…ce Duvivier-ci m'intéresse pourtant beaucoup. Bien sûr, j'aime les drames judiciaires, et le grand Charles Vanel,
et la grande Madeleine Robinson,
mais d'abord et surtout, je suis un admirateur béat d'Eleonora Rossi Drago,
comédienne racée et décidément trop rare, que je viens de revoir, bouleversé, dans Un Été violent.
D'où mon vote !
Il aurait fallu, pour que je m'étendisse, écrivisse, chroniquasse, qu'un éditeur intelligent fît paraître cette Affaire Maurizius en effet bien intéressante, à maints titres !
Jusqu'alors, sur DVD Toile, vous ne m'aviez pas sollicité pour que je me répandisse sur des films que – c'est fort dommage – je n'ai pas encore eu le plaisir de regarder !
Mais toutes choses se feront en leur temps ; et lorsque j'aurai eu entre les mains cette œuvre du grand Duvivier, je vous promets de rédiger un long message !
"Jusqu'alors, vous ne m'aviez pas sollicité pour que je me répandisse sur des films que je n'avais pas encore vu…"
Oh! qué menteur…Invoquons le mensonge, le respect pour le 3è age m'interdisant d'évoquer le gâtisme, aussi Impêtueux soit'il !
La vie d'un honnête homme, La charrette fantôme, La vie à deux …..
Qui qui n'a sollicité l'homme au loup noir, afin qu'il se dépêche de les voir ?? Sépa Sépia ?
Mais, ma chère amie, ce Vous ne m'avez pas sollicité s'adressait à Arca, qui, en vrai bûcheron du Québec, n'avait pas eu, jusqu'à présent, les charmantes afféteries minaudières par lesquelles vous êtes parvenue, malgré ma discrétion de violette et mon entêtement de bourricot, à quasiment m'obliger à regarder les films que vous m'avez impérieusement désignés !
Cela étant, je dois à la vérité, que vous ne m'avez pas aiguillé dans de mauvaises directions…
« Il aurait fallu, pour que je m'étendisse, écrivisse, chroniquasse, qu'un éditeur intelligent fît paraître cette Affaire Maurizius en effet bien intéressante, à maints titres ! »
Mais cet éditeur existe, cher Impétueux. Seulement, voilà : il n'est pas en France.
Il est au Japon.
Eh oui, sans blague, on peut commander L'Affaire Maurizius à la FNAC en import Zone 3 /Japon. Alors, Impétueux, si vous voulez ce Duvivier,
vous voilà pris à espérer que le pays du Soleil levant échappe à ce triste sort
!
Bon voilà ! C'est paru, c'est vu, et ce sera, je le crains, assez vite oublié.
Ce n'est pas que ce soit désagréable ou ennuyeux à regarder : on prend même beaucoup de plaisir à certaines scènes, à certains jeux d'acteurs ; c'est extrêmement bien filmé, comme toujours chez le grand technicien que fut Julien Duvivier et l'usage continuel des flash-back est habile, nullement artificiel : les retours en arrière surviennent avec fluidité et justesse ; l'histoire, de surcroît, quoiqu'un peu romanesque, est assez intéressante.
L'histoire, je l'ai écrit, se laisse agréablement découvrir, bien qu'elle soit un peu tortueuse, ce qui est plutôt la loi du genre ; elle est aussi noire que dans la plupart des meilleurs films de Duvivier, en ceci que le faux témoin, dont la parole à permis de condamner Maurizius et le véritable coupable, même démasqués, s'en sortent remarquablement bien, quoiqu'ils soient l'un et l'autre marqués par une déchéance, sociale, pour l'un, morale, pour l'autre et que le malheureux Maurizius, finalement gracié, ne peut supporter l'horreur de sa situation et les quinze ans de prison qu'il a accomplis et se suicide en se jetant d'un train rapide.
D'abord le jeune Etzel (Jacques Chabassol) est catastrophique, niais, pleurnichard, brouillon, souvent ridicule ; puis les dames ne sont pas très bien servies : Élisabeth, (Madeleine Robinson), la femme assassinée de Maurizius est à peine plus qu'une silhouette, et sa sœur Anna (Eleonora Rossi Drago)
ne parvient pas à donner à son personnage toute l'ambiguïté qu'il exige.
Mais ce qui m'a gêné le plus, ce sont les dialogues, écrits par Duvivier lui-même, et qui sonnent souvent assez faux. Le réalisateur a, il est vrai, dans nombre de ses plus grands films, collaboré à cette écriture particulière ; mais aux côtés des plus grands, avec Charles Spaak
pour La Bandera
et La belle équipe,
avec Henri Jeanson pour Pépé le Moko
ou Marie-Octobre,
ce qui change considérablement les choses ! Un dialogue raté, ou emphatique, ou inapproprié, voilà qui suffit quelquefois à abîmer un film. Dommage.
3,6/6. Malgré des qualités (ambiances, déplacements, jeu des acteurs), ce film déçoit, avec un côté guindé, lié à des dialogues souvent désastreux.
Page générée en 0.0034 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter