Parce qu'un film qui se déroule autour de la SNCF et dont les protagonistes travaillent dans les chemins de fer me semblait dans l'air du temps de notre novembre grévicole, parce qu'on est rarement déçu par un film de Gilles Grangier – surtout lorsqu'on n'en attend pas grand chose ! – et surtout, enfin, et prioritairement parce que c'est le dernier film tourné par la grande Arletty,
j'ai regardé avec une bonhomie à peine distraite ce Voyage à Biarritz
gentillet et nigaud, mais point désagréable.
Il est vrai qu'on voit le bout des routes : pas simplement celui de la grandiose interprète d'Hôtel du Nord, mais aussi presque celui de Fernandel
(qui a encore sept ans de tournage devant lui, mais dont le personnage s'épuise – et épuise – un peu) et aussi celui des provençalades, ces images en forme de chromo où, autour d'une placette, d'une fontaine et de plusieurs pastis, des personnages pittoresques au verbe imagé refont la vie et le monde.
Le meilleur du film n'est pas dans l'anecdote, finalement convenue et bien-pensante, au happy end trop évident et improbable du retour du jeune égaré dans le bon giron de Papa et Maman et dans l'amour de la jolie payse qui rêvait de lui au pays (la très charmante Catherine Sola dont la carrière, si j'en crois Imdb, a connu plus de bas que de hauts). Le meilleur est dans une kyrielle de petits détails vrais, la désertion progressive des gares au bénéfice des autocars, la tranquillité des petits métiers annexes (Michel Galabru
en homme de peine, est plutôt meilleur que d'habitude, plus maintenu), la qualité de la vie collective de la bourgade…
Ce qu'il peut être agaçant, cet Impétueux….Je me plante devant mon clavier, avec mon "nègre" comme dit Vincentp, pour parler de ce charmant (pas plus ) film et tout est déjà dit…Oh que c'est énervant ! Je vais envoyer une lettre anonyme , signée L du Périgord, à la direction, pour qu'elle le dirige sur un site de cuisine. Quoi que là aussi, je suis sur de le retrouver, dans la page Grands Crus et bons cigares..
Oui, notre Arletty entra, à partir de ce film dans une nuit de près de trente ans. Et Gilles Grangier
raconte que pour les scènes ou elle déambulait dans le bar, elle étudiait minutieusement l'emplacement des tables. Les premières prises la voyaient toucher discrètement chaque coin en passant devant. Et puis, elle décida d'apprendre par coeur "le chemin" sillonnant entre les tables… C'était La fin du jour
pour elle, encore si belle et si talentueuse. Et je me suis toujours demandé pourquoi Duvivier
ne l'avait pas fait jouer dans ce chef-d'oeuvre. Aux côtés de ses amis, Jouvet
et Michel Simon.
Il faut entendre Arletty évoquant Michel Simon
et ses belles mains ! Quelle Tendresse….Mais pour ce film, il aurait fallu l'enlaidir, la vieillir. Et Arletty
ressemble à tout, sauf à un naufrage…
Ah ! les vaches ! les vautours ! L'huile censuré avec une imitation très approximative de notre Fernandel, avait dejà un gôut de sacrilège, avec Galabru,
une odeur de fric, mais avec la grande, très grande Arletty,
on touche le fond ! Elle qui refusait, par pudeur et respect de ce qu'elle n'était plus de redire la phrase celèbre d'Hôtel du nord,
voilà qu'on l'affuble d'une imitation des plus vulgaires pour vanter les qualités de cette huile qui, désormais, ne sera plus que de vidange !
Je ne sais pas comment fonctionnent et les autorisations et les histoires d'ayant droits pour ce genre de choses indigestes. Mais c'est à vomir de voir, de savoir avec quelle légèreté on exhume ces merveilleuses icones, artistes et films, pour leurs "salades" huilées ou pas ! Il faut une autorisation de notre vivant pour prelever des organes. Qui donne cette autorisation post-mortem pour ces pubs ?
pour \Lagardère
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