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Sujet : Tendres et niais petits rats...


De Impétueux, le 19 janvier 2008 à 19:04
Note du film : 3/6

À l'heure du hip-hop et de la techtonik, la vision de L'âge heureux constitue une plongée abyssale et involontairement presque comique dans le monde extraordinairement suranné, compassé, du ballet classique, tel qu'il existait en 1966, et tel qu'il existe encore, voué à sa propre perpétuation, figé qu'il est dans un monde improbable que rien ne paraît atteindre.


Ce feuilleton en quatre épisodes eut un grand succès lors de sa diffusion à la télévision, réunissant quelques ingrédients toujours efficaces : le goût immodéré et saugrenu qu'avaient, et ont encore peut-être, toutes les petites filles et leurs mamans pour les tutus et les chaussons, la présence d'étoiles de la danse d'alors, quelques solides seconds rôles (Pierre Mondy, Louis Velle, Françoise Rosay), le retour à l'écran, dans un rôle sage, d'Odette Joyeux, loin de ses personnages d'Entrée des artistes et de Douce qui en avaient fait la jeune première la plus peste de toute l'histoire du cinéma français, une histoire mignonnette où les gentils, après avoir eu bien peur, triomphent à la fin et où le courage, la loyauté, la franche camaraderie sont récompensés.

À dire le vrai, tout ça ne vaut pas tripette : l'histoire est idiote, la musique de Georges Auric parvient à être insignifiante, les acteurs sont extrêmement mauvais (à part Mondy et Rosay, sans doute), les dialogues (dOdette Joyeux elle-même, à qui l'on doit aussi le scénario) sont gnangnan à souhait, et la petite Delphine Desyeux avait certes un frais minois, mais des yeux pâles aussi vides que ceux de la perverse petite Catherine des Risques du métier du balourd André Cayatte, qu'elle joua l'année suivante, en face de Jacques Brel.

Et puis, dût ma vieille adulation pour Odette Joyeux en pâtir, outre qu'elle ne joue pas toujours très juste, elle ne se positionne pas très bien… Née en 1914, elle a, au moment du feuilleton, 52 ans et, dans le récit, elle file le parfait amour avec Louis Velle, qui a douze ans de moins… Même si ses yeux immenses et son grand air étonné l'ont toujours rajeuni (dans Douce en 1943, à 29 ans, elle interprète impeccablement une jeune fille qui n'a pas 18 ans), là, ça commence à faire un peu trop (je sais : ce que j'écris n'est pas très élégant, mais la véracité m'y oblige !).

Et pourtant ce feuilleton ne manque tout de même pas d'intérêt, vraiment, si on prend cette bluette pour une sorte de documentaire, une exploration du monde mystérieux de l'Opéra (le seul : Garnier, Bastille étant, selon un mot célèbre, une mauvaise réponse à un problème qui ne se posait pas) : les salles de répétition, les classes, les couloirs infinis, les toits à perte de vue (qui jouent d'ailleurs un fort grand rôle dans le déroulement de l'intrigue).

Et puis, ethnographiquement, la vie quasi-monacale de ces gamines toutes vouées à l'espérance souvent folle de devenir étoile, et qui torturent leurs corps pré-pubères (je ne suis pas sûr, d'ailleurs, que notre époque morale et prompte à voir des pédophiles partout oserait glisser si complaisamment la caméra sur ces anatomies chétives), le petit monde des habilleuses, des maîtresses, des intendantes, des surveillantes, monde fait de celles qui ont beaucoup espéré et guère réussi…


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De image, le 25 mars 2010 à 08:42

Cher Monsieur, Je vous dirai tout d'abord à chacun ses goûts !!!!!!! Ce goût pour certains vieux films ou feuilletons TV, pourquoi vous dérange t-il autant ? Vous avez peut-être un problème avec ces années là, votre maman, ou vos soeurs, si vous en avez. Peut-être avez vous aussi un problème avec vous même pour prendre autant de temps pour dire n'importe quoi. Le manque de tolérance reflète souvent une signe de prétention et d'immaturité. Bon feuilleton. Et a chacun ces plaisirs.


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De Impétueux, le 25 mars 2010 à 22:14
Note du film : 3/6

Image, qui ne m'êtes pas plus Chère que je ne suis votre Cher Monsieur (qui êtes-vous pour prétendre m'être Cher, vous que je ne connais pas ?), ce n'est pas parce que vous déposez aujourd'hui votre premier message sur DVD Toile (le seul et unique), chose qui n'est pas à blâmer, puisqu'il faut bien commencer, ce n'est pas parce que vous arrivez sur ce site qu'il faut être aussi ridiculement péremptoire.

Si vous aviez ici quelque ancienneté, vous ne vous donneriez pas le ridicule de prétendre que je n'ai que mépris pour les vieux films et les vieux feuilletons. Lisez donc quelques pages, et vous serez édifié.

J'aime bien L'âge heureux, malgré ses failles et ses ridicules ; il faut être assez sot, ou primaire pour ne pas l'avoir lu ; ce n'est pas du fait de ses charmantes niaiseries, comme vous semblez l'apprécier, mais malgré elles, pour aimer Odette Joyeux et l'époque disparue de ces charmantes historiettes…


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