Forum - Le Tueur - Quel flop !
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Forum : Le Tueur

Sujet : Quel flop !


De Impétueux, le 3 janvier 2008 à 18:47
Note du film : 2/6

Émoustillé par de nombreuses critiques favorables (et variées ! de Paris-Match à Libération en passant par Le Parisien Libéré) et par la présence de Gilbert Melki, un acteur que j'apprécie beaucoup (que ceux qui en sont restés à la caricature, amusante, au demeurant, de La vérité si je mens ! se rendent compte de la variété de son jeu), intéressé par le thème tel qu'il était présenté dans les gazettes, je suis allé, avec ma femme, voir ça hier soir.

Quelle déception, et quel ennui ! Si, de fait, l'argument est bien venu, et assez original, si Melki est excellent, doté d'une pesanteur, d'une épaisseur qui le font entrer de plain-pied dans la réalité, si Mélanie Laurent est mignonne et véridique, le Tueur, Grégoire Colin en fait trop dans le mutisme et la sécheresse.

Mais là n'est pas le plus grave, non plus que le côté fauché et répétitif de certaines images et de nombreux itinéraires : le pire est dans le rythme, jamais prenant, dans l'absence de toute anxiété, que le jeune réalisateur, Cédric Anger, dont c'est le premier film, ne parvient pas à imposer.

Tourner un film sur un type dont les affaires et le mariage s'engluent, et qui est atteint par une maladie à la proche issue fatale sans instiller assez de malaise, d'angoisse existentielle est, me semble-t-il, passer à côté du sujet, sauf à focaliser l'attention sur le ressort psychologique de la future victime, ce que Anger fait un peu, mais pas assez, dès qu'il y touche…

Ne pas avoir choisi entre ces deux orientations possibles, le thriller haletant, ou bien l'étude du malaise d'un type à bout est finalement la grave – et déterminante – limite du film. Il y avait, hier, fort peu de monde dans la salle et, les lumières revenues, tous les visages paraissaient sceptiques et déçus.

Dommage ! On aime bien qu'un nouveau cinéaste pointe un nez qu'on appréciera…


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De EGO, le 13 janvier 2009 à 10:25

Eh bien, cher Impétueux, voici le contre, tu sais que je t'en ai promis plus d'un pour 2009. J'ai vu moi aussi, hier soir, en DVD, ce film " le Tueur " qui ne m'a certes pas envoyé au plafond mais que je n'ai pas trouvé sans charme non plus. Melki ? Oui, c'est peut – être lui qui fait que le film est malgré tout digeste. Et j'ai peut – être été influencé par le décor de Noël qui m'en rappelle un autre que je n'ai pas encore chassé de mon salon… Mais il y avait autre chose. Ces personnages ordinaires ( ça nous change ) a la douce résignation, à la désespérance satisfaite et cette flammèche d'amitié entre le contracteur et le contracté. Il y avait matière à exploiter, ça n'a pas été fait comme ça eût pu l'être mais un petit rien est passé tout de même.

Et puis, il y a cette scène dans la galerie Oslo des Olympiades. L'avenue d'Ivry, cet escalator qui a quarante ans d'âge et que j'ai gravi ( et dégravi ? ) plus de dix mille fois… Le 13e ( sur lequel j'ai commis un livre, mémoire des rues, qui vient jeuste d'être réédité )était un plateau de ciné formidable mais trés boudé hélàs. Melville ( dont la bibliothèque, rue de Tolbiac – rue Nationale, porte d'ailleurs le nom ) avait tourné le intèrieurs du " Cercle rouge " rue Jenner…

Bien à toi


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De Impétueux, le 13 janvier 2009 à 11:32
Note du film : 2/6

Avoir vécu dans le décor drôlatique des Olympiades – j'y ai habité, au 22ème étage de la Tour Anvers pendant huit ans – et vivre aujourd'hui dans un autre angle du 13ème arrondissement ne suffit pas à me donner forcément de l'empathie pour un film ; tout au plus puis-je reconnaître des bouts de décors et de perspectives, ceux qui sont permanents et ceux qui ont beaucoup changé.

Le cinéma, d'ailleurs, a, assez souvent, utilisé ce décor d'un modernisme terriblement désuet : il faudrait que vous et moi recensions les œuvres où apparaissent les escaliers mécaniques si souvent en panne, les tours au dessein si classique, les pagodes de la dalle (préfigurant, au moment même où elles étaient conçues, vers 1970, l'arrivée massive des boat-people vers 76-77 et, donc, la transformation totale du quartier en Chinatown parisien : curieuse anticipation !) !


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De Arca1943, le 14 février 2010 à 17:43
Note du film : 2/6

Je dois hélas abonder dans le sens d'Impétueux, qui a dit l'essentiel dans son message. Ce film qui sur papier a plus d'un avantage en sa faveur – une intéressante idée de départ, un acteur principal de fort calibre – échoue littéralement à m'embarquer. C'est de peine et de misère que j'ai traversé la dernière heure, malgré le suspense qui est supposé monter (mais ne monte guère) et l'abattage du fils Melki en ex-golden boy harassé. J'y vois d'abord un problème de scénario : la bonne idée sur papier reste sur papier. Pour moi, même si la scène du parking qui précède est bien trouvée, la première rencontre dans la bagnole entre le chasseur et le chassé sonne faux de bout en bout, le dialogue est verbeux et artificiel ; or, c'est une scène charnière, un "tournant" décisif que prend l'intrigue. C'est à partir de ce moment – presque au début, quoi – que j'ai commencé à déchanter, et ça ne s'est pas raplombé par la suite. Dommage.


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De Arca1943, le 14 février 2010 à 18:25
Note du film : 2/6

Et j'ajoute, après avoir examiné le générique de la fiche : malgré ce qu'en dit la théorie de "l'auteur complet" si chère aux Cahiers et à leurs épigones, c'est souvent une erreur d'être à la fois scénariste et réalisateur du même film. Malgré aussi l'absurde étiquette péjorative (mais ô combien éclairante) inventée par les susdits épigones sur le méchant cinéma de scénariste, le cinéma est un art narratif et il demande des professionnels de la narration. Voilà.


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