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Forum : Le Carrosse d'or

Sujet : Qu'en pensez-vous ?


De vincentp, le 18 décembre 2007 à 23:21
Note du film : 4/6

Un film étonnant, ou l'on retrouve épée à la main, en conspirateur, à la tête d'une escouade, le sosie de notre ancien premier ministre, Monsieur Edouard Balladur. J'espère que celui-ci ne sera pas blessé par mes propos gaillards et que mon avis ne sera pas censuré.

A part cette anecdote humouristique, ce film vu il y a quelques années ne m'avait pas vraiment convaincu (perçu comme artificiel). Comme d'ailleurs Lola Montès de Ophuls. Peut-être à revoir pour en découvrir toutes les subtilités.


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De Impétueux, le 19 décembre 2007 à 10:33
Note du film : 1/6

Jamais vu ! J'ai lu un peu partout qu'il fallait tresser des couronnes à Anna Magnani pour son interprétation, mais ma science s'arrête là !

Même les plus grands cinéastes, vous savez bien, connaissent des défaillances ! Je n\'ai donc pas de peine à vous croire, pour ce Carrosse d'or, puisque je partage votre sentiment sur Lola Montès (tout en étant persuadé que si je revoyais l'œuvre ultime d'Ophuls dans une bonne édition, je changerais peut-être d'avis…)


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De passionciné, le 21 décembre 2007 à 05:44
Note du film : 5/6

J'ai personnellement vu plusieurs fois le carosse, qui est un film d'une beauté et d'une intelligence exceptionnelle. Pour moi c'est un grand Renoir et non pas comme je viens de lire une oeuvre mineure voire ratée. A voir de tout urgence quand il sortira en DVD.


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De Tamatoa, le 19 octobre 2012 à 23:05
Note du film : 2/6

C'est Renoir qui a fait ça ?? Allons donc ! Il a prêté son nom contre un gros chèque ! Une chose est sûre : C'est un film en couleurs. Parce que c'est la fête à la couleur et aux costumes splendides ! Sur ce point, on est d'accord. Mais derrière les costumes ? Et bien on s'emmerde grave, les enfants ! C'est long, ennuyeux, à la limite du rébarbatif. Vous avez perçu ce film comme "artificiel" Vincentp ? Vous l'avez fort bien perçu !

La chronique d'une troupe de théâtre dont l'égérie est une Anna Magnani qui a perdu toute fulgurance et joue les nunuches énamourées pour le bonheur de quelques uns de ces messieurs. Même si par instants, elle semble retrouver la gravité qui l'a faite star. Ces messieurs, dont Édouard Balladur qui cachetonnait, c'est exact, qui n'ont pas grand chose à nous offrir comme intrigue. Le Roi trouvera t' il de l'argent pour faire la guerre ? Et à qui la belle Camilla donnera-t-elle son cœur à la fin ? Du Renoir, ça ? Le génie de La bête humaine, de La règle du jeu, de La grande illusion ? A la limite, André Hunebelle aurait pu tourner ce film. Parce qu'à peu de choses près, c'est le capitaine Fracasse avec son hommage appuyé à la Commedia dell'arte. Les trois quarts du film y sont consacrés. Pour ça, le théâtre est à l'honneur ! Et les acteurs ne semblent plus savoir, par instants si ils sont sur scène ou dans la vraie vie. Heureusement qu'un poil d'humour vient, parcimonieusement, nous faire sourire. Le doublage aussi nous fait parfois sourire. Certains de ces messieurs de la cour ont des voix qui feraient rire bien des canards de mes amis. On dit que le grand Truffaut bâptisa sa maison de production Le carrosse d'or en hommage à ce film. je ne changerai pas d'avis pour autant..Le carrosse d'or est comme le Pont d'Avignon : On y danse, on y danse. Mais cette cavalcade là n'a pas le sombre et la vérité de Renoir . Ce fut, parait-il, son dernier grand film avant les âneries genre le testament du docteur Cordelier. Sans tomber si bas, c'est pas terrible quand même.

