Ce film réalisé en 1971 par Monte Hellman opère la fusion entre deux genres de cinéma à priori incompatibles : le road-movie et le cinéma dit de l"'incommunicabilité" dont Antionioni fut un des précurseurs. Racontant les aventures de quatre personnages qui traversent les Etats-Unis d'Ouest en Est à la recherche d'eux-mêmes, il s'inscrit dans la droite ligne de films contestataires de l'époque, tel Easy Rider, réalisé deux ans plus tôt. Mais le climat énigmatique et décallé qui baigne le film le rapproche aussi des films d'Antonioni de l'époque.
On sait que la fin des années soixante voit la remise en question des valeurs qui fondent le cinéma américain depuis le début des années trente. Les cinéastes explorent donc de nouvelles voies, avec parfois l'appui des studios, comme la Universal, qui produit ce présent film.
Les films se nourrissant les uns des autres, on peut retrouver l'influence de ce "macadam à deux voies" sur bon nombre de films du tout début des années 70 : Duel (Spielberg), Guet apens (Peckinpah), Delivrance (Boorman), qui racontent chacune à leur manière des quêtes existentielles.
On ne peut que conseiller aux cinéphiles qui n'ont pas encore vu ce film, de le regarder : excellent scénario, interprétation remarquable, puissance de la mise en scène, en deux mots un chef d'oeuvre.
Dans la lignée d'Easy Rider – qui lui-même s'inspirait du Fanfaron,
comme ses auteurs Hopper
et Fonda
l'ont souvent répété – mais avec la touche Monte Hellman
… J'achète.
Vous l'avez vu ? Qu'en pensez-vous ?
Quand je dis que c'est un film méconnu, je ne pense pas aux 4 ou 5 "barons" de ce site, qui sont de véritables encyclopédies.
Ce film est un chef d'oeuvre. En effet il y a peu de film, à mon avis, qui nous transporte aussi loin dans la violence (et il n'est pas question de violence sanguinaire), à part peut-être Easy Rider. Le fait que la pellicule brûle à la fin est une idée excellente…qui montre que le monde que ce sont créé les trois jeunes héros n'a pas d'issus, et il n'y a pas d'autres solutions que de finir comme ça. Et cela participe à l'intensité de violence générée par le film. C'est magnifique. Ce film est un chef d'oeuvre, je conseille aussi The Shooting et L'ouragan de la vengeance du même réalisateur, et qui sont tout aussi géniaux culte.[film=
Merdalors, en regardant le prix du DVD en zone 1, je tombe sur des ventes d'occasion importées des Etats Unis aux prix avoisinant les 150 euros…Ce film doit valoir le coup (:D)… je viens d'en apprendre l'existence en surfant sur Monte Hellman, je vote donc en retard… De plus, le road movie est un de mes styles préférés… Un DVD zone 2 sivouplé…
Je viens d'apprendre d'une pierre deux coups qu'un nouveau film de Monte Hellman sur les frères Dalton Desperadoes est en préparation… Il va falloir que j'arrête de ne pas me renseigner…
salut l'arbre
en effet macadam a deux voies est un chef d'oeuvre, mais dans cette veine tu peux rajouter easy rider qui est le film matriciel mais n'oublie pas de visionner deux films moins connus mais aussi essentiel qui sons
vinish point de robert c sarafian et electrick glide in blues de robert black racontant a leur maniere
les annees soixante dix les deux film sont dispo en zone deux.
pour two lane black top 3bandes tournent dans les cinematheques; tchao.
« Mais dans cette veine tu peux rajouter easy rider qui est le film matriciel… » Matriciel, pas tout à fait : car Dennis Hopper et Peter Fonda
ont plus d'une fois souligné, en entrevue, tout ce que leur film devait au Fanfaron.
C'est d'autant plus rageant que ce Macadam à deux voies est passé au cinéma dans ma ville en VOSTF il y a moins d' 1 an, mais vu que je ne connaissait pas ce film, je l'ai raté…(Grrr!).
Il est possible de se procurer des éditions étrangères en zone 2 mais les sous titres français n'existent pas et le film n'a sans doute jamais été doublé.
C'est étrange, j'aurais pensé que Easy Rider avait été influencé surtout par le mouvement Beatnik lancé par Jack Kerouac et toute sa clique plutot qu'un film italien tel que Le Fanfaron,
réalisé bien plus tard que l'écriture de Sur la route (qui est en projet d'adaptation au cinéma à ce qu'il parait)…
Mais si Peter Fonda et Dennis Hopper
l'ont dit, c'est qu'ils avaient peut-être intéret à mentionner de bonnes références pour encenser leur propre film, car à part l'idée de base très simple finalement, deux hommes traversent leur pays et font des rencontres (Ce qui est le principe de base du Road Movie), et une fin a peu près similaire, je ne trouve pas que la ressemblance est flagrante entre ces deux films.Et même si je n'ai pas vu Macadam à deux voies
(Grrr!), je pense qu'il ressemble beaucoup plus à Easy Rider
que Easy Rider au Fanfaron.
Mais Arca, peut-être que vous voulez tout simplement mettre en évidence que le Fanfaron est le premier Road Movie qui fut réalisé, , mais si c'est le cas, tout les Road Movies s'inspirent du Fanfaron, plus ou moins directement, moi je penserais plus à La Strada
de Fellini
mais il doit surement y en avoir d'autres.
Tu peux peut-être aussi lister La grande vadrouille !
Pour ce qui est après Le Fanfaron, oui, pourquoi pas. Et pourquoi pas non plus, Les Valseuses,
Las Vegas Parano,
Une histoire vraie
…etc
Mais en connaissez vous, qui ont été réalisés avant Le Fanfaron, j'aimerais les connaitre car j'adore ce genre de film. Et malgré la légère ironie que je ressens de votre part Vincentp, je suis sur que vous en connaissez quelques uns…(avant ou après Le Fanfaron,
peu importe)
Il n'y aucune ironie dans mon propos ! Ton enthousiasme pour ce film qui finira par sortir en dvd (avec le "battage" que l'on génère, c'est bien parti), est bien sympathique ! De tout évidence un des films les plus sous-estimés (mais cela a changé ces derniers temps, Hellman revenant sur le devant de la scène -*-) des années 70. Je pense, pour répondre à ta question, à Jeune et innocent (1937) voire à Les 39 marches
et La mort aux trousses,
trois films de Hitchkock. Mais aussi Voyage en Italie.
Des périples physiques qui s'accompagnent d'une remise en question (ou d'une découverte) mentale.
Aussi Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia et certains westerns modernes, notamment les westerns du même Monte Hellman. Midnight run
également.
Ce qui caractérise le road-movie des années 70, c'est la remise en question des mythes américains, développés par John Ford notamment (la "frontière" de l'ouest,…).
Dans mon souvenir déjà ancien, Macadam à deux voies est un road movie assez immobile, très contemplatif, dépourvu quasiment de péripéties, qui suit deux personnages taciturnes, au visage inexpressif, dans une Amérique sinistrée. Hellman n'a pas donné à son film l'aspect ludique de Easy rider,
par exemple ou l'acidité du Fanfaron
ou l'humanité de Une histoire vraie.
Je me souviens surtout d'une séquence assez drôle où Warren Oates
prend un autostoppeur (Harry Dean Stanton)
dans sa voiture, et que celui-ci lui fait des avances. Assez savoureux, vu les tronches des acteurs ! A revoir, sûrement…
C'est justement ce côté contemplatif et peut-être même à la limite de l'ennui qui m'attire dans ce film.
Pendant que je regardais The Shooting, je me souviens d'un certain ennui planant au début, mais par la suite, je trouve que cette lenteur avait un poids terrible sur l'intrigue de ce film, qui deviens de plus en plus claire à chaque seconde,car les éléments pouvant faire évaporer le brouillard sont donnés au compte goutte pour que finalement, on se retrouve dans la peau du personnage principal découvrant, au fur et à mesure, ce qui lui arrive et anticipant ce qui va lui arriver.
Quelque chose qui m'avais marqué aussi chez Monte Hellman, c'était cette patience dans la mise en scène, de s'attarder sur des éléments renforçant l'ambiance qui influence l'humeur des personnages, la discussion impossible avec l'indien par exemple, ou encore le jeune Cow-boy, jouant à ses jeux de patience (ces petites boites en plastiques où il faut mettre des billes dans des trous).
L'atmosphère de ce film n'est pas fait pour ce sentir dans un bon vieux Western confortable où le Héros n'a jamais peur,où les beaux paysages sont rassurants, soleil levé ou couchant,chez Monte Hellman nous sommes dans un milieu hostile vaste et brulant, où les relations entre les personnes sont difficiles, où l'on peut se faire descendre d'un moment à un autre et où tout simplement, l'ennui est lui aussi présent et deviens un personnage du film.
J'espère retrouver cette crédibilité dans Macadam à deux voies, je ne m'attend pas à un film joyeux ou triste, je m'attend à un film vrai, sur la route.
« Mais si Peter Fonda et Dennis Hopper l'ont dit, c'est qu'ils avaient peut-être intéret à mentionner de bonnes références pour encenser leur propre film »
Sauf que Le Fanfaron n'était pas du tout « une bonne référence », à l'époque. Ce n'est qu'environ 15 ans plus tard, vers le miieu des années 70, q'une partie de la critique commença à changer son fusil d'épaule au sujet de la comédie à l'italienne. En entrevue, Vittorio Gassman
a souvent décrit le puritanisme intellectuel de la critique de l'époque, pour qui un film drôle et divertissant ne pouvait appartenir qu'à un genre inférieur – à plus forte raison s'il fracasse le box-office. « Pourquoi fais-tu ce petit cinéma ? » demandait Antonioni à Risi en 1961. Il reflétait alors l'opinion d'une très grande partie de l'intelligentsia. Hopper
et Fonda
ont donc le mérite d'avoir accroché à un film tenu alors pour tout à fait mineur et "facile".
Mais dans la même collection, comme on dit, signalons que Le Fédéral, sorti un peu avant le film de Risi,
est aussi une manière de road movie : un tandem disparate y traverse l'Italie en guerre en usant de tous les moyens de transport possibles et imaginables.
Dans une autre clé et en m'efforçant de ne pas être sectaire, je signale aussi Le Cri, un très beau film de Michelangelo Antonioni.
Hopper et Fonda ont donc le mérite d'avoir accroché à un film tenu alors pour tout à fait mineur et "facile".
Oui sans doute par une partie de l'intelligentsia et des critiques d'Europe de l'époque mais ailleurs. Aux USA, dans le pays de l'enternaitment et d'hollywood qu'en etait il ? Quand une personne aime un même film ce n'est pas toujours avec les mêmes raisons. J'imagine que la performance d'acteur de Gassman n'a pas laissé insensible ces deux acteurs.
Sinon votre discussion m'incite à visionner ce film.
j'utilise le mot matriciel dans le sens ou easy rider a ete une ouverture economique: le film a eut un
grand succes a la sortie; cela a permit a d'autres realisateurs d'avoir le financement pour faire des films ambitieux comme macadam a deux voies ,cette ouverture financiere n'a duree que tres peu de temps.
J'ai une interrogation par rapport au therme "road movie" n'est ce pas un genre typiquement américain
du fait que ce genre est intraduisible en français: en effet on ne parle jamais de" film de route".
Dans l'imaginaire du cinephile: l'idee du roadmovie,est la route segment pour atteindre la liberté .
l'utisation des grands espaces : desert ,grande route montrant l'infinie definit a quel point la
geographie est importante dans ce type de film . Peut on encore parler de road movie quand il s'agit
de film tourner en europe ou finalemrnt le genre road movie n'est il pas specifiquement americain ?
J'attend vos reponses impatiament.
Je viens enfin de voir ce Two-Lane Blacktop qui hélas n'avais pas de sous titres français mais ça ne m'a pas empêché de scotcher sur les images, et de capter grossièrement quelques sens de phrases par ci par là…
Je suis tout à fait emballé car ce film répond entièrement à mes espérances, tout de même un peu frustré de ne pas avoir tout compris des dialogues, même si il y en a peu…
Je conseille le téléchargement de ce film (aucun scrupule puisqu'il n'est pas édité en DVD, Na!) pour ceux qui ont des facilités en anglais, même si l'argot américain est parfois difficilement compréhensible. La qualité d'image est bonne et le son aussi.
