Que reste-t-il de Rock, quelques 10 ans plus tard ? Eh bien, étonnamment pas mal de beaux restes.

Ce thriller pyrotechnique, bourré d'adrénaline, enchaînant jusqu'à essoufflement les séquences d'action, a bien mûri, et offre un de ses derniers bons rôles à Connery. La photo est magnifique de bout en bout, les décors fascinants, et sans une poursuite auto atrocement mal filmée et montée (où ont-ils retrouvé ces zooms que personne n'utilise plus depuis les années 70 ?), ce serait presque un sans faute. Face à un Cage cabotin et peu drôle, le grand Sean incarne clairement un 007 sexagénaire, jeté en prison en 1962 (l'année de Dr. No, comme par hasard !) et transformé en sorte de Monte Cristo improbable. L'oeil goguenard comme jamais, encore physiquement puissant, Connery avale tout cru son partenaire, mais fait regretter que ses confrontations avec Ed Harris n'aient pas été plus nombreuses, car les deux acteurs fonctionnent bien ensemble comme l'avait récemment prouvé Juste cause. Harris a d'ailleurs un rôle bien conçu de faux "méchant", mû par le sens de l'honneur, et incapable d'aller au bout de ses menaces. Ils sont entourés d'excellents seconds rôles comme Morse, Biehn ou Forsythe. Rock, c'est de l'entertainment pur, qui ne laisse ni le temps de souffler, ni de réfléchir, mais tient en haleine avec roublardise et sans complexe. A bien y regarder, on dirait plus un film de Tony Scott (filtres rouges inclus), que de Michael Bay, en fait…

Le petit épilogue au Kansas est assez rigolo ("Chérie, tu veux savoir qui a vraiment tué JFK ?"). Rock est une réussite dans son créneau.