C'est Delon tel que l'on adore le détester.
Le Delon de Visconti
et du Samouraï
n'est ici qu'un produit commercial, sans âme et calibré.
Dans ces années de Delonmania, l'acteur n'est plus qu'un homme d'affaire détestable qui prostitue son image.
Pour la peau d'un flic est l'archétype de ces tristes années ; réalisé par Delon,
interprété par Delon
écrit par Delon
et produit par Delon.
Cela n'empêche que Pour la peau d'un flic reste un polar récréatif pour Delon,
avec tout un tas de personnage sympathique. Pas un film d'action ringard tel que l'acteur en tournera plus tard comme par exemple Parole de flic,
un vrai film de flic, un vrai polar… Un privé, des flics pas très honnêtes, des cascades périlleuses en voiture, une intrigue entortillé.
On a déjà vu tout ça dans les précédents succès d'Alain Delon, on pense beaucoup à Mort d'un pourri
; mais l'humour, la sympathie des acteurs et surtout l'hommage rendu par Delon
au polar français et américain des années 70 ne peut porter qu'à la bienveillance.
Et puis il y a un autre bon point – Anne Parillaud qui se déshabille dans une scène et d'on on peut admirer les jolies formes… Même si ce n'est pas une surprise …
C'est un des bons polars des années 80, mis à part bien sûr les excellents "Mort d'un pourri" , "trois hommes à abattre" et flic story qui relèvent le niveau et qui sont d'une très bonne facture !!!!
L'autre soir, diffusion sur Arte d'un portrait d'Alain Delon ; portrait seulement passable, au demeurant, présentant davantage l'homme que l'acteur et insistant avec une complaisance navrée sur ses mésaventures sentimentales. Mais au cours de l'émission, une intervention de Delon
très pertinente disant, en substance Je ne suis qu'un acteur et un acteur, ce n'est rien, en tout cas ce n'est pas un créateur ; le réalisateur et même le dialoguiste, ce sont des créateurs ; l'acteur, non !.
Toujours est-il que Pour la peau d'un flic est d'une grande médiocrité, plombé par un scénario à la fois tordu et très ennuyeux, répétitif et complaisant. Le film est à la gloire unique et exclusive de Delon,
qui figure dans la quasi totalité des séquences et qui se la joue grave en détective privé pourchassé et incorruptible. On sent les influences : le Sam Spade du Faucon maltais
de John Huston
(1941) ou le Philip Marlowe du Grand sommeil
d'Howard Hawks
(1946), l'un et l’autre interprétés par Humphrey Bogart.
Ce n'est pas que le scénario de ces deux films éminemment mythiques soit bien meilleur, emberlificoté et guère excitant, mais ça passe tout de même autrement mieux.
Incroyable, non ?
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