Forum - L'Affaire Dominici - Un film partisan
Accueil
Forum : L'Affaire Dominici

Sujet : Un film partisan


De PM Jarriq, le 5 octobre 2007 à 11:41
Note du film : 2/6

Curieux film, retraçant de façon elliptique la fameuse affaire, sans donner ni solution (évidemment), ni piste, ni interprétation. Juste une succession de faits tronqués, parfois incompréhensibles (le rôle de Jacques Rispal), et prenant ouvertement parti pour l'innocence du patriarche. C'est dire qu'on en ressort frustré, voire agacé, et que l'unique consolation est l'interprétation de Gabin. On s'attendait à une resucée de La horse, mais l'acteur compose réellement un personnage différent, plus subtil, moins taillé dans la masse, et gabinise plutôt moins que de coutume. Ceci dit, le choix même de Gabin dans ce rôle, empêche qu'on le soupçonne d'être réellement l'assassin. A ses côtés, on a le plaisir rare de voir Crauchet dans un rôle principal, et de revoir des jeunes (et minces !) Lanoux et Depardieu en pécores à moitié débiles. L'archaïsme des méthodes policières décrites dans le film, n'aide pas à rendre le spectacle palpitant, et la multiplicité des points de vue, finit d'éparpiller l'attention.

Et que dire de l'épilogue, où on voit l'avocat (le vrai) de Dominici, parlant face caméra, pour un plaidoyer qui tombe comme un cheveu sur la soupe, et finit de décrédibiliser tout ce qu'on vient de voir ?

L'affaire Dominici est un pétard mouillé, dont la facture laisse vraiment à désirer (la misère de la mise en scène lors des séquences de procès), mais qui permet de revoir Gabin dans un de ses rôles de fin de carrière, les plus travaillés, ce qui semble assez paradoxal.


Répondre

De verdun, le 5 novembre 2007 à 19:44
Note du film : 4/6

Je ne serai certainement pas aussi sévère que le commentaire de Jarriq sur ce film.

A priori le scénario est très critiquable: il semble en effet elliptique, frustrant, bizarrement construit. Pourtant, quand on regarde de près le script, force est de constater que l'on obtient un récit des plus objectifs sur cette fameuse affaire. Crime passionnel? Sacrifice d'un père pour sauver ce qui peut l'être ? Ou au contraire une lutte autour des possessions du patriarche ? Un film ouvert, ce qui est agaçant mais qui ne fait finalement que suivre l'affaire elle-même. Et l'essentiel est atteint, c'est-à-dire la démonstration d'une enquête policière faite n'importe comment, d'une justice qui accuse sans avoir des preuves,et d'une famille repliée dans un mystère et un mensonge également inextricables…

Dans ces conditions, le pauvre Gabin-Dominici ne peut être qu'innocent.. Parlons-en de Gabin justement ! Il est ici absolument parfait dans ce rôle,pittoresque sans être outrancier, brave et nimbé d'une certaine innocence mais il incarne surtout le mystère en action, un homme ambigu voire bipolaire, donnant le sentiment de cacher des choses inavouables, sage et tyrannique Lui dont les dernières années furent parfois peu intéressantes sur le plan artistique, il donne ici, avec Le chat une des meilleures interprétations des dix dernières années de sa carrière. D'ailleurs les acteurs sont tous excellents de Paul Crauchet en flic opiniâtre à Victor Lanoux en fils indigne en passant par Gérard Depardieu en simple d'esprit.

Au niveau de la réalisation, on aurait sans doute préféré au modeste Claude Bernard-Aubert, futur spécialiste du porno sous le pseudo de Burd Tranbaree, un Pierre Granier-Deferre voire un connaisseur de l'affaire comme Jean Giono. Et la conclusion énoncée par le vrai avocat est une fausse bonne idée, faisant passer le reste du film pour une sorte de "docu-fiction" avant l'heure. Ceci dit la réalisation est appliquée et surtout, on a une reconstitution crédible du monde paysan, ce qui n'est pas toujours le cas dans le cinéma français..

L'affaire Dominici, soutenu par une musique prenante, n'est certes pas une œuvre majeure mais un film passionnant avec un Gabin au sommet, que je suis content d'avoir dans le dvd très correct proposé par René Chateau !


Répondre

De fretyl, le 5 novembre 2007 à 20:22
Note du film : 4/6

Exact, le film ne tient en effet que sur les épaules de Jean Gabin, c'est vrai qu'un metteur en scène plus professionnel aurait fait de ce film un chef d'œuvre, Cayatte ou Boisset pour un film critiquant le système juridique de l'époque aurait excellé ou pourquoi pas puisque j'en parle d' en un de mes précédents messages : Pierre Granier-Deferre aurait pu en faire une œuvre romanesque et tragique.

Ici beaucoup de choses sonne faux, les seconds rôles sont pales et le film n'avance que très peu et finalement au bout du compte on ne nous en dit pas plus sur la mystérieuse affaire Dominici.

Il faut savoir qu'un autre film raté s'était aussi inspiré de l'affaire Dominici Les granges brulées avec Simone Signoret.


Répondre

De jipi, le 6 novembre 2007 à 10:20

Cette affaire Dominici est un véritable boulet national au même titre que l'affaire du courrier de Lyon. Quelle plaie de consommer régulièrement ce fait divers au fil du temps, tout ça à cause de son irrésolution permettant l'entretien de nos états esprits formatés pour l'attrait du mystère.


Répondre

De starlight, le 6 novembre 2007 à 13:20
Note du film : 3/6

Tout à fait d'accord avec Fretyl !… Il est toujours délicat de recourir à l'Art cinématographique pour "tenter" d'expliquer ou plus simplement de relater des affaires dites "judiciaires" (procès, erreur judiciaire, etc…).

Nous en avons à la pelle… l'affaire Dreyfus, Marie Besnard, Christian Ranucci (le pull-over rouge), etc…

Seul l'interprète peut nous réconcilier avec le cinéma !… car la fiction est souvent plus crédible que la réalité !… Allez chercher à comprendre !… D'accord aussi pour des réalisateurs comme A. Cayatte qui, de part leur formation d'origine (juristes), ont à coeur d'expliquer les méandres de la Justice… et encore !… Voyez comment il termine ses films sur de magnifiques points d'interrogation…


Répondre

De didiousse, le 2 juin 2009 à 15:51

Je trouve que c'est un très bon film bien mis en scène et surtout très bien joué par un très, très grand Jean Gabin au sommet de son art dans ce rôle inoubliable pour tous ses fans dont je fais partie. Et la ressemblance avec Gaston Dominici a frappante bien sur que le maquillage y est pour quelque chose mais quand même…


Répondre

De Romuald, le 2 juin 2009 à 17:06
Note du film : 4/6

Quelle plaie de consommer régulièrement ce fait divers au fil du temps, tout ça à cause de son irrésolution….

Pas d'accord, mon cher Jipi…. Trop d'affaires criminelles sont entrées dans la légende et paradoxalement dans l'oubli, alors que les protagonistes n'ont céssé de clamer leurs innocences ! A une époque ou deux gamins qui se chataignent dans une cour de récréation sont entendus par la police, et ou un Sarkozy fait jouer l'ADN pour retrouver le scooter de son fils, il est intolérable de penser que peut-être Ranucci n'a pas tué la petite Maria-Dolorès, que Seznec n'est pour rien dans la disparition de Quéméneur, que Mis et Thiennot n'ont pas tué le garde champêtre, que l'assassin du pêtit Grégory court toujours, et que Bruay en Artois à retrouver son sommeil tranquille…

Je dis que plus les films, petits ou grands,, chercheront la vérité là ou la justice a abandonné, plus il y aura de chances que la lumière se fasse un jour…On ne peut classer tant d'affaires avec tant d'ombres et de doutes…C'est impensable !

                                   pour \Lagardère

Répondre

De fretyl, le 5 décembre 2010 à 15:09
Note du film : 4/6

L'affaire Dominici vaut autant que La horse avant tout pour sa reconstitution d'une atmosphère paysanne. Les deux rôles de Gabin dans ces deux films est à mettre en comparaison. Gabin à table, taciturne dans L'affaire Dominici, nous rappelle le Gabin de La horse, face à sa famille, dans l'ambiance solennelle du repas, avec en bout de table un patriarche qui ne dit pas un mot.
En restituant l'ambiance des villages provençaux dans les années 50 Claude Bernard-Aubert a trouvé le principal point d'intérêt du film.
Il y a bien sûr Gabin éternel patriarche dont l'interprétation crève l'écran. Serrault dans le même rôle sera nettement moins crédible et puis surtout des acteurs qui ont la gueule de l'emploi.
Car jouer un paysan de la Haute Provence n'est pas accessible à n'importe quel acteur. Les acteurs de la dernière version de Pierre Boutron sur TF1 avaient l'air plus habitués à fréquenter les bobos parisiens que les campagnards de Lurs.

Le film n'est pas sans défaut, quelque peu trop lent, souvent terrifié dans son traitement. On n'en apprend pas plus sur L'affaire Dominici si ce n'est que l'on est déjà convaincu avant de commencer le film, que Gaston Dominici était innocent. La fin du film avec l'avocat de Dominici n'apporte rien au spectateur et se veut démagogique.
La deuxième partie du film dans le tribunal malgré son manque de relief, son manque de moyen, est sauvé miraculeusement par un Gabin très en forme.

Mais pourtant L'affaire Dominici est un film fascinant. Noble et vieille France, dont l'aspect cinéma de papa rend comme une œuvre chaude.
Et puis sachant que le film a été tourné sur les lieux du crime, cela rendra le film à ceux qui le verront encore plus attrayant.


Répondre

De Impétueux, le 5 décembre 2010 à 19:34
Note du film : 3/6

On n'en apprend pas plus sur L'affaire Dominici si ce n'est que l'on est déjà convaincu avant de commencer le film, que Gaston Dominici était innocent

Mmouais, ça, faut le dire vite ! La mode victimiste, depuis une quarantaine d'années, présente toujours les condamnés comme en butte aux effroyables errements de l'État, toujours désigné comme monstrueux et oppresseur. Les mêmes suçopodistes des magistrats, lorsqu'ils s'attaquent aux membres du Gouvernement ou à la majorité parlementaire (quelle qu'elle soit : elle a forcément tort), les désignent parallèlement d'un doigt accusateur lorsqu'un doute continue à planer ; d'où la sanctuarisation de Gaston Dominici, Ranucci, Seznec, Marie Besnard et ainsi de suite… même Lesurques dans L'Affaire du Courrier de Lyon

Qu'est-ce que vous en savez, qu'est-ce que nous en savons, alors que des bibliothèques entières, que plusieurs milliers de pages ont été consacrées à ces histoires indémêlables ?


Répondre

De Gilou40, le 5 décembre 2010 à 20:32
Note du film : 4/6

Il est vrai, frétyl, que chacun a le droit de se faire une opinion. Mais bien malin est celui qui peut juger de façon définitive dans ce magma immonde de non-dits, de secrets de famille ancestraux, de vengeances opportunes, de hasards inopportuns, de personnalités vitriolées, de lutte des classes, de rancoeurs enfouies ! Du vieux berger roublard de la Grand' terre jusqu' aux secrets militaires de la CIA Anglaise, que de chemins tortueux à suivre pour esperer vainement un jour faire la lumière sur cette énigme que le Sphinx le plus intelligent n'aurait jamais osé imaginer.L'Affaire Dominici est loin d'être une autoroute . Gaston Dominici coupable ? Innocent ? Ma seule certitude est que Dieu existe. Pour le reste …


