Il était bien moribond le western à cette époque, prêt à toutes les coproductions, tous les pompages. Revengers reprend la trame déjà bien usée de The dirty dozen, débauche des acteurs de La horde sauvage (Holden, Borgnine), un des Professionnels (Strode), exhume Susan Hayward, et s'essaie même à promouvoir Roger Hanin (oui, Navarro !) en westerner nommé "Quiberon". Cela ne suffit évidemment pas à redonner du sang neuf à ce film poussif, atrocement mal écrit, platement photographié, étirant les mêmes situations jusqu'à l'assoupissement total.

Bien sûr, Holden a une sacrée gueule, Borgnine lâché en roue-libre, s'éclate en pleutre crasseux sorti d'un album de Blueberry, et Strode étrangement chevelu, porte la tenue (chemise rose bonbon, gilet vert pistache) la plus hideuse, vue dans un western, mais The revengers ressemble trop à un remake de plagiat, pour exister vraiment. Pas grand chose à sauver donc, hormis à la rigueur les relations freudiennes entre Benedict et le tueur Chamaco, qui se prend pour son fils.

Quitte à voir une poursuite, mieux vaut qu'elle soit infernale ou impitoyable que sauvage…

Le genre de film qui passait sur TF1 ou Antenne 2 à 20h30 il y a quelques années. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça ne donnait pas au jeune homme que j'étais une bonne image du genre Western.

Je fais enfin la différence ! J'ignore pourquoi, j'ai toujours confondu ce western avec The Deadly Trackers (1973), tout aussi peu inspiré hélas, avec Richard Harris, Rod Taylor et Al Lettieri (et seul Lettieri donnait le change, d'ailleurs).

C'est à peu près la même histoire, mais encore plus nulle.

Moi le western que j'aimerais bien voir avec le même William Holden c'est Deux hommes dans l'Ouest dont j'ai toujours lu des critiques élogieuses.

Le plus surprenant, dans Wild rovers, c'est qu'il est signé Blake Edwards. C'est un western tendre et poétique, sur l'amitié entre un vieux cowboy et un "pied tendre", dans un Ouest filmé dans de jolis contrejours. Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais c'est un film attachant. Holden y est excellent, ainsi que les seconds rôles (Karl Malden en salaud, Joe Don Baker, Tom Skerritt), seul Ryan O'Neal, fade comme jamais, gâche un peu la fête.

A éditer, de toute façon, tout comme Monte Walsh, autre western atypique de cette époque. Mais attention, la version sortie en France est bien plus courte que l'Américaine.