Je n'ai jamais vu des répliques aussi caricaturales et ridicules.

L'inspecteur Harry à un loubard: -Pour moi tu n'est qu'une merde de chien étalée sur un trottoir, tu sais ce qu'on fait avec une merde de chien, soit on la ramasse délicatement avec une pelle, soit on laisse le vent et la pluie la balayer, soit on l'écrase d'un coup de godasse, alors la prochaine fois choisit bien l'endroit ou tu chieras.

Autre réplique risible.

-Nous n'allons pas vous laissez partir comme ça.

-Qui ça, nous connard ?

-Smith, Wesson et moi. (boum, badaboum)

A noter qu'à chaque fois que l'inspecteur Harry va quelque part, café, sortie en ville … Il est victime d'une agression et doit flinguer quasiment tout le monde.

Quelle Scoumoune…

Le scénario tiendrait sur une feuille de papier, simple alibi pour que le justicier Harry, apôtre de l'auto-défense, fasse des cartons sur des méchants hyper-caricaturaux ! Sondra Locke est aussi expressive qu'un concombre rance et l'idéologie sous-jacente au film, est limite facho ! En résumé, un bon gros navet américain, avec une image dégueulasse, mais qui se laisse regarder ! Un bon point pour Patate, le bouledogue de Clint, qui est le meilleur interprète du film !

A noter qu'à chaque fois que l'inspecteur Harry va quelque part, café, sortie en ville … Il est victime d'une agression et doit flinguer quasiment tout le monde.

C'est drôle cette manie de rechercher une crédibilité absolue, dans des films qui ne sont que des oeuvres de pure fiction, faites pour tenir en haleine, ou glorifier des héros plus grands que nature. S'étonner de l'invraisemblance dans la série des Dirty Harry, cela équivaut à trouver que les journées de McLane dans les Die hard manquent de réalisme, ou que la potion magique dans les albums d'Astérix est médicalement inacceptable.

Oui, de toute évidence, on n'est pas chez Sidney Lumet…

D'accord, mais le reproche que je fais a Sudden Impact, je ne le ferait pas à Magnum Force ou à L'inspecteur Harry.
Nous sommes dans un cinéma d'action et j'accepte bien volontiers et même j'attends, des rebondissements, de la violence et du spectaculaire. Mais il y'a des limites à tout. Pour un seul film, voir Clint allez prendre dés le début du film son petit café matinal dans un snack-bar en train d'être braqué, ça tient debout ; le voir dix minutes après poursuivit pendant ses congés sur la route, par une bande de loubards voulant l'assassiner, ça commence à faire et pour finir à peine arrivé dans une petite station tranquille il se retrouve au prise avec un braqueur et doit engager la poursuite dans un car remplit de retraité, là je lâche prise. Autant de mésaventure toutes fortuites pour un seul film, et pour un seul personnage ne marque pas une invraisemblance de scénario, mais beaucoup plus un manque d'imagination.

Autant de mésaventure toutes fortuites pour un seul film, et pour un seul personnage ne marque pas une invraisemblance de scénario, mais beaucoup plus un manque d'imagination.

C'est le seul Dirty Harry que Eastwood a choisi de réaliser lui-même, et ce n'est pas par hasard. A l'époque, il était bien décidé à en finir avec ce personnage qui le vampirisait un peu trop, et Sudden impact se situe aux frontières de l'auto-pastiche. Le final montre d'ailleurs ouvertement Harry comme un spectre revenu d'entre les morts, sur la jetée. Difficile de ne pas sourire, en voyant le contre-jour éclairant le justicier, sorti d'un film de vampires de la Hammer.

Le scénario n'est volontairement qu'un pot-pourri des précédents films, un enchaînement arbitraire de morceaux de bravoure jeté en pâture au fan peu exigeant de films d'action. Sudden impact aurait été signé par un Buddy Van Horn quelconque, la question ne se poserait pas, mais dirigé par Eastwood, il paraît clair que le réalisateur a voulu exprimer quelque chose sur cette série de films, et la clôturer en poussant le concept à son extrême limite. Hélas, il y en eut encore un dernier, bien pire.

Je n'admire pas aveuglément Sudden impact, mais je crois qu'avec ses défauts, ses boursouflures, ses fautes de goût, c'est typiquement le genre de film à replacer dans un contexte de carrière, pour mieux le comprendre. Avec ce film, Eastwood voulait tuer son doppelgänger, le finir en beauté. Il n'a pas tout à fait réussi et a même relancé le mythe, avec ses répliques du style "Make my day", qui le poursuivent encore aujourd'hui : Fuis ton ombre, elle te suit, suis ton ombre, elle te fuit.