Répondre

De fretyl, le 5 décembre 2010 à 20:55
Note du film : 4/6

Pour tout vous avouer, je ne crois pas une minute à l'innocence de Christian Ranucci et j'avoue que la thèse défendue par certains selon laquelle Guillaume Seznec était innocent m'a toujours paru floue et équivoque.
Par contre Dominici innocent, j'y crois ! Manque de preuves, aucun élément sérieux dans cette affaire, y compris même les aveux de Dominici où celui-ci prétendait avoir couché avec l'Anglaise, alors qu'aucune trace de relation sexuelle n'a jamais été établie, l'emplacement de la carabine ne correspondant pas selon les témoignages, le deuxième fils Dominici qui se rétracte au moment du procès, les implications politiques de la victime…
Aucun témoignage sérieux ne peut suffire à accuser Dominici d'être l'assassin de la famille Drumond. On a dit qu'il a dit + des rumeurs de bistrots… C'est peu.

Cela n'empêche que le très mauvais film avec Serrault allait trop loin dans les certitudes, jusqu'à nous livrer les noms des coupables et à accuser la CIA. Autant, je ne crois pas à la culpabilité de Dominici, que je ne sais pas une minute qui a tué la famille anglaise !


Répondre

De Yanmar, le 16 février 2014 à 19:36

Entièrement d'accord, avec les doutes, comme l'a dit Giono, et bien d'autres, il y a autant de chances qu'il soit coupable qu'innocent. 1 bon point pour ce film, il évoque, au tout début, en V.O. la recherche par les Drummond d'un parachutiste anglais mystérieusement disparu dans le secteur pendant la guerre. C'est un aspect très intéressant, qui n'a pratiquement jamais été traité par les nombreux ouvrages consacrés à cette affaire.


Répondre

De Impétueux, le 17 avril 2016 à 16:54
Note du film : 3/6

Le triple assassinat de Lurs a laissé tant et tant de traces dans l'imaginaire collectif français que le drame fait aujourd'hui partie de notre histoire, de notre sociologie collective en tout cas, au même titre que L'affaire du courrier de Lyon, L'affaire Lafarge, L'affaire Marie Besnard jadis, que L'affaire du petit Grégory naguère. Énigmes insolubles sur quoi ont été écrites des bibliothèques, sur quoi des générations d'amateurs passionnés se sont penchées et ont défendu des thèses les unes et les autres d'autant plus convaincantes qu'elles sont souvent absolument contradictoires. Sur Dominici, lire le considérable et touffu article de Wikipédia et essayer de se faire une opinion !!

Bon, allez, sans aucune raison, je vais vous donner une information bien personnelle : mon père était Président du Tribunal de Digne au moment du crime. C'est lui qui a présidé le tribunal correctionnel qui a condamné Clovis Dominici à deux mois de prison pour non-assistance à personne en danger (dans le film, son rôle est tenu par Henri Vilbert). Il avait beaucoup d'estime pour son juge d'instruction Roger Périès (Michel Bertay), avec qui il avait des rapports presque quotidiens.

Eh bien, donc, mon père, qui connaissait tout de même assez bien le paysage de cette affaire, m'a toujours dit n'avoir aucune certitude ni sur l'innocence, ni sur la culpabilité de Gaston. Il pensait, en revanche, que le crime était l’œuvre d'un ou de plusieurs membres de la famille.

Cela dit, qui n'est pas pour la ramener, mais afin qu'on s'efforce de ne pas juger le film de Claude Bernard-Aubert sur sa véracité ou sa rectitude : il est le porte-parole d'une thèse, celle de l'innocence du vieux Gaston, qui se serait sacrifié pour la conservation de sa bien-aimée Grand'terre, à quoi il tenait charnellement. Il est en tout cas infiniment plus nuancé et intelligent que le très médiocre téléroman de Pierre Boutron dans quoi s'est malheureusement commis Serrault petit pamphlet atterrant de médiocrité et de rage anarchiste…

