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Sujet : Un superbe film qui n'a pas pris une ride !


De vincentp, le 1er septembre 2007 à 09:49
Note du film : 6/6

Un superbe film qui n'a pas pris une ride. On remarque tout d'abord l'interprétation magistrale de Sam Shepard, littéralement habité par son rôle de Chuck Yeager, le rebelle courageux et honnête. Le film ne se complait pas (heureusement) dans un patriotisme exacerbé, filmant assez simplement ces pilotes courageux, épousant plutôt leur point de vue, tout en conservant une certaine distance critique vis à vis de ceux-ci. Et puis Kaufman trouve un bon équilibre entre les différents composantes dramatiques de ce type de récit (moments de réflexion, de détente, de stress…). Scénario, mise en scène (à la fois classique et innovante -ex : le verre de whysky qui cède la place à l'horizon), montage, musique, interprétation sont de belle qualité…

Malheureusement la VF que j'ai regardée (en VHS) était catastrophique : ce n'est que dans les derniers instants que j'ai compris que les bruits de crécelle ne singeaient pas des grillons mais des crépitements d'appareils photos…

On pourrait aussi peut-être conseiller à Dennis Quaid, qui affiche aujourd'hui une bonne bedaine, de reprendre l'entrainement physique pour perdre ses kilos superflus ! Conseil de sportif non astronaute !


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De droudrou, le 3 septembre 2007 à 13:43
Note du film : 5/6

The right stuff.

D'abord, je ferai une remarque qui, je l'espère, ne sera désobligeante pour personne.

Je serais tenté de dire que, tout d'abord, ce film est destiné aux timbrés d'aviation dont je suis et aux dingues de Buck Danny qui y trouveront alors un certain plaisir.

C'est un film bien fait qui cumule divers aspects particuliers qui ont caractérisé une époque bien définie, l'évolution historique des choses changeant quelque peu la donne. Il y aurait un certain humour par rapport aux situations décrites, une certaine raillerie quant aux évènements politiques qui ont caractérisé l'époque de référence.

C'est un film qui est d'autant mieux fait que, se basant sur l'ouvrage de Tom Wolfe, la remise en forme de son scénario n'était pas évidente du tout.

Prologue du film, nous assistons à ce qui a caractérisé la forte évolution technologique de la seconde guerre mondiale : l'accroissement de la vitesse, le désir d'aller de plus en plus vite mais avec en contrepartie de gros problèmes à l'instant où l'appareil franchit le mur du son. La maîtrise de l'avion devient particulièrement difficile et conduit à des accidents qui ont justifié ce titre hautement significatif de « pilotes d'essais ». L'étape suivante sera le franchissement du mur de la chaleur et puisque nous parlons cinéma, l'ultime but étant d'aller à l'origine de la création et de connaître notre créateur 2001 : l'odyssée de l'espace de notre ami Stanley Kubrick

Nous assistons à un accident et participons aux funérailles du pilote avec un détail caractéristique qu'il faut connaître : alors que la famille et les amis se retrouvent au cimetière devant la tombe du défunt, apparaît dans le ciel une escadrille de 4 appareils qui survolent le cimetière dont 1 se détache du groupe. Cette particularité désigne la place qu'occupait le pilote défunt dans l'escadrille. Ce détail est expliqué dans le film interprété par Alan Ladd et June Alyson « Le tigre du ciel » de Gordon Douglas en 1955…

Qui sont ces pilotes ? De fait, on peut les caractériser par le titre d' « aventuriers », de « casse-cous » ou de « têtes brûlées ». Leur formation est réduite à savoir tenir le manche de leur appareil et lire les instruments qui sont devant eux. Toutes notions technologiques qui viendront par la suite sont inconnues.

Comme on est, en plus, à l'époque des balbutiements de l'aviation à réaction, on peut admettre que les pilotes sont communément assis sur un fer à souder, impression d'autant plus forte qui ressort des images où Jaeger découvre l'appareil avec lequel il va « battre » le mur du son.

Les détails caractéristiques de ce passage du mur du son sont authentiques, y compris les aspects politiques « les alliés Russes ne sont plus nos amis ». Et une fois cette barrière du mur du son franchie, on assiste alors à « l'éclosion » de diverses populations.

Les scientifiques qui ne savent absolument pas où ils vont. Les tests qu'ils font subir aux malheureux pilotes n'existent que parce qu'eux en voient la nécessité. Dire que pour être envoyé dans une capsule hermétiquement fermée qui va faire le tour de notre planète, certains tests seraient indispensables, on peut en douter. Néanmoins, chose sûre, l'univers dans lequel les pilotes, les astronautes, seront confinés engendrera la claustrophobie et que savoir maintenir un certain équilibre pour ne pas dire un équilibre certain apparaît un seul test d'une issue intéressante. Mesurer la réactivité des spermatozoïdes avant la mission n'apportera pas grand-chose… ou se balader avec je ne sais quoi dans le cul ne paraît pas être d'une importance humaine ou scientifique. Par contre, dans le même temps, il est prouvé que l'animal, le chimpanzé, réagira mieux que l'homme ce qui n'aurait rien d'étonnant puisque nous fixons nous-mêmes nos propres barrières…

Cet aspect du film est assez amusant quand on sait (voir les Aventures de Buck Danny) que Américains et Russes ont récupéré pour leurs besoins des scientifiques Allemands pour réaliser leurs propres desseins. Néanmoins, il est un détail qui m'a amusé quand j'ai vu le film pour la première fois : les Russes apparaissent très sérieux quand une certaine dérision semblerait d'évidence chez nos amis d'Outre-Atlantique. Elle prolongerait quelque peu cette période qui a caractérisé nos journaux d'information à la télé quand on moquait les ratées de nos amis Américains et glorifiait les exploits de nos amis d'au-delà du Rideau de Fer, ce qui motiverait assez le roman de Léon Uris, Topaz ou l'Etau d'Alfred Hitchcock, quand il justifiait l'infiltration dans notre gouvernement d'une taupe soviétique (tope-la !).

Les pilotes d'essai, dont Jaeger continue d'être, à repousser sans cesse plus loin les limites des possibilités jusque l'instant où à bord d'un Starfighter F-104 il va essayer de battre le record absolu d'altitude. Passage particulièrement impressionnant quand les images dramatiques de cette tentative se mélangent à celles d'une réception Texane des héros de l'espace et un merveilleux spectacle de ballet.

Les astronautes dont l'objet d'être est d'être le meilleur. Jusqu'à quel point ? Outre les ailes qu'ils représentent en étant les meilleurs (US Air Force ou Navy) nous sommes confrontés là à quelque chose que nous, public inculte, ne savons pas. Nous les voyons observer des voyants, nous les voyons allumer ou éteindre des séries de contacts dont nous ignorons l'usage mais qui servent à merveille notre imaginaire. La compétition pour être enfermé dans une capsule et être le premier envoyé dans l'espace est intense. Les démêlées avec la presse et avec les savants sont intéressantes de la même façon que les cas engendrés avec les épouses.

Et consécration ultime : Dennis Quaid (Gordon Cooper) effectuera le vol solitaire le plus long de toute ce projet Mercury avant que le nouveau programme spatial Gemini ne démarre, avant qu'Apollo ne permette à l'homme de mettre enfin le pied sur la lune réalisant la promesse de John Kennedy du premier homme, un américain, à fouler le sol lunaire…

J'allais omettre ces aspects caractéristiques du film à propos de l'information, à propos du contexte politique et de l'absolue nécessité pour les épouses de rencontrer le couple John et Jackie Kennedy. J'allais omettre aussi que, dans tout ce programme, il y a eu des flops qui font que les astronautes n'étaient pas des surhommes et soumis à toutes les réactions potentielles face aux dangers quelques qu'aient été les précautions prises pour assurer la sécurité de leurs vols.

Enfin, par rapport à notre pensée Européenne, j'allais oublier l'importance de la religion dans la vie courante de l'Américain, grand, moyen ou petit… surtout quand elle s'exprime au travers d'une conférence de presse devenue légendaire Outre-Atlantique…

En ce qui me concerne, c'est un film que j'aime beaucoup d'autant que, particularité physique singulière et amusante de comportement, mon fils puîné Jean-Yves ressemble beaucoup au personnage de Dennis Quaid


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De PM Jarriq, le 3 septembre 2007 à 13:48

J'ai toujours adoré The right stuff, même si je suis très étranger à l'aviation. Mais ce mélange d'épopée et d'ironie parfois acerbe n'a pas plu au public U.S. Je me souviens avoir rencontré un Américain qui haïssait littéralement le film de Kaufman, le qualifiant d'anti-patriotique ! Il faut croire que c'est justement ce ton-là, qui fait que The right stuff vieillit aussi bien.


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De droudrou, le 5 août 2008 à 07:01
Note du film : 5/6

J'ai revu le film et, mémoire aidant, bien évidemment, ses faiblesses ressortent. De fait, on a une première partie qui est brillante et une cassure soudaine du rythme à l'instant où on entre dans les aspects techniques qui ont trait à la préparation des astronautes. Néanmoins, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître le travail qui a été fait dans le cadre des reconstitutions et de leur qualité.

A partir de l'instant où John Glenn décolle jusque son "retour sur terre" on a là une part de travail qui est superbe où des moments dramatiques succèdent à d'autres instants quasi oniriques. C'est très bien fait.

D'autres instants que j'ai beaucoup aimés c'est le cadre cette réception Texane par Johnson avec cette part de féérie succédant à une ambiance bruyante où une danseuse nue simplement masquée par de larges plumes évolue sur la scène. La caméra qui va des uns et des unes aux autres tandis que loin de là Yaeger à bord d'un F 104 Starfighter va essayer de battre un nouveau record. Instants bizarres au moment du crash de l'appareil et tandis que hurlent les sirènes des véhicules des pompiers cette silhouette qui émerge de la fumée…

Je serai (bien évidemment) de mauvaise foi avec le vol de Gordon Cooper puisque, je l'ai dit, la ressemblance de Dennis Quaid avec mon fils… et qui marque la fin réussie du programme Mercury.

Je suis allé sur le second disque. Le cadre du film est intéressant à découvrir et il nous replace tout à la fois dans le contexte de ces années où l'aviation a considérablement évolué tandis que d'autres programmes se mettaient en place pour répondre à une suprématie aérienne et spatiale que souhaitait prendre l'ex-URSS. On a plaisir à revoir les survivants de cette épopée tandis qu'un historique pas mal fait nous retrace l'évolution des grandes étapes de la conquête spatiale et ce qu'elle sera. Les interviews et le montage valent la peine d'être vus surtout si on est féru d'aviation et d'astronautique.

Au niveau des scènes supplémentaires elles sembleraient ne rien apporter au film. Le montage tel que présenté au public se suffit.

Par contre, et c'est peut-être là que la bât blesse, le cadre publicitaire nous présente Gordon Cooper en tenue de vol devant un Sabre F 86 dont on se pose la question de ce qu'il vient foutre ainsi puisque, dans le film, on ne le voit pas ainsi. Dans les scènes supprimées au montage, sa femme fait un cauchemare au cours duquel lors d'un vol d'essai, elle le voit s'éjecter de l'avion qui s'écrase au sol et qu'apparaît le pasteur qui vient annoncer les morts… Au montage, l'intégration de la scène d'écrasement et l'apparition du pasteur se suffisent parc que s'intégrant dans une autre part de l'histoire mais…

Si j'émets cette réserve, c'est bien évidemment pour avoir lu le récit de Tom Wolfe. J'avais salué le travail de scénariste pour adapter son livre. De fait, on apprend qu'à la fin du tournage le film représentait une durée d'un peu plus de 5 heures dans lesquelles il a fallu couper et ce que je croirai aisément. C'est peut-être là que se situeraient les faiblesses du film car des scènes intéressantes peuvent avoir été écartées et peut-être avoir modifié le cadre historique et anecdotique.

La très grosse réserve que j'émets à propos de ces suppléments est la présentation des effets spéciaux. Ca m'a fait très drôle de voir des appareils historiques réduits à l'état de maquettes (ce que l'on comprend certes) mais dans la mesure où l'on croit à la véracité des scènes dans les instants de leur utilisation, ça en coupe quelque peu l'effet dramatique ou héroïque.

Ensuite, cette part peut-être trop importante à cette figure emblématique de l'Amérique qu'est John Glenn… super héros qui, à 79 ans, est retourné dans l'espace !

Un avis qui a été émis à propos du film est que, certes, lorsqu'il a été présenté, le cadre voulu n'était pas forcément le bon et qu'il n'a pas beaucoup enthousiasmé le public Américain et très vraisemblablement aussi le public Européen (je n'évoquerai pas le cadre mondial). Mais, comme dit, il a été réalisé 20 ans après et la présentation en DVD elle-même aussi 20 ans après. La façon de voir ce film s'est considérablement modifiée et peut-être que piocher dans les restes de pellicule et les remonter permettrait de lui redonner un cadre "élargi" plus conforme à la fois au récit de Wolfe et aux aspects historiques et techniques qui ont marqué l'époque.

J'allais omettre la présence, et même l'omni présence pendant la réalisation, de Chuck Yaeger, bon pied et bon oeil !


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De DelaNuit, le 5 août 2008 à 22:39

Notons dans la musique de ce film, hormis la partition de Bill Conti, l'utilisation du 4ème mouvement "Jupiter" de la suite symphonique "Les planètes" de Gustav Holst (1874-1934).

Cette suite symphonique a connu un grand succès dans la musique de film puisqu'elle a inspiré nombre de partitions pour oeuvres fantastiques ou de science-fiction de Jerry Goldsmith et John Williams.

Ce dernier s'était ainsi déjà très étroitement inspiré du premier mouvement "Mars" pour accompagner la première scène de bataille stellaire de Star Wars/La guerre des étoiles et la première apparition de Dark Vador…


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De droudrou, le 6 août 2008 à 07:53
Note du film : 5/6

C'est une oeuvre que j'aime beaucoup que cette suite symphonique "Les planètes" de Gustav Holst mais la partition spéciale pour le film est très valable même si, comme dit son auteur, elle a été écrite très rapidement et sans référence au cadre habituel où sont écrites les musiques de films.

Nous sommes loin du succès de la Bande Originale du film "Le Pont de la Rivièe Kwaï" mais le leit-motiv se retient bien, et même très bien…

Certes les intérêts des uns et des autres ont évolué mais il fut un temps où la publicité du film s'exprimait aussi sur les ondes au travers les bandes originales. Depuis "Les aventuriers de Robert Enrico…" on semble l'oublier et les musiques qui accompagnent "Gladiator" ou "Kingdom of Heaven" sont trop identifiables en termes de style qui se retrouvent un peu trop partout… Si elles accompagnent les deux films au moins elles ne nous accompagnent pas dans notre quotidien.


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De DelaNuit, le 6 août 2008 à 13:39

Effectivement, on se retrouve en terme de musiques de films, dans une opposition entre d'un côté l'ancienne école, qui créait des thèmes musicaux pour certains personnages, lieux, événements de l'action, et dont John Williams est un des derniers représentants, et de l'autre côté la nouvelle école des compositeurs comme Hanz Zimmer, privilégiant des atmosphères réutilisables de film en film.

Chaque style a ses partisans inconditionnels et ses détracteurs. Personnellement, j'aimais bien les thématiques musicales spécifiques à certains personnages, qui faisaient de la musique de film l'héritière de la musique classique symphonique. Mais tout passe et tout nous dépasse…


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