Mais à défaut de comprendre la totalité des dialogues, j'ai pu me concentrer essentiellement sur le langage filmique et l'enchainement de certains plans, voire des plans simples, racontent à eux seuls une histoire… Il est clair que ce film a du génie et qu'il doit absolument être édité en France.
En réponse à Jean-Luc, qui n'a pas tout à fait tort au sujet du terme "Road Movie", je pense justement qu'il faut élargir le sens, car même si les grands espaces font partie de la plupart de ce genre de film américain et qu'ils peuvent être absents des films cités plus haut comme Le fanfaron ou La grande Vadrouille,
ils ont quand même beaucoup de similitudes et les rapprochements sont possibles.
Il serait, à mon avis difficile de trouver un désert en France aussi impressionnant que celui de l'Arizona aux U.S.A., mais la confrontation avec des paysages impressionnants est possible, je pense notamMent (sans chauvinisme bien entendu) au film Western, où les paysages bretons à mon souvenir ont une importance non négligeable, mais aussi les films de Tony Gatlif
qui s'élargissent à l'Europe, même si le macadam et les engins à moteur sont inexistants, ils ne sont finalement pas indispensables au Road Movie, du moins dans ma vision du genre.
Je vous conseille d'ailleurs un film très sympathique de Siegfried qui s'appelle Sansa
avec Roschdy Zem
qui traverse plusieurs Pays du monde avec rien dans les poches, film idéaliste sur le voyage où la crédibilité fait souvent place au rêve.
Sinon, vous dites que le terme "Road Movie" est intraduisible en France, qu'il est donc typiquement américain, tout comme le terme "parking", ou encore "cool", qui pourtant sont utilisés et font désormais partie du langage français.
« l'utisation des grands espaces : desert ,grande route montrant l'infinie definit a quel point la geographie est importante dans ce type de film . Peut on encore parler de road movie quand il s'agit de film tourner en europe ou finalemrnt le genre road movie n'est il pas specifiquement americain ? »
En tout cas, l'Américain Martin Scorsese voit dans Le Fanfaron
« le premier road movie moderne » et ça n'est pas mal vu. L'important, ce n'est pas le pays où ça se passe mais le vent de liberté qui souffle… (Et rappelons que les États-Unis sont un vieux pays comparé à l'Italie, dont l'unité remonte seulement à 1860,
ha ha! ). J'adore certains road movies américains – The Rain People
ou Thelma and Louise et bien d'autres – mais l'idée du déplacement géographique qui devient une métaphore d'un itinéraire intérieur est aussi très italienne. Un road movie peut se passer n'importe où, même en Suisse ! (Voir Messidor).
Ce film est génial! Bon ben je vais me coucher pour l'acheter tout à l'heure,
Monotone, plat, triste, gris, chiant en somme, mais tellement hypnotisant, pourquoi donc? Road Movie où il ne se passe rien du tout et en même temps beaucoup de choses se retiennent d'exploser derrière l'écran (comme la fin du film), très peu de dialogues, les relations entre personnage sont superficielles, chacun dans sa bulle, enfermés dans leur carcasse charnelle et mécanique se déplaçant à grande vitesse dans une Amerique profonde indifférente à leur présence et réciproquement. Quelques sentiments tentent de passer, un petit rayon d'attirance amoureuse entre deux personnages, du domaine de la devinette. Contre pied du road movie classique tel qu'Easy Rider, aucune séduction facile dans Macadam à deux voies, sobre, pas de sexe, l'action est toujours avortée, pas d'adrénaline, comment interpréter certains passages, sont-ils drôles, émouvants, dramatiques, tragiques? Aucun décollage, à part peut-être celui d'un certain malaise, la découverte d'une liberté dans l'espace physique en opposition avec la prison psychique des personnages assumant mal leur marginalité.
http://www.lenouveaulatina.com/films/843
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