Parmi les films que l’on pourrait qualifier d’écologiste, dans la plus noble vision du terme, on pourrait dire qu’il y a deux écoles, représentée par deux réalisateurs. D’un côté John Boorman (avec Delivrance, La Forêt d'Emeraude ou bien encore Excalibur) et de l’autre côté Peter Weir(avec notamment La dernière vague, Pique-nique à hanging rock et même Master and commander). Chez Boorman, il y a une forte opposition entre la Nature et la Civilisation, cette dernière ne cessant de ne pas respecter la nature si ce n’est de la détruire. Attention nous dit-il, la Nature trouvera un moyen de se venger. C’est la rivière condamnée de Delivrance qui se venge sur les citadins, c’est le constructeur d’un barrage en plein Amazonie qui voit son fils « avalé par la forêt ».

L’école de Peter Weir se situe plus dans la lignée de Joseph Conrad (et avant de lui du Shakespeare du Roi Lear) : la Nature n’est qu’un reflet de l’humanité. C’est face à elle que l’homme peut se découvrir, se connaître. Dans le récit, la Nature est du coup souvent symbolisée, subordonnée en somme à être un parfait reflet de la facette humaine qu’on veut qu’elle traite. Apparemment moins « respectée » que dans les films boormaniens, elle a toutefois un statut plus intéressant car ici l’homme et la nature ne s’opposent pas, ils sont au contraire deux facettes de la même chose.

La dernière vague prend comme personnage principal un « blanc » australien chargé de défendre cinq aborigènes accusés d’avoir assassiné rituellement l’un des leurs. Entrant par nécessité dans la culture aborigène, l’avocat va découvrir un autre monde, une autre culture, plus proche de la nature. Pour ce faire et apprendre à écouter la nature, il devra renoncer à ses croyances, accepter d’être isolé de se proches « blancs », accepter le racisme fondamental qui sépare les deux cultures.

Le cataclysme « naturel » qu’il apprend n’est autre que celui qui opposera fatalement un jour ou l’autre les deux cultures.

Sans être aussi radical (les signes précurseurs du raz-de-marée sont tout de même très importants) que Pique-nique à Hanging Rock, Peter Weir retrouve le même ton, basé sur une lenteur, évitant autant faire ce peu les effets fantastiques.

Il prend également un plaisir certain à croiser les deux cultures australiennes, et traite avec finesse son thème du clivage culturel avec plusieurs scènes d’un humour efficace.

Le plus passionnant reste le parcours de Richard Chamberlain dans la renonciation à son rationalisme pour accepter d’ouvrir un nouveau regard sur le monde.

Un très bon film qui aborde sous un angle original les coutumes et croyances des aborigènes.

Curieusement, il y est question d'une prophétie concernant un raz de marée formé de deux vagues destructrices.

On peut, comme vous le faîtes remarquer, trouver des points communs entre J. Boorman et P. Weir, quant à leur façon d'aborder les relations entre l'homme et la nature.

La fin de ce film, relativement ouverte, me fait aussi penser à la fin de plusieurs films de John Boorman : 'Duel dans le Pacifique', 'Delivrance', 'le point de non-retour'. Le ou les personnages principaux de ces films arrivent au terme d'une quête existentielle, mais celle-ci est présentée comme étant une étape d'un parcours qui n'en pas pour autant terminé.

La dernière vague est un film légèrement ennuyeux. Intéressé par l'avis de Vincentp, chose extrêmement rare, j'ai regardé, loué le film hier.

Il faut dire que c'est plutôt bien tourné et que ça aurait pu être impressionnant. Le film pose évidemment d'innombrables questions sur l'occultisme, l'écologie…

Il n'en est pas moins fascinant et plutôt réussi. Cependant j'ai failli à cause des longueurs m'endormir plusieurs fois devant. C'est très lent ! Et guère angoissant. La bande annonce vue sur Youtube m'avait fait attendre également le meilleur. Je crois que c'est un film que j'oublierai très vite et que j'ai peut-être un peu vu à la va vite. C'est pour cela que je le reverrai une deuxième fois avec plus d'attention et m'y intéresserait d'avantage.

Je laisse quand même une note et un message afin de ne pas l'oublier.