Comme d'habitude, c'est un romancier qui a le mieux saisi les ressorts de l'affaire, même s'il ne les a pas tous perçus : Jean Giono a assisté à toutes les audiences d'assises et il a publié en 1955, à partir de ses impressions de prétoire Notes sur l'affaire Dominici suivies d'un Essai sur le caractère des personnages. Deux orientations principales à retirer qui vont toutes deux dans le sens de l'incompréhension abyssale, totale, qui existait entre le clan Dominici et – si je puis dire – le reste du monde : l'absence de vocabulaire (Gaston possède entre 30 et 40 mots écrit Giono) et, peut-être plus grave encore ce que l'écrivain appelle une indifférence d'insecte : la vie, la mort, la souffrance, la compassion sont des notions qui sont sans portée pour lui.

Voilà une tragédie dont l'obscurité vient de la grande lumière grecque qui frappe la Haute-Provence ; ceci ne frappera que ceux qui ne la connaissent pas et la confondent avec le souriant Midi méditerranéen (en octobre 2005 je me suis déjà exprimé là-dessus sur le fil de Regain http://dvdtoile.com/Thread.php?15717). Terre pauvre et terre de pauvres.

Prendre donc alors plutôt le film comme le récit d'une enquête à la fois interminable et bâclée ; le resituer dans son contexte, celui de 1973, des dénonciations fort à la mode de la nocivité des Pouvoirs publics, de l'impatience des gouvernants à se débarrasser d'un sujet brûlant, à résonances souvent politiques. Le réalisateur tâtonne d'ailleurs un peu lorsqu'il évoque, dans le premier tiers du film, la puissance du Parti communiste, l'armement de guerre conservé par les ex-maquisards FTP dirigés par Lopez (Rafaël Hernandez), qui est visiblement un Rouge espagnol exilé, un type qui ne rigole pas et qui le fait sentir à Paul Maillet (Jacques Rispal) qui, de fait fut exclu du Parti. Bernard-Aubert ne va pas plus loin sur ce chemin mais aurait dû l'élaguer puisqu'il ne l'empruntait pas…

Sinon ? Jean Gabin est parfait en patriarche autoritaire, taciturne, autoritaire, mais le dialoguiste Daniel Boulanger lui prête beaucoup plus de sens de la répartie que n'en avait Gaston. C'est un plaisir de voir Paul Crauchet en première ligne ; quand il le veut, Victor Lanoux sait jouer l’imbécile buté comme personne : il n'y est pas parvenu tout à fait. Le reste de la distribution est de bon niveau.

J'ai beaucoup trop parlé de L'affaire et pas assez du film. Il y a des sujets qui ravagent tout sur leur passage.


Répondre

De Commissaire Juve, le 19 avril 2016 à 00:21

Wow ! On fait des rencontres étonnantes sur les fora de cinéma. La dernière fois que j'ai été épaté, c'est lorsqu'un forumeur de DVDClassik nous a confié qu'il était tout gosse en juin 1944, qu'il habitait non loin d'Oradour-sur-Glane, et qu'il se souvenait encore du ciel tout noir de fumée.


Répondre

De vincentp, le 29 novembre 2021 à 23:16
Note du film : 6/6

Factuel par son propos, sobre par sa mise en scène, L'affaire Dominici (1973) traite des gens simples, mal fagotés, bredouillant, de la vie de village face à la justice et ses représentants. Le film m'a paru extrêmement réussi, par le fond et la forme. Victor Lanoux est excellent, et pas seulement Gabin. Particularité judiciaire de cette affaire : l'absence de mobile apparent, pour justifier un crime. Et aussi le lieu du bivouac nocturne, au bord d'une route nationale, qui laisse à penser qu'il pouvait s'agir d'un rendez-vous. Les Dominici pourraient s'être retrouvés mêlés à une histoire qui ne les concernait pas. Mais tout de même… Gaston promenait ses chèvres dès 5 heures du matin, il devait se coucher assez tôt. Quand les coups de feu ont été tirés, avec des cris visiblement, il est impossible que les Dominici ne soient pas allés voir ce qu’il se passait à 150 mètres de chez eux… Ils n’ont pas tout dit à la justice, cela semble évident.


Répondre

De fretyl, le 1er décembre 2021 à 12:37
Note du film : 4/6

Pour moi en tout cas il est évident que Dominici n'était pas coupable !


Répondre

De Impétueux, le 1er décembre 2021 à 12:55
Note du film : 3/6

Parfois, Frétyl, vous rejoignez vos pires caricatures. Qui êtes-vous pour écrire pareille âner ie ? Que connaissez-vous de l'affaire ? Il y a des bibliothèques sur le sujet…


Répondre

De vincentp, le 1er décembre 2021 à 13:16
Note du film : 6/6

Il est possible que les Dominici aient eu des ennemis locaux, et que ceux-ci se soient emparés du fusil de Gaston, puis l'ai laissé sur place ceci dans le but de faire accuser cette famille. Le film parle de différends familiaux, notamment du fils "qui se met à genoux" quand on lui montre l'arme. Curieux. L'hypothèse d'un local est nettement plus plausible que celle d'un tueur à gages. Vengeance familiale, façon paysanne ? Il semble qu'il y ait eu beaucoup de passages autour de la voiture, et des victimes, et ceci renforce cette hypothèse. Bref, le père de Impétueux avait sans doute raison…


Répondre

De vincentp, le 1er décembre 2021 à 13:50
Note du film : 6/6

Mon hypothèse est la suivante : le crime a été commis par un local avec le fusil de Gaston. Un vieux fusil rafistolé que Gaston utilise pour faire fuir les sangliers… et qui est entreposé dans sa grange. Une personne qui connait très bien les lieux s’empare de l’arme vers minuit et ouvre le feu sur les anglais sans mobile liés à ceux-ci. Crime sexuel ? Sur que non. Ce tueur peut être le fils Clovis, qui ne s’entend pas avec son père, ou un voisin (comme Maillet) qui noue une haine tenace envers Gaston. Le tueur s’éclipse rapidement et facilement, connaissant chaque caillou du lieu. Il devine bien que les Dominici, habitant sur place, seront soupçonnés. Gaston et Gustave, alertés par les détonations, arrivent rapidement sur les lieux (mais pas forcément en même temps, probablement Gustave avant Gaston). Ils découvrent la scène du crime, les victimes, l'arme du crime et déplacent la fillette près de la voiture. Ils jettent l’arme du crime dans la rivière (mais ceci a pu être fait par le tueur lui-même) ce qui explique pourquoi le lendemain ou découvre un pantalon en train de sécher à leur domicile. Jeter un fusil dans l'eau permet d'effacer des empreintes. Un tueur à gage aurait utilisé une autre arme, et des gants. Les Dominici, père et fils, se soupçonnent alors mutuellement du crime, mais ne sachant pas à quel titre l’un ou l’autre est impliqué dans cette affaire, multiplient les versions contradictoires. S’en suit un imbroglio invraisemblable, décrit par le film. Le père de Impétueux et ses collègues arrivent probablement à l'époque à une conclusion assez proche de la mienne. Sans trace ADN, avec des aveux bancals, le sujet ne peut alors être éclairci.

Il est très peu probable que le coupable soit Gaston, car ses déplacements cette nuit-là sont connus de sa famille. S'il est estimé coupable par sa famille, il n'est plus crédible en tant que patriarche.


Répondre

De fretyl, le 1er décembre 2021 à 18:08
Note du film : 4/6

J'ai beaucoup lu sur ce sujet Impetueux, y compris même un livre écrit par le commissaire Seibeille lui même… On ne connaîtras jamais la vérité sur ce qui s'est passé ce jour là. Mais Gaston coupable…


Répondre

De Impétueux, le 1er décembre 2021 à 20:21
Note du film : 3/6

Très bien, les gars, vous savez tout ! Des dizaines de livres ont été écrits là-dessus, mais vous vous repaissez de scénarios impeccables.

Je rappelle que nous sommes sur un site de cinéma…


Répondre

De fretyl, le 2 décembre 2021 à 13:32
Note du film : 4/6

Oui nous sommes sur un site de cinéma est quand même avoir un avis sur L'affaire Dominici n'est pas contradictoire avec le fait de commenter ce que raconte le film lui même…

Gabin aurait été profondément convaincu par ailleurs de l'innocence de Gaston comme le fut Serrault plus tard…

Que votre père eu une implication dans l'affaire elle même vous empêche peut être d'avoir un recul nécessaire…


Répondre

De Impétueux, le 2 décembre 2021 à 13:50
Note du film : 3/6

Sottise, Frétyl ! Ce que j'ai précisément écrit dans mon message, c'est que mon père, qui connaissait donc particulièrement bien l'affaire et ses protagonistes n'avait aucune certitude dans quelque sens que ce soit. Dès lors les plaidoyers pro- ou anti Gaston m'apparaissent purement romanesques. On ne saura jamais la vérité, comme pour l'affaire du Courrier de Lyon, L'affaire Lafarge, L'affaire Marie Besnard;;; l'affaire du Petit Grégory

C'est tout… Dans ces domaines, tous les militantismes sont sujets à caution…


Répondre

De fretyl, le 2 décembre 2021 à 16:28
Note du film : 4/6

On ne saura jamais la vérité, comme pour l'affaire du Courrier de Lyon, L'affaire Lafarge, L'affaire Marie Besnard;;; l'affaire du Petit Grégory… Dites vous ? Je n'en dis pas moins et je ne suis pas Vincentp dans ses suppositions.

Il y'a également eu L'affaire Seznec. Habitant à Morlaix j'y entends des ragots émanant des quatres coins de la ville, qui pareillement ne coïncide pas les uns avec les autres… Et pourtant l'affaire date d'il y'a cent ans !

Mais oui au cours de l'affaire Dominici, les acteurs juridiques, journalistiques y ont eu des avis tranchés !

J'ai tout de même le droit d'avoir le miens sur la façon dont fut mené l'enquête, sur la personnalité de Gaston, l'aptitude de ses fils etc…

Mais effectivement là nous ne parlons plus cinéma !


Répondre

De vincentp, le 2 décembre 2021 à 16:53
Note du film : 6/6

Ce film vise à provoquer un débat dans l'opinion publique, pas des émois en petite chambrée.


Répondre

De fretyl, le 2 décembre 2021 à 17:58
Note du film : 4/6

A la différence que le film est profondément partisan pour la défense de Dominici. Comme l'est le Pull over rouge de Michel Drach sorti alors que le sujet était plus que jamais brûlant.

Seul Boisset a réalisé avec L'affaire Seznec un film, à charge contre l'illégitimité d'une procédure contre Seznec dans le fondement principal du droit mais conservant sa neutralité par rapport à l'affaire, laissant au spectateur libre choix de croire ou de ne pas croire en la culpabilité de Seznec.


Répondre

De Viator, le 3 décembre 2021 à 11:11
Note du film : 4/6

Des 7 documentaires réalisés pour la télévision en 1955 par Orson Welles, pour la série «Around the World with Orson Welles » d’ITV, seuls 6 purent êtres finalisés, montés et diffusés.

Le seul qui ne vit jamais le jour est justement "L'Affaire Dominici", celui-ci resté inachevé. Cette curiosité cinématographique qui dormait à Bois d’Arcy, a fait l’objet d’un documentaire fort intéressant à partir d’une restauration de ce film-documentaire par le CNC en 2000. Certains protagonistes du drame ont donc été filmés par Orson Welles, lui même.

https://www.youtube.com/watch?v=vGzFzqQfI9Y

https://fr.wikipedia.org/wiki/Around_the_World_with_Orson_Welles


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.011 s. - 5 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter