Évidemment, bravo à Shintarô Katsu qui prouve sa versatilité : pour quiconque l'a d'abord vu jouer Zatoichi, il est ici méconnaissable sous les traits du magistrat sadomasochiste Hanzo. Cependant, je doute forte qu'après m'être tapé Hanzo the Razor, je vais entreprendre les deux autres volets de la série. Une certaine gogauche à la française des années 70 était souvent tentée de qualifier de "fascistes" les films de vigilante à la Death Wish. Eh bien, ici encore je la comprendrais d'être tentée ! Les méthodes du magistrat Hanzo me sont si odieuses – le viol et la torture des méchants – que je prends parti pour les corrompus qu'il s'est donné pour mission d'éliminer ! Ce n'était sans doute pas le but des auteurs… En plus, chose vraiment inacceptable, lorsqu'il kidnappe la fille du médecin pour la soumettre à la question – et en passant il n'a pas contre eux la moindre preuve, sauf par hearsay (on-dit) – il ne se déchausse même pas avant d'entrer dans la maison ! Voilà vraiment un comble. Je n'avais jamais vu ça dans un film japonais et j'espère bien ne plus jamais le revoir, non plus ! L'irrespect des usages par le magistrat Hanzo pourrait apparaître à certains sous un sympathique jour anarchisant – mais pas à moi. C'est que Hanzo refuse toute règle qui ne soit la sienne : bref, comme disait Mussolini (avec raison pour une fois) « un anarchiste est un dictateur qui a échoué. » D'après moi, l'intrigue de ce film n'est qu'un prétexte à enfiler les scènes de torture. Au bout d'une demi-heure, trois quarts d'heure, ça devient plutôt lassant. Et puis les pratiques sexuelles du détestable héros lui confèrent un côté infantile qui m'empêche de prendre son enquête au sérieux.