Mais oû sont passées les grandes douleurs de Renoir ? Ses superbes duels humains ? Ses immenses dissertations sur les différences entre les classes sociales ? Ne connaissant pas la pièce de Prosper Merimée, Le Carrosse du Saint-Sacrement, je ne saurais dire si Renoir a tapé juste. Mais si c'est le cas, Prosper Merimée doit être considéré comme un bien mauvais écrivain. Pourtant, il aurait inspiré Georges Bizet pour son Carmen. On peut donc lui faire crédit. En tous cas, il n'a pas inspiré Renoir. Et je défie quiconque, voyant ce film sans en connaitre l'auteur, de dire que cette œuvre est du réalisateur des Bas-fonds . On reconnait Renoir même dans French Cancan, mais pas dans cette sucrerie, aussi colorée soit-elle ! Par contre, et c'est bien le seul bon point que l'on peut ajouter avec les costumes si chatoyants, pour qui aime Antonio Vivaldi…Tendez l'oreille, c'est délicieux.

Mais c'est bien tout.


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De Impétueux, le 19 octobre 2012 à 23:50
Note du film : 1/6

Eh bien voilà qui conforte mon idée que les plus forts en gueule sont finalement les plus conformistes et que ceux de la Vague prétendue nouvelle qui tressaient des couronnes au Renoir d'après 1939 au détriment des Duvivier ou Autant-Lara se foutaient de nous.

Le dernier feu de Renoir, c'est French Cancan ; (je réserve mon jugement pour Elena et les hommes, qu'il faut que je regarde, ce que je ferai un de ces jours). Mais Le déjeuner sur l'herbe est un épouvantable remugle d'Une partie de campagne (peut-être le plus beau film de Renoir), et Le caporal épinglé est à La grande illusion ce que fut la Guerre de 40 à la Guerre de 14 : une plaisanterie…

Je fuirai donc Le carrosse d'or s'il venait donc à être édité. Merci Tamatoa.


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De tamatoa, le 23 octobre 2012 à 19:26
Note du film : 2/6

Je fuirai donc Le carrosse d'or s'il venait donc à être édité

Mais il est édité , impétueux ! Dans un coffret qui contient Elena et les hommes, Le carrosse d'or et French cancan . Je dis ça pour ceux que ça intérresse. J'ai fais une critique un peu virulente sur le film mais chacun doit pouvoir juger par lui-même. Le DVD existe !


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De Impétueux, le 21 décembre 2018 à 20:13
Note du film : 1/6

On n'est pas bien cohérent : à la lecture de nombreux témoignages – et donc de nombreuses déceptions – sur ce film, je m'étais bien promis de ne jamais acquérir Le carrosse d'or pour le placer dans ma DVDthèque. Et puis, lâcheté intrinsèque ou facilité concédée à des offres à petit prix, je me suis laissé aller à faire l'emplette. J'ai eu tort, évidemment. C'est nul, désagréable, ennuyeux d'un profond ennui et on s'étonne que beaucoup de cinéastes aient été enthousiasmés (au contraire des spectateurs) par une telle nullité. C'est que le nom révéré de Jean Renoir est à peu près aussi intouchable que celui de son père Auguste, le peintre des chromos bariolés qui font la joie des fabricants de boîtes de médiocres chocolats. On ne touche pas aux vaches sacrées.

