Gassman parfait en vieux prince séquestré depuis 40 ans dans un palace, pour avoir jadis contré la mafia), et un joli clin d'oeil au Guépard.

Mais vraiment, Belushi ne fait pas le poids dans un rôle qui eût au moins nécessité un De Niro, ou en tout cas un Keitel, et Mimi Rogers n'a jamais été aussi mauvaise. Quant à Noiret, il tient un tout petit rôle sans aucun intérêt de patron d'hôtel obséquieux. On sent vraiment qu'il est venu rendre visite à des copains, parce qu'il n'a rien à jouer, ni à défendre.

(A noter que le DVD zone 2, présente dans les bonus, 9 minutes coupées lors de la sortie française, et qui sont pourtant loin d'être superflues, d'autant que le dialogue y fait allusion à la fin du film, rendant des répliques importantes, incompréhensibles. Quelle habitude insupportable, de mutiler ainsi les films, d'un pays à l'autre !)


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De Arca1943, le 20 août 2008 à 03:18
Note du film : 3/6

Tout à fait d'accord avec Jarriq, hélas. Bien sûr, Francesco Rosi n'est pas un manche et ça reste un film très bien fait. J'aime bien le thème du politicien qui lance une idée par simple opportunisme électoral et finit par se prendre au jeu, un motif qui allège un peu le côté "film à thèse". Certaines séquences palermitaines sont très réussies et Vittorio Gassman est génial. Je comprends aussi monsieur Rosi, alors que la crise du cinéma italien sévissait, d'avoir recours à une forme plus traditionnelle de récit cinématographique (si on compare à la construction audacieuse de Lucky Luciano, autre film sur la mafia). Mais se retrouver avec James Belushi quand on a dirigé Gian Maria Volontè ou Lino Ventura… Ce n'est pas pour rien que Rosi avait besoin de très bons acteurs dans ses films : c'est qu'il leur faisait souvent faire des choses difficiles ! Et ce rôle est difficile. C'est un beau personnage mais pour que ça fonctionne, il faut vraiment un comédien de première force. Et James Belushi, ça ne le fait pas, pas plus qu'Anthony Delon et Rupert Everett dans Chronique d'une mort annoncée, autre échec du réalisateur.


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