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Forum : Krull

Sujet : Avis


De droudrou, le 31 juillet 2008 à 14:53

Puisque évoqué par notre ami DelaNuit, j'avais effectivement vu ce film il y a 25 ans… C'avait été une distraction qui n'était pas désagréable ! Mais néanmoins il me serait difficile de pouvoir aujourd'hui lui attribuer une note : les souvenirs apparaissent un peu trop ténus.


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De DelaNuit, le 31 juillet 2008 à 18:01
Note du film : 5/6

Krull est un film d' « héroïc-fantasy » typique des années 80, surfant sur la vague des films d'aventure et de magie se situant dans des époques reculées (les Conan, Excalibur…) et sur celle des films de science–fiction mystiques du type Star Wars.

Krull se situe à l'exacte frontière des deux : il dépeint une planète lointaine à une époque inconnue dont les habitants par leurs lieux de vie et de locomotion ainsi que leurs costumes évoquent une atmosphère plutôt médiévale. Toutefois, certains éléments (vaisseau en forme de rocher venu de l'espace, armes à laser) renvoient à la science-fiction.

Le tout baigne dans une atmosphère mystique et mythologique permettant à l'imagination des scénaristes de s'envoler librement…

Le film débute par une vision de l'espace et de la planète Krull. Chant lointain de déesses cosmiques. La musique (superbe partition originale de James Horner) s'emballe telle une cavalcade tandis qu'un vaisseau/rocher traverse l'écran et se pose sur la planète. Retentissent alors des clameurs tandis que des flammes de villages brûlés apparaissent à l'horizon.

Une voix off, qui se révélera celle du sage Ymir, pose le tableau : « Il est une chose qu'il m'a été donné de savoir. C'est que de nombreux mondes ont été asservis par la Bête et ses armées, les Tueurs. Il est une autre chose que j'ai sue aussi. C'est que la Bête viendrait dans notre monde, le monde de Krull. Que sa forteresse noire apparaîtrait sur nos terre. Que la fumée des villages brûlés assombrirait le ciel, et que les cris des mourants retentiraient dans les vallées désertées. Mais il est une chose que je ne peux pas savoir… Est-ce que la prophétie se réalisera ? Est-ce qu'une jeune fille au nom ancien deviendra reine, qu'elle choisira un roi, qu'ensemble ils régneront sur notre monde, et que leur fils régnera sur la galaxie ? »

Au balcon d'un château médiéval, une jeune fille attend le promis qu'elle s'est choisie, rejeton d'une lignée ennemie. Son père lui reproche son choix. La jeune fille insiste : « Père, les envahisseurs détruisent notre monde : nous devons faire cette alliance. Et Colwyn est un bon combattant. » Le père ironise : « Les bons combattants font de mauvais époux… » Sa fille sourit : « Peut-être pas… » tandis qu'une troupe de cavaliers approche…

Le jeune héros paraît à temps pour les noces (Ken Marshall). Il épouse la princesse, échangeant avec elle l'eau et le feu. Mais l'armée des Tueurs au service de la Bête attaque et dévaste le château, enlevant la princesse. La quête du héros peut commencer, afin de retrouver sa promise. L'aideront un vieux sage, qui lui enseigne le moyen de découvrir une arme fabuleuse : le Glaive Etoilé, et une horde de brigands promus compagnons du prince. Et puis un magicien maladroit pour les effets comiques.

Difficile de mettre la main sur la princesse, vu qu'elle est séquestrée dans la Forteresse Noire de la Bête, qui change de place sur la planète à chaque lever du soleil…

Sur leur chemin, bien des pièges et des étapes merveilleuses : forêts, marécages et montagnes, cyclope, chevaux volants aux sabots de feu, prophète de l'Emeraude aveugle, araignée de cristal, prophétesse recluse au milieu d'une toile d'araignée géante, soldats robots habités par des créatures étranges, forteresse labyrinthe… Ken Marshall en costume médiéval bondit tel un futuriste Robin des bois. Après ce rôle et celui de Marco Pol pour la télévision, je me demande ce qu'il est devenu…

Le film fleure bon les récits d'aventure légendaires aux péripéties fabuleuses du type Sinbad ou Jason et les Argonautes, avec de beaux paysages et des effets spéciaux en général à la hauteur, dans une histoire qui se tient. Le mélange des genres peut apparaître aujourd'hui assez kitsch mais ne manque pas de charme. Il pourra provoquer ironie ou mépris chez les moins tolérants.

Au passage quelques réflexions philosophiques sur la vanité des ambitions humaines, sur les Cyclopes qui demandèrent aux dieux le don de prophétie mais n'obtinrent que la possibilité de voir leur propre mort, sur les tentatives de séduction de la Belle par la Bête, essayant de la convaincre que « L'amour est éphémère, seul le pouvoir est éternel… » annonçant les scènes de Legend de Ridley Scott entre la Bête et la princesse Lili…

Une mention spéciale pour la très belle scène de la Veuve aux mille fils, prophétesse ridée vivant recluse au milieu d'une toile d'araignée géante, en punition du meurtre de son enfant, retrouvant sa jeunesse l'espace d'un instant à travers le regard de son ancien amant qui l'avait quittée pour suivre ses rêves d'ambition mais l'aime toujours, et offrant sa vie en sacrifice à la jeune fille qui porte le même nom qu'elle, afin qu'elle ne connaisse pas le même destin de solitude dans les ténèbres… La prophétesse est interprétée avec sensibilité par l'actrice italienne Francesca Annis, qui fut une des caméristes de Cléopâtre, ainsi que Lady Macbeth pour Polanski, puis devint l'année suivante (1984) prêtresse et mère du Messie dans Dune pour David Lynch !

En bref, ce film n'est pas un chef d'œuvre, ses images sont datées, mais il demeure un agréable divertissement.


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De Arca1943, le 31 juillet 2008 à 18:14
Note du film : 3/6

« Il dépeint une planète lointaine à une époque inconnue dont les habitants par leurs lieux de vie et de locomotion ainsi que leurs costumes évoquent une atmosphère plutôt médiévale. »

Ah non, pas encore le Moyen-Âge dans la science-fiction ! Grrr ! C'est le poncif le plus éculé du genre. Quelle pauvreté d'invention ! Ça se passe sur une autre planète, grands dieux, donc dans une autre société : mais au lieu d'imaginer une autre société, ils te refont pour la énième fois le coup du Moyen-Âge. Comme on dit aux casaniers : sortez de chez vous !


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De droudrou, le 31 juillet 2008 à 18:28

Si ! Mais même en BD, c'est un cadre que les dessinateurs aiment à utiliser ! Merci à Laurent !


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De DelaNuit, le 31 juillet 2008 à 21:32
Note du film : 5/6

Sans doute tout le monde ne cherche t-il pas la même chose dans la science fiction, qu'il s'agisse des créateurs/réalisateurs ou des lecteurs/spectateurs :

Certains cherchent du nouveau, de l'originalité, alors que pour d'autre, il s'agit surtout d'un moyen de parler plus librement, de façon détournée, de nous et de notre monde.

Les spectateurs ont d'aileurs une approche contradictoire du genre fantastique/science fiction : d'un côté ils veulent être surpris, mais d'un autre côté, s'ils sont trop déstabilisés, ils boudent les oeuvres car ils n'arrivent pas à s'y projeter et s'y trouvent mal à l'aise…

Prenons l'exemple de l'Antiquité au cinéma : il est de bon ton de se moquer des "peplums" italien ou des "epics" hollywoodiens qui présentent une Rome antique trop proche de la société contemporaine, mais quand un vrai visionaire comme Fellini nous concocte dans Le Satyricon une antiquité étrange, inattendue, déstabilisante, parfois incompréhensible, le film est peut-être un succès critique et intéresse les cinéphiles ou les intellectuels, mais ne remue pas les foules comme un Quo Vadis

Le recours à des points de repère connus, issus notamment du moyen-Age, dans le Fantastique n'est donc pas seulement une question de manque d'idée, mais un refuge dans des valeurs sûres auxquelles les spectateurs puissent s'identifier : déstabilisés mais juste ce qu'il faut…


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