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Sujet : Critique subtile du Hollywood Star System


De PM Jarriq, le 26 septembre 2007 à 13:09

Aïe… Quand je vois le nom de Pacino dans ce genre de film, dans ce genre de rôle, je crains qu'il ne cède aux sirènes hollywoodiennes, qui ont fait de son compère De Niro, le clown n°1 du cinéma U.S. Ses apparitions dans Gigli, Two for the money et People I know, 88 minutes étaient déjà alarmantes, mais là il se "deniroïse" clairement…


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De Torgnole, le 29 avril 2008 à 10:29
Note du film : 5/6

Comme beaucoup de contributeurs à Dvdtoile font confiance à Hitchcock pour trouver des interprétations capillotractées. Je vais prendre un risque et faire confiance à Soderberg car quand je regarde la trilogie "Ocean", je me dis que beaucoup de détails et clins d'oeil ne sont pas là par hasard. Ce dernier épisode est un peu l'aboutissement de deux premiers opus qui peuvent être considérés comme des brouillons ou des mises en bouche pour le spectateur qui devait se familiariser avec les divers personnages et le style d'intrigue.

Je pense qu'il est très facile de comparer l'équipe de Ocean à une équipe de cinéma. Avec le producteur (celui avec le cigare), le réalisateur (Ocean), le jeune premier (Matt Damon), les cascadeurs (les frangins tarés, le petit chinois)), les figurants (tous), le consultant (Brad Pitt)…

Dans, le premier volet, Matt Damon doit faire ses preuves, et son premier grand rôle avec un réalisateur réputé comme Ocean est celui qui va lancer sa carrière. Souvenez vous de cette scène ou Brad Pitt apprend à jouer au Poker à des stars de série TV, les photographes se ruent sur les stars et ignorent complètement Brad Pitt et Clooney, quand on y pense, la scène est complètement surréaliste. Les qualités nécessaires pour réussir le casse, sont plus d'avoir des dons d'acteur que des qualités de cambrioleur. Les voleurs se déguisent, se maquillent. Finalement "l'arnaque" qui est montée dans chaque film est l'élaboration d'un film, le film que le spectateur regarde, le parallèle arnaque – film est d'un cynisme absolu. A la fin de Eleven, tous les acteurs quittent la scène chacun leur tour devant la fontaine, les deux derniers étant "le jeune premier" et en dernier, "le vieux de la vieille" qui vient de jouer son dernier rôle.

Dans le "Twelve", l'intervention de Vincent Cassel n'est pas anodine, le cinéma Français étant réputé à travers le monde, il est normal que le cinéma américain et français s'affrontent. Pour qu'au final, le cinéma américain gagne évidemment, mais les Français gardent la classe, car la prouesse de Vincent Cassel, acteur pouvant jouer et faire de la Capoeira restera peut-être le moment le plus spectaculaire du film. Le cinéma français tire donc son épingle du jeu, d'autant plus que dans le film, les Américains avaient gagné d'avance. Dans cet épisode, la déconnade est poussée à fond et la blague de Julia Roberts jouant son propre rôle alors qu'elle n'est pas Julia Roberts confirme l'envie de l'auteur de pousser les limites hors de l'intrigue et d'étendre la vision du spectateur au delà du film. La dernière Phrase de Matt Damon, alors acteur en pleine effevescence dont papa et maman travaillent dans le bizness sera, "mon père a un rôle pour moi"…

Pour le dernier "Thirteen", retour à une intrigue plus complexe où les seconds rôles ont beaucoup plus d'importance. Cette fois, l'équipe s'attaque à un monstre sacré du cinéma hollywoodien: Al Pacino, et les joyeux lurons continuent leurs prouesses sans jamais oublier personne. Leur élégance les pousse à dédommager le moindre "civil innocent" qui aurait pu être blessé par l'élaboration de leur arnaque, comme cet inspecteur de l'hygiène qui sera dédommagé financièrement grâce à la machine à sous trafiquée de Brad Pitt. Le film serait finalement presque incompréhensible ou alors très difficile à suivre si il n'y avait pas eu les deux autres. Pourtant, ce dernier peut se suffire à lui même car il réuni pratiquement tout les thèmes abordés dans les deux autres.

Il y a encore beaucoup de choses et les allégories et comparaisons possibles sont nombreuses, mais je laisse au spectateur le plaisir de regarder à nouveau ces trois Ocean avec cette idée principale de mise en abime à l'esprit. Vous verrez qu'on peut aller vraiment très loin et trouver des interprétations plus ou moins pertinentes complètement farfelues mais en même temps révélatrices d'une critique ou simplement d'une analyse d'Hollywood et du "Star System".


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De Arca1943, le 29 avril 2008 à 14:32

« …des interprétations capillotractées… »

Fort amusante exégèse ! Dans une polémique contre le critique américain Stanley Fish – un des pères de la political correctness, phénomène qui eut curieusement un de ses points de départ dans les cercles exquis de la critique littéraire – le célèbre Umberto Eco a introduit la notion ô combien utile d'overinterpretation, que je propose de traduire en français par "surinterprétation". Et même le verbe surinterpréter ne serait pas de trop, pour faire face à certains excès…


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De Torgnole, le 29 avril 2008 à 16:39
Note du film : 5/6

"le verbe surinterpréter ne serait pas de trop, pour faire face à certains excès…"

Cette remarque me rappelle une interprétation pour le moins "mégasurinterprétée" de Jean Douchet. Si vous possèdez le DVD de "La Grande Bouffe" avec commentaire de Jean Douchet à l'appui, c'est assez drôle de comparer ce commentaire avec l'avis de Marco Ferreri sur son propre film.

Jean Douchet rentre dans un grand laïus sur le rapport freudien de chaque personnage avec sa propre merde, une interprétation alambiquée qui frise le ridicule, mais pour sûr, c'est interessant, car quand Jean Douchet parle avec cette voix épaisse qui lui est propre et l'assurance de quelqu'un en mesure de comprendre beaucoup de subtilités qui échappent à la plupart d'entre nous, ça parait crédible. Mais la vérité c'est que Ferreri n'a jamais pensé à toutes ces choses et il le dit lui même dans un interview; je ne sais plus quelle est la formule exacte mais il est clair que son film n'a pas du tout la prétention que lui attribue Jean Douchet.

Alors oui, c'est interessant, mais ce genre de commentaire hautement intellectuel équivaut à dire n'importe quoi pour se faire mousser ou pour prouver je ne sais quoi à qui, et moi, ça a le don de m'agacer. Mais au moins, Jean Douchet est interessant car on le sent passioné. Le pire c'est quand les surinterprétations, pompeuses à souhait, sont juste des faire valoir pour petits cons présomptueux qui croient encore être intelligents.


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De droudrou, le 9 mars à 17:58
Note du film : 1/6

J'ai mis la note mirifique de 1 par protection !…Je m'étais amusé avec Ocean's 8_ sacrées bonnes femmes il y avait quelques numéros individuels qui donnaient un certain charme au film dans lequel nous apprenions par le biais de sa "p'tite soeur et sa copine" que Danny Ocean et plusieurs de la bande étaient décédés. Ma foi, pourquoi pas nous sommes tous mortels ! face à une franchise qui comptait précédemment avant le 8 les numéros 11-12-13 il était à supposer que regardant le 13 nous en aurions appris plus sur les faits qui avaient commis tant de ravages dans la troupe de truands présidée par George Clooney !

à ma première vision du "tome 13" je m'étais endormi et avais pensé que j'avais manqué un grand moment du film que je viens de revoir ! Mais que nenni !

à la fin du 13 qui est supposé porter bonheur un vendredi ils sont tous vivants et nous pourrions être gratifiés d'un 14 ou 15 en compensation se passant à bord d'un des nouveaux géants des mers où tout le clan Clooney aurait embarqué avec des acteurs qu'on se demande ce qu'ils viennent faire dans l'histoire tant ils sont nuls et ne prêtant leur faciès que pour la rémunération de celui-ci et leur présence à bord du cargo qu'il faudrait faire sombrer (nouveau film catastrophe pour ne pas dire catastrophique..) dans l'OCEAN d'ennui véhiculé par le nom de monsieur Clooney qui, pour l'occasion pourrait rameuter les joyeux compères De Niro et Al Paccino !…


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