On se demande vraiment ce qu'a voulu faire en 1953 le cinéaste, prudemment enfui aux États-Unis en 1940, malgré un grand élan d'admiration pour les soldats vigoureux de la Wehrmacht, qui avait réalisé Outre-Atlantique une demi-douzaine de films sans éclat et sans succès. On sent l'homme perdu, coupé de ses racines, prêt à n'importe quoi lorsqu'il va tourner le pesant Fleuve en Inde, première réalisation en couleurs et bibelot d'inanité sonore. Et puis, tout aussi étrangement ce Carrosse d'or dont on ne retiendra que le beau Technicolor et l'idée de représenter l'Amérique du sud espagnole au début du 18ème siècle, deux siècles après la conquête, un siècle avant les émancipations nationales : un monde figé, presque ectoplasmique où la rigidité conceptuelle de l'Espagne se collette avec la démesure d'un sous-continent.

Une société à la fois avachie et impérieuse joue la comédie de son importance, sous la conduite de Ferdinand (Duncan Lamont), le vice-roi, dont le plus clair du temps consiste à traquer les jolies femmes de son entourage. Une société fermée, hautaine, verrouillée qui s'ennuie et se pétrifie, qui n'a plus rien de commun avec les grands merveilleux cruels aventuriers de la conquête, qui profite avec une certaine veulerie des mines d'or et d'argent qui foisonnent sur le territoire et qui seront certainement la cause de l'endormissement durable de l'Espagne.

Arrive donc dans ce qui doit être quelque chose comme le Pérou une troupe minable de saltimbanques italiens à qui de sombres marlous ont promis fortune et renommée. Au sein de la troupe, de la plus pure tradition de commedia dell'arte, avec Pantalon, Polichinelle, Arlequin, il y a une vedette, charnelle, torrentueuse, sensuelle, Camilla (Anna Magnani), qui joue Colombine. Le long voyage depuis l'Europe s'est accompli en compagnie d'un soupirant, un officier, Felipe (Paul Campbell), mais surtout d'un magnifique carrosse chamarré, commandé par le vice-roi pour son plaisir et son prestige.

Dès qu'elle apparaît sur scène, Camilla-Colombine attise le désir, celui du vice-roi et aussi celui du torero Ramon (Riccardo Rioli). La voilà donc au centre d'une toile d'araignée dont elle aura bien du mal à se sortir, sinon en se refusant aux vies tumultueuses que pourraient lui offrir ses soupirants et en se consacrant totalement au théâtre, ainsi que le lui dit le chef de la troupe, Don Antonio (Odoardo Spadaro) : Tu n'es pas faite pour ce qu'on appelle la vie, ta place est parmi nous, les acteurs, les acrobates, les mimes, les clowns, les saltimbanques. Ton bonheur, tu le trouveras seulement sur une scène, chaque soir, pendant deux petites heures en faisant ton métier d'actrice, c'est-à-dire en t'oubliant toi même. À travers les personnages que tu incarneras, tu découvriras, peut-être, la vraie Camilla.

C'est à peu de choses près ce que dit François Truffaut à Jean-Pierre Léaud dans La nuit américaine : Je sais, il y a la vie privée, mais la vie privée, elle est boiteuse pour tout le monde. Les films sont plus harmonieux que la vie, Alphonse. Il n'y a pas d'embouteillages dans les films, il n'y a pas de temps morts. Les films avancent comme des trains, tu comprends ? Comme des trains dans la nuit. Les gens comme toi, comme moi, tu le sais bien, on est fait pour être heureux dans le travail de cinéma. On ne s'étonnera pas que Truffaut ait placé Le carrosse d'or au plus haut de ses dilections cinématographiques. N'empêche que ça traîne, que c'est mou, ennuyeux, vague, particulièrement artificiel et que malgré la durée raisonnable du film (1h42), on s'y ennuie beaucoup. L'esprit du vaudeville n'y est pas même endiablé.

Beaux costumes, belles couleurs, mais totale absence de rythme. On sent que Renoir n'avait pas encore retrouvé l'esprit de la vieille Europe raffinée ; heureusement, l'année suivante, il rebondira sur son dernier grand film, French-cancan, avant de s'enfoncer dans le pitoyable (à la notable exception de l'assez convenable Caporal épinglé). La vieillesse est comme toujours une abomination.


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