Un écossais se prend à Rome et à Venise d'une passion amoureuse, destructrice et morbide pour une courtisane, étrange et perverse, qui sème la discorde partout ou elle passe. Etrange univers que celui de Losey, s'accordant bien avec le monde noir de James Hadley Chase dont est tiré le roman, Eva. Les personnages sont ici prisonniers de leurs pulsions, qui les consument lentement, et les conduisent vers un destin forcément tragique. On s'étonne tout de même que Stanley Baker, porté sur la bouteille, mixte de Sean Connery et de Roger Federer (par le look) préfère Jeanne Moreau à la ravissante Virna Lisi. Enfin bon… Eva, ce grand classique des années soixante creuse, comme beaucoup de films de cette époque, les thèmes du couple en crise, des pulsions refoulées, et utilise à bon escient des éléments de psychanalyse. Tout ceci rendu par des paysages urbains vides, présentés par des angles obliques, ou bien des plongées vertigineuses , traduisant ces troubles psychologiques.