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Sujet : Q.a.s : Quelque chose a signaler .


De droudrou, le 15 avril 2007 à 08:29

Ce film évoque un sujet sensible… Qu'il ne soit pas disponible sur le marché n'a rien d'extraordinaire quand on y réfléchit bien ! La question que l'on peut se poser à son propos est "la motivation d'achat des uns et des autres" ? Cà, j'aimerais le savoir !


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De Impétueux, le 15 avril 2007 à 09:29

Le sujet a été sensible au moment de la sortie du film, et plusieurs années après, c'est vrai !

Mais désormais, les chaînes de télévision, Canal+ notamment, adorent gratouiller les plaies et pondent régulièrement des sujets sur la désertion des appelés, les tortures infligées par l'armée française (bizarrement, rien sur les massacres du FLN), les porteurs de valise (présentés à l'instar des résistants de L'armée des ombres), l'abandon des harkis, bref tout ce qui peut alimenter la haine de soi, ce qui est une des grandes constances de notre bel aujourd'hui.

J'imagine donc que si le film de Boisset n'est pas édité, c'est qu'il est, comme la plupart des machins de ce tâcheron, terriblement daté…


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De fretyl, le 7 novembre 2007 à 04:25

C\'est sans contexte l\'un des plus beau Boisset.

Dupont lajoie est quand même meilleur, mais R.A.S est sans contexte plus efficace, plus sec, plus nerveux. Le film ne laisse aucun temps mort et le film ne fait jamais dans la dentelle.

Coté réalisation le film est volontairement rigide, ne laisse jamais transparaître la moindre sensiblerie, il y'a une clarté et une rigueur avec laquelle sont traités les problèmes politiques et sociaux en rapport avec la Guerre d\'Algérie. Aidé par la musique de François de roubaix qui signe là une musique qui n\'est pas sans nous rappeler la musique de Adieu l'ami, musique qui est d\'ailleurs pour beaucoup dans le plaisir qu\'on peut y prendre.

Seule faiblesse du film : Boisset cherche à travers cette histoire antimilitariste (vraie) à rendre sympathique les héros du film : des jeunes réfractaires communiste, pour ce point là le film échoue totalement. On adhère pas une seconde à leur idéologie qui est celle de ne jamais tiré même pour sauver un camarade, cette bande de jeunes appelés qui refuse au départ de se battre ressemble beaucoup plus à une équipe de gauchistes, mal torché.

Cela n'empêche qu'il ne faut pas se leurrer. R.A.S reste surement le film le plus juste qu'il y'ait pu y'avoir sur la guerre d'Algérie ; parce-que quoi que l'on pense politiquement, quoi que soit notre position vis à vis de ce conflit, on sait que ces soldats là, ont (malheureusement) existé.
Il y'avait, on le sait dans la guerre d'Algérie, un très fort taux de cocos dans les rangs de l'armée française. On sait que la presse communiste n'hésitait pas à prendre position pour les égorgeurs du F.L.N.
Donc quel que soit notre positionnement politique, il faudrait être menteur pour dire que R.A.S n'est pas bel et bien le portrait de cette époque, voir même le portrait d'une génération. J'ai souvent interrogé dans les déjeuners patriotiques du Front National des anciens appelés, souvent marqués, par ce qu'a été ce qu'il ont vécus. La plupart d'entre eux malgré leur étiquette FN considèrent R.A.S le seul film à peu près exact sur cette période. Bref, c'est un film ouvert à tout le monde.



           

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De fretyl, le 12 mars 2017 à 11:01

Critique que j'ai trouvé sur le net concernant le film R.A.S. Il faudrait que je revoie le film :

Produire une œuvre cinématographique sur la guerre d’Algérie au début des années 70 revient à se lancer dans une interminable course d’obstacles. Le premier étant déjà le financement puisque le scénario de Claude Veillot et d’Yves Boisset d’après le roman de Roland Perrot n’a pas reçu l’avance sur recettes, soi-disant pour des raisons administratives (en réalité sans doute pour des raisons politiques). D’autre part, les autorités algériennes ont également refusé d’accueillir l’équipe du tournage sous prétexte que le long-métrage était essentiellement antimilitariste et non pas clairement engagé du côté des combattants de la libération. Yves Boisset, soutenu par la société UGC, a finalement obtenu l’accord de la Tunisie pour tourner dans une région proche de la frontière algérienne.

Effectivement, le but avoué du cinéaste était de respecter au maximum la réalité du conflit au point de faire de R.A.S. (1973) un quasi-documentaire. Il tenait donc à avoir des décors authentiques, mais aussi la participation de la population locale et une troupe de jeunes acteurs encore jamais vus à l’écran. Parmi eux, Boisset déniche de futures pointures telles que Jacques Weber, Jacques Villeret, Jean-François Balmer ou encore Jacques Spiesser. Il les entoure de gueules appelées à venir hanter les seconds rôles croustillants des années 70-80 comme Claude Brosset, Roland Blanche, Michel Peyrelon, Jean-Pierre Castaldi et consorts. Ce qui frappe rapidement au visionnage de ce brûlot, c’est la capacité des auteurs à brosser des portraits à la lisière de la caricature, qui, une fois confrontés les uns aux autres, donnent une idée très juste et finalement assez exhaustive de cette période. C’est sans doute cette ambiguïté systématique qui a valu au cinéaste les foudres de la plupart des critiques, de droite comme de gauche.

Certes, le réalisateur se place indéniablement du côté des révoltés, mais il ne condamne pas uniformément les militaires. Si bon nombre de gradés sont décrits comme des sadiques incompétents, d’autres échappent à cette condamnation et font simplement leur métier (le personnage incarné par Leroy Baulieu n’est-il pas l’incarnation suprême de la France et de sa volonté de grandeur ?). De même le personnage du communiste joué avec verve par Jacques Weber n’est pas un héros pur et dur. L’homme a assurément des valeurs collectives chevillées au corps, mais il sait également être pragmatique et ne pas intervenir si cela risque de mettre des vies en danger. Davantage un film sur l’armée et les rapports de force politiques qui ont agité les jeunes Français durant la guerre qu’une véritable œuvre sur l’Algérie en particulier, R.A.S. tente de brosser un panorama le plus large possible des opinions à l’intérieur d’une France sûre de sa supériorité. Grâce à des scènes qui cherchent à prendre systématiquement le spectateur à rebrousse-poil, mais aussi par la musique dérangeante de François de Roubaix, ce long-métrage est assurément l’un des meilleurs de son auteur. Le film fut d’ailleurs un beau succès public en glanant 1,3 millions d’entrées lors de sa première exploitation, fait rare pour une œuvre traitant de la guerre d’Algérie.


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