"ça se laisse draguer, ça crie au viol !" Il fallait une certaine audace pour imprimer cette formule sur les affiches du film à sa sortie. Mais les conformistes de tout poil n'ont jamais pu digérer la liberté de pensée de Christine Pascal et le film n'eut aucun succès. Il est bien regrettable qu'on ne puisse trouver nulle part les deux meilleurs films de la cinéaste : "Félicité" et "Zanzibar". Si le deuxième a été publié en VHS il y a plus de dix ans (grâce à quoi j'ai pu me le procurer), le premier, stupidement qualifié à sa sortie d'"exhibitionniste" parcequ'elle interprète elle-même le rôle principal, semble complètement oublié et n'est même jamais passé à la télé. Dans les deux, on retrouve les thèmes obsessionnels de la réalisatrice : l'inextricable enchevêtrement de l'art et des sentiments, les interférences du cinéma et de la vie privée, l'exploitation de l'intimité à des fins commerciales. Le sacrifice de sa propre vie à l'art rédempteur, thème wagnérien par excellence, aboutit parfois au bonheur ou à la gloire, mais dans le cas de Christine Pascal, on sait où ça l'a menée…
Par solidarité d'amateur de Christine Pascal, dont le joli visage triste marquait d'emblée Que la fête commence,
je vote…tout en avouant n'avoir jamis vu ce film-là..
C'était la période virile-tatouage-Pacino-baston de Richard Berry. Et malgré l'estime que j'ai pour Christine Pascal,
cette époque-là n'éveille en moi aucune nostalgie. Moi non plus, je n'ai jamais vu cette Garce,
et ça ne risque pas de changer.
Jarriq, sur papier, a raison : l'année 1984, Richard Berry dans son genre de rôle de l'époque… (Il sauve en revanche toutes les scènes où il apparaît en avocat faux-jeton dans la récente Doublure
: au moins Veber a-t-il le mérite d'avoir vu en Berry ce comique pince-sans-rire).
Sur papier; mais au fond, je n'ai jamais vu un seul film réalisé par la regrettée Christine Pascal (pour moi inoubliable dans Les Guichets du Louvre).
Et photo Raoul Coutard,
musique de Philippe Sarde,
Laurent Heynemann
au scénario… c'est du solide; et la participation du charismatique Vittorio Mezzogiorno,
autre comédien disparu trop tôt… Bref, je vais suivre Impétueux dans ce vote, et si j'ai eu tort, eh bien, ce sera de sa faute !
C'est vrai. Mezzogiorno… Quelle gueule, quelle présence… Que ce soit dans le meilleur (Trois frères)
ou le pire (L'homme blessé,
La lune dans le caniveau)
, il avait imposé sa personnalité et sa tête de loup en quelques films. Il est mort bien trop jeune.
N'empêche. Ma vieille allergie à Berry est la plus forte. Je préfère voir deux fois Trois frères
(qui sort bientôt), et éviter La garce.
Je laisse Arca s'aventurer en tête, et faire son rapport.
Oui, Vittorio Mezzogiorno avait vraiment l'étoffe d'un grand. Il a eu heureusement plus d'un rôle principal, mais jouait aussi les seconds couteaux. Je l'ai vu plusieurs fois donner la réplique à Nino Manfredi
(dans Un Jouet dangereux et Café express,
notamment). Je me rappelle m'être dit à sa mort que ce n'était vraiment pas le moment pour Cinecittà, alors en pleine crise, de perdre prématurément un tel acteur, un premier rôle – de la même génération et de la même qualité que Michele Placido.
Qui sait, peut-être pourrait-on voir son dernier film, Con rabbia e con amore, aux côtés du regretté Jean-Pierre Cassel
?
Page générée en 0.0030 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter