voilà que s'impose dès le début de l'année un film aussi parfait, emballant, émouvant, d'une ampleur comme on n'en avait pas vu depuis longtemps.

Miracle : la resurrection du classicisme cinématographique dans tout ce qu'il a de plus noble et de plus beau !

Un film ample, généreux, lyrique.

Une réflexion passionnante et intelligente sur la discipline et le commandement.

Une superbe histoire d'amitié au cours de laquelle j'ai découvert un acteur formidable, l'acteur qui joue le docteur.

Tout est MAGNIFIQUE : la mise en scène de Weir est véritablement habitée, les mouvements de caméra faisant le tour du bateau sont parmi les plus beaux vus depuis un certain David Lean et l'utilisation de la musique, que ce soit des morceaux originaux ou classique, est subtile et superbe. Russell Crowe a aussi la chance d'avoir trouvé un personnage vraiment sympathique, superbement écrit.

Du tout bon, du tout exaltant, peut-être le plus beau film d'aventure maritime.

Une année qui commence par un film comme ça ne peut-être qu'une bonne année et un véritable espoir pour tout ceux qui pensaient que le film à grand spectacle ne se conjuguait plus désormais qu'avec montage épileptique, humour à deux balles, cynisme à tout crin, flots d'hémoglobines, tics de la mise en scène…

Peter Weir : Merci

(5 janv 9h12)

Et bien tant mieux : il faut que ce film ait le succès qu'il mérite et ta critique devrait apporter de l'eau au moulin

Meilleurs voeux à toute l'équipe et à tous les lecteurs.

(5 janv. 04 9h46)

Oui, du tout bon ! Sans doute le plus beau film sur la mer jamais réalisé (certes, ils ne sont pas nombreux !)

(5 janv. 04 9h53)

Pas nombreux mais chapeau d'avoir pu rivaliser avec Michael Curtiz et Raoul Walsh entre autres et même dépasser les maîtres. Je n'en reviens encore pas !

(5 janv. 04 11h07)

Dans "Master and Commander", un film qui porte à l'écran l'esprit et un morceau de l'immense saga maritime de Patrick O'BRIAN, le réalisateur Peter WEIR nous montre avec brio ("avec qui ? avec brio…", citation extraite du "Père Noël est une Ordure", chapitre 7, versets 3 à 8), nous dépeint ("cette toile, je l'ai peinte pour vous…", idem), nous fait vivre donc sur un navire de guerre au temps de la marine à voile et des trois-mâts. Des trois-mâts qui montrent leurs canons comme autant de rangées de dents dans un sourire féroce et mortel.

Sur l'immensité des océans, au gré des vents, de la houle, des tempêtes, du pot au noir, les voiles qui se gonflent dans les alizés nous font descendre au fond de la cale, dans les craquements et gémissements incessants du bois qui travaille.

Et c'est à un huis-clos que nous sommes conviés. Ici, les étendues immenses des vents et de l'eau rugissent pour nous dire le destin et l'histoire d'une communauté d'êtres humains embarqués dans une même galère et/ou aventure.

On visite chaque recoin des soutes en courbant la tête sous le plafond bas. On passe en revue l'alignement des canons assoupis dans leur sommeil de métal et prêts à bondir et à rugir sur un ennemi surgissant de la brume, tel un diable hors de sa boîte. On partage les repas avec les matelots dans la cale et avec les officiers dans le carré. On joue du violon et du violoncelle chez le capitaine, seul maître à bord, en compagnie de son ami chirurgien, ornithologue et philosophe. On assiste à une trépanation et aux soins qu'il faut apporter aux blessures et aux blessés de guerre, une fois que boulets et mitraille ont fait leur sale besogne.

Un film magnifique qui nous raconte un monde d'êtres humains égarés en mer, en quête éternelle d'un ennemi à abattre, couler, brûler. Un ennemi qu'on ne cesse de traquer, que l'on saisit par moments et qui finit par se dérober. Des instants d'une communauté de vivants, solidaires et soudés par force et nécessité, où le fil de la vie apparaît singulièrement ténu et fragile.

Régulièrement, sporadiquement ou massivement, des âmes sont emportées dans les vagues furieuses du Cap Horn, englouties par les 40° Rugissants. Le plus souvent, c'est au son du canon qu'il faut s'en aller brutalement et brusquement, sans avoir le temps de dire adieu. Les boulets passent et emportent les corps, explosent et transpercent, laissant sur le parquet de bois grossier et salé des corps mutilés et choqués.

Un très bon film, comme une respiration humaine après la démesure fantastique (et génialissime) du "Seigneur des Anneaux" ("Le Retour du Roi" de décembre 2003).

"Master and Commander" de Peter WEIR, c'est un peu comme écouter de la musique de chambre après un opéra gigantesque et immense. C'est comme une sérénade de Mozart après une symphonie de Bruckner. La chaleur des bois et des cordes après le fracas scintillant et âpre des cuivres en majesté.

Un film à voir, donc. Peut-être pas quatre fois de suite comme pour "Le Retour du Roi", mais au moins une fois en salle. (en attendant le dvd…?)

sauf que moi je n'ai ressenti aucun sens de l'épique dans Le Seigneur des anneaux contrairement au film de Weir mais ne rentrons pas dans un débat sur cet autre film qui m'a profondément déplu. ;-)

Oui, assurément très étrange, car pour moi,"Le Retour du Roi" est un sommet (parmi d'autres) de cinéma. C'est encore et toujours, la richesse et la diversité des regards et des opinions. Et c'est tant mieux, et somme toute bien naturel.

"Master and commander" est sans problèmes l'un des plus beaux films américains de ces dernières années tant la beauté et l'intelligence y sont très présents mais récemment j'ai vu un film très proche de celui-ci et sorti en…. 1951,"capitaine sans peur" de Walsh, qui lui est supérieur,en particulier au niveau du rythme et du souffle épique.

Weir a fait un film superbe mais auquel il manque quelque chose pour égaler le grand cinoche d'aventures de Walsh, Curtiz, Fleischer ou Siodmak.(Je ne pense pas être nostalgique,j'ai 23 ans..).

J'attends avec impatience la suite annoncée "Master and Commander 2" qui, à mon sens, sera tirée des autres livres de la série. Mais que raccontera-t'elle ? En attendant, je garde l'espoir de voir édité en DVD "Les Révoltés du Bounty" version Lewis Milestone avec Brando…

Amitiés.

Bonjour, je cherchais sur le net si il y avait une suite prévue a M et Commander. Le film est pas mal mais je suis surtout fan de la série de P O'Brian. J'ai vu que vous évoquiez Capitaine sans peur, je ne l'ai jamais vu mais je crois savoir qu'il est tiré d'une autre saga maritime de C. S Forester "les aventures du capitaine Horatio Hornblower" que j'ai lu aussi dailleurs (mais je préfère les bouquibns de P. O'B. plus riches au niveau littérature). Ou avez vous vu ce film? J'aimerai bien voir ce qu'a fait le réalisateur de l'oeuvre de Forester pour comparer. Cordialement CDA ulysses47@orange.fr

Capitaine sans peur / Captain Hornblower de Raoul Walsh avec Gregory Peck et Virginia Mayo a été édité en dvd dans la collection Warner Home Vidéo en zone 2 il y a à peine quelques années.