Alléchant, le programme de Wild Side qui annonce avec Navajo Joe, un bon western du réalisateur de Django, et un des premiers rôles en vedette de Burt Reynolds, qui tentait d'imiter Eastwood, qui avait trouvé le succès en Europe, sous l'égide d'un autre Sergio. Malgré les qualités de Navajo Joe, il eut moins de chance…
Après avoir imposé son style propre avec le baroque Django, Corbucci va braconner du côté de Leone avec ce Navajo Joe. La musique de Morricone (sous pseudonyme) a de forts accents de Le bon, la brute et le truand, et du futur Queimada, la ville est celle de Et pour quelques dollars de plus, dont on reconnaît également les seconds rôles, et les tabassages sortent tout droit des premiers Leone.
Le scénario est faible, le rythme excessivement lent fait paraître le film bien plus long que ses 90 minutes, et de tout le casting, seul le jeune Burt Reynolds étrangement perruqué, semble intéressant en Indien acrobate. L'envahissant Sambrell est un bien pâle méchant, et Fernando Rey à peine reconnaissable sans sa barbe, joue un prêtre comme dans Le retour des sept.
Invisible depuis longtemps, Navajo Joe n'a rien gagné au passage des ans. On s'y ennuie ferme, les paysages espagnols manquent de lustre, les scènes d'action sont d'une mollesse accablante, et même la BO criarde et monotone, ne sauve rien.
Très inégal, ce Corbucci. Le Spécialiste n'est vraiment pas fort non plus. Et puis Companeros, c'est bien, mais quand même pas à se pâmer (je lui ai donné généreusement 5, mais c'est un 5 qui ressemble à un 4). Et puis il y a Django qui est plus que bien et surtout, bien sûr, Le Grand silence qui est extraordinaire.
Cela dit je n'ai toujours pas vu Mais qu'est-ce que je viens foutre au milieu de cette révolution. Qui sait…
Cela dit, Corbucci a aussi dirigé des Totò. Peut-être I due marescialli vaut-il le coup d'oeil…
Le scénario, une histoire de vengeance, est vu et revu. Seul rescapé du massacre de sa tribu par une bande de chasseurs de scalps menée par le sanguinaire Mervyn Duncan, l’indien Navajo Joe fait le serment que le crime ne restera pas impuni.
Les acteurs principaux manquent de charisme, aussi bien le gentil Burt Reynolds, encore débutant, que le méchant Aldo Sambrell, qui n'a pas la présence d'un Klaus Kinski. Enfin, la musique de Ennio n'est pas sa plus mémorable.
Malgré ses limites, Navajo Joe se laisse voir grâce à sa concision (88 minutes), à la qualité de ses scènes d'action, à sa jolie photo et à la mise en scène de Corbucci qui utilise parfaitement les possibilités du cinémascope.
Navajo Joe retrouve les vertus des meilleures séries B, celles de Phil Karlson ou Don Siegel, en y ajoutant effectivement la violence typique du genre spaghetti et le pessimisme de Corbucci. Il s'agit par ailleurs de l'un des rares westerns italiens à aborder la question indienne, dix ans avant Keoma.Navajo Joe se situe dans une bonne moyenne puisque ce n'est ni le meilleur ni le pire des westerns de Corbucci.
Page générée en 0.